La Presse Bisontine 230 - Août 2021

28 Dossier Spécial été

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2021

MARNAY

Un plan d’eau de 20 hectares

L’histoire s’invite dans les rues pittoresques de Marnay Ce village haut-saônois, au charme indéniable, a su conserver son architecture d’antan. Posté sur l’Ognon, il allie cadre bucolique et authenticité à une vingtaine de kilomètres de Besançon.

Le maire, Vincent Ballot, rappelle le passé vigneron de Marnay.

Bâti sur un rocher, le château avec donjon aurait eu 16 tours au XIV ème siècle.

C onstruit autour de son château, Marnay a vu se succéder six grandes familles seigneuriales. “Celui-ci aurait été érigé par la prestigieuse famille de Chalon-Arlay avant 1225, avec une certaine Béatrice

vertes dont un chemin de croix en terre cuite émaillée, une tribune d’orgue, un tableau miraculeux ou encore une sta- tue de Saint-Vincent. Car on le sait peu, mais Marnay a été, un temps, une commune vigneronne avec 300 hectares cultivés jusqu’au ravage du phylloxéra. Au rang des curiosités, on y trouve aussi le squelette de Saint-Germain, mort à 20 ans pour la foi. “Cette relique a été offerte à l’église du Couvent des Carmes par le pape Innocent XI en 1686, puis transférée ici par la suite” , précise Angélique Prétet.À quelques mètres de là, l’hôtel de ville (ancien hôtel de Santans, datant du XVI ème siè- cle) rappelle la place Granvelle de Besançon, avec sa façade classée au style flamand Renaissance et ses pierres calcaires extraites des carrières locales. Un rapide tour dans les rues et les trajes piétons du centre suffit à replon- ger dans l’histoire.Tombant tantôt sur des vestiges de remparts (témoins de l’époque où le bourg était entouré de deux enceintes de fortifications), tantôt sur des maisons comportant des parties XV ème et XVIII ème siècle. À l’instar de l’hôtel des princes de Montbarrey, dans la rue Gambetta qui fut aussi celle des tisserands. Des habitations caracté- ristiques bordent également la rue Bizot. “Une rue est refaite chaque année selon un schéma urbain de caractère mis en place depuis 2004” , souligne le

de son passé, après sa division en lots après la Révolution. L’accès se fait non loin de la place cen- trale, par une porte voûtée et un ancien pont-levis, remplacé par un pont dor- mant en pierre. À l’intérieur, le site forme toujours un large quadrilatère bordé de bâtiments (devenus des loge- ments privés et équipements publics). On y aperçoit encore des fenêtres à meneaux ou en accolades, des tours d’escaliers et d’anciennes granges qui servaient d’écuries sur l’entrée à droite. Mais c’est depuis le bas du village et le moulin (autre témoin du passé du village, récemment rénové), qu’on se fait une idée plus fidèle de son rôle défensif, avec l’aperçu de sa façade dominant l’Ognon. “ L’ensemble est bâti sur un rocher dominant de 25 m un passage à gué sur la rivière.” L’église Saint-Symphorien, autremonu- ment phare, offre aussi bien des décou-

de Chalon, dame de Marnay et sœur de Jean l’Antique” , indique Angélique Prétet, responsable de l’Office de tou- risme local. Il reste aujourd’hui l’un des lieux emblématiques du village, bien qu’ayant conservé peu de traces

L’église Saint-Symphorien juxtapose les styles du XII ème au XVII ème siècle (photo O.T. Val Marnaysien).

maire Vincent Ballot. Ce qui fait que “Marnay s’ancre dans le passé avec son patrimoine authentique, mais regarde aussi vers l’avenir avec ses associations actives, ses commerces…” S’ajoute à ce cadre un joli écrin de ver- dure, avec un plan d’eau de 20 hectares, un camping et une base de loisirs, qui lui valent d’être classée cité de caractère (depuis la création du label) et station verte depuis trois ans. n S.G.

La façade de l’hôtel de ville

est classée monument historique (photo M. Édeline).

Plusieurs habitations ont conservé une tour- escalier (photo O.T. Val Marnaysien).

On distingue encore ici et là des remparts autour de jardins privés.