La Presse Bisontine 230 - Août 2021
26 Dossier Spécial été
ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2021
Avec 17 édifices classés, la commune de Salins-les-Bains (Jura) abrite encore de nombreux témoignages de son opulence liée à l’exploitation du sel. La préservation de cet héritage implique aussi des investissements importants dans une commune aux ressources beaucoup plus modestes qu’autrefois. Partenariats, mode d’emploi. Appel au mécénat Un riche patrimoine pas toujours facile à sauvegarder SALINS-LES-BAINS
D u temps de sa prospérité médié- vale, Salins était la seconde ville la plus peuplée de Franche- Comté après Besançon. Elle comptait alors près de 8 000 habitants contre 2 700 aujourd’hui. De cet âge d’or, il subsiste un patrimoine archi- tectural très diversifié avec bien sûr les salines mais aussi des bâtiments civils et religieux, sans oublier les Forts Belin et Saint-André qui protégeaient la cité industrieuse. “À Salins, on a 17 édifices classés. Cela représente un très riche patrimoine. La municipalité tient à préserver ce glorieux héritage même
tien du Patrimoine Salinois. “C’est un groupe d’une dizaine de personnes, pour la plupart des retraités assez bricoleurs qui prennent en charge des opérations de restauration. Ils réhabilitent actuel- lement un mur près de l’église Saint- Anatoile. Cet automne, ils interviendront au Fort Saint-André sur un chantier d’insertion piloté par l’association Rem- part.” Le bénévolat a ses limites. La commune doit recourir à des entreprises souvent spécialisées pour les grosses opérations de sauvegarde. “On bénéficie de sub- ventions importantes du Département
si cela représente des coûts d’entretien et de remise en état importants. Pour chaque projet de restauration, on essaie de trouver des solutions de financement” ,
explique Claude Bouve- ret, l’adjoint chargé du patrimoine et de la valo- risation de l’histoire de la ville. Les services municipaux œuvrent au fleurisse- ment de la cité. La com- mune fonctionne avec l’association Protection Revalorisation et Entre-
La municipalité tient à préserver ce glorieux héritage.
Visite salinoise en images TOURISME L’office de tourisme propose plusieurs visites thématiques au cœur de la cité. À la découverte du patrimoine salinois en compagnie de Marion et Diane, guides touristiques.
l Le Mont Poupet Du haut de ses 850 mètres, le Mont Poupet domine fièrement Salins et la vallée de la Furieuse. Il constitue une frontière naturelle entre le département du Jura et celui du Doubs, et on peut l’apercevoir de loin, jusqu’à Besançon, les jours de beau temps. Il a été rendu célèbre par les expériences de Louis Pasteur, mais aussi pour avoir abrité le château où naquit Guigone de Salins, celle qui fonda les Hospices de Beaune au milieu du XV ème siècle. n
l Le porteur de vendange Située sur la Place du vigneron, la statue du Porteur de vendange, réalisée en 1864 par le sculpteur Max Claudet, ami de Courbet, rap- pelle que Salins fut aussi une grande cité vigneronne qui n’a pas survécu à la crise du phylloxéra. “Il y avait plus de surface de vigne à Salins qu’à Arbois et Poligny réunis”, indique Marion. l La tour de Flore Vestige de l’enceinte fortifiée qui protégeait la Grande Saline, la tour de Flore date du XV ème siècle. Elle est construite au-dessus du saumoduc qui transportait la sau- mure à la saline d’Arc-et-Senans. l La fontaine de la mère Truchot Construite de 1753 à 1756 par Michel Devosges, cette fontaine qui représente une nymphe a ainsi été surnommée à cause de sa res- semblance avec la femme d’un magistrat salinois. Son bassin sert de vivier à truites pour le restau- rateur voisin.
l Lavoir Saint-Nicolas l Maison close
l La Grande Saline : 1 200 ans d’histoire et 70 000 visiteurs
C’est l’un des fleurons du patri- moine franc-comtois. L’exploitation du sel à Salins débute au IXème siècle. C’est grâce au captage de la saumure et de son évaporation que la cité a acquis sa prospérité. Au XVII ème siècle, 820 personnes travaillaient sur le site qui générait près de la moitié des revenus de la Franche-Comté. La saline est un sujet d’étude qui passionne aujourd’hui les chercheurs. Son histoire est exemplaire à plus d’un titre. Son extraordinaire longévité en fait une des plus anciennes usines de France. C’est aussi un modèle social qui, dès le XVème siècle proposait un système de protection pour les ouvriers inégalé à l’échelle du territoire national. Ce monument historique est inscrit depuis 2009 sur la liste du Patri- moine Mondial de l’Unesco. Ce classement a permis de doubler à la fréquentation en deux ans, passant de 44 000 à 78 000 visi- teurs.
La maison close du quartier Saint- Nicolas avec le balai sculpté au centre du linteau de porte.
Le Mont Poupet domine la cité salinoise (photo C.C.P.S.).
l La chapelle Notre-Dame Libératrice Second site le plus visité de la ville, cet édifice a été construit en 1649 et 1662 à la demande de la population pour remercier la Vierge d’avoir protégé les habitants de la guerre, de la famine et de la peste. Remarquable de par son plan ovale, elle est surmontée d’un dôme monumental recouvert de tuiles vernissées et d’un coq girouette d’1,80 m de haut et pesant 700 kg. Possibilité de mon- ter par une tour-lanterne jusqu’au dôme pour découverte une superbe charpente en forme de vaisseau renversé.
l La Furieuse Les eaux de la Furieuse permet- taient de faire tourner la roue qui actionnait le mécanisme de pom- page des eaux salées de la Saline. l Le Docteur Germain Médecin des pauvres, le Docteur Germain fut le premier scientifique à se pencher sur l’intérêt théra- peutique des eaux salinoises. Avec Monsieur de Grimaldi, directeur des Salines, il fut à l’origine du thermalisme à Salins rebaptisée Salins-les-Bains en 1926.
Au sous-sol, la galerie impressionne par ses dimensions dignes d’une cathédrale (photo La Grande Saline).
Office de tourisme Salins-les-Bains Tél. : 03 84 73 01 34 https://www.coeurdujura-tourisme.com/
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