La Presse Bisontine 226 - Mars 2021

18 Besançon CENTRE-VILLE Immobilier commercial et professionnel

La Presse Bisontine n°226 - Mars 2021

Annie Courbet tire sa révérence À la création de son agence en 1981, elle était le plus jeune agent immobilier de France. Elle passe le flambeau à Joffrey Ghesquier, après 40 ans passés aux premières loges du paysage commercial bisontin.

L’agence créée par Annie Courbet ne

L e petit commerce indépendant, son déclin et peut-être son renou- veau, la création puis la montée en puissance des zones périphé- riques, Châteaufarine en tête, l’arrivée des grandes franchises en ville, les changements de propriétaires, de loca- taires, les rideaux qui se baissent, les enseignes qui s’allument…Annie Cour- bet a tout connu des secrets commer- ciaux de cette ville. Elle en aura non seulement été témoin, mais actrice de premier plan. Il n’y a pas un directeur immobilier ou du développement d’une enseigne, ni un propriétaire de pas- de-porte qu’elle ne connaisse pas, “à tel point que je n’ai jamais vraiment eu à faire de démarches commerciales ou de prospection, les bailleurs et les locataires venaient à moi directement et les mandats tombaient souvent tout seuls” sourit Annie Courbet. Après quarante années passées à la tête de l’agence éponyme, la créatrice a décidé de tirer le rideau. Sur sa car-

rière seulement, car l’agence qu’elle a créée perdure bel et bien. “J’ai trouvé en Joffrey Ghesquier, responsable de l’agence Trilogie, un successeur idéal. Nous avons la même vision des choses, lamême éthique” se réjouit Annie Cour-

disparaît pas avec le départ en retraite de sa créatrice.

bet qui restera encore quelque temps en lien avec son successeur pour passer le relais en douceur. Cette juriste de for- mation avait à peine 22 ans quand elle a décidé de créer sa pro- pre agence. “Je suis partie de zéro, avec aucun mandat en poche” dit-elle. Puis les choses se sont rapidement mises en place. À cette époque se vendaient les fonds de commerce parfois à prix d’or. Puis est

“On a encore tous les jours des demandes en centre-ville.”

venu le marché de la franchise avec ses nouvelles règles. Et l’évolution iné- luctable des habitudes de consomma- tion et du visage des centres-villes. “Le paysage commercial bisontin a été bou- leversé en quarante ans. Actuellement, on ne fait quasiment plus aucune vente de fonds de commerce ni même de ces- sion de droits au bail, mais plus que de la location pure. Les prix ont baissé. Dans les années quatre-vingt-dix, on signait des baux commerciaux jusqu’à 250 000 euros pour une belle surface. Cette époque est révolue” note la jeune retraitée qui explique une part de sa longévité “parce que le rôle de conseil

cœurs de ville ont souffert ces quinze dernières années, mais les zones péri- phériques commencent elles aussi à souffrir. Le comportement des consom- mateurs continue à évoluer, les centres- villes auront toujours leur carte à jouer” estime la professionnelle. Si des dizaines d’enseignes ont disparu, ont été remplacées ou se sont créées, parmi toutes celles-ci, une vitrine n’est sans doute pas près de s’éteindre, c’est celle du 77, rue des Granges, siège his- torique de l’agence Courbet. Elle reste entre de bonnes mains promet Annie Courbet. n J.-F.H.

est primordial, tout comme la rigueur, et que j’ai toujours eu le feu sacré pour ce que je faisais” dit-elle. Une preuve supplémentaire ? “En 40 ans, je n’ai jamais eu un seul contentieux avec un seul client.” Sonmétier a d’ailleurs évolué ces vingt dernières années sur l’implantation des enseignes nationales et sur l’im- mobilier d’entreprise. Si elle reconnaît que l’arrivée du tram a été “sans doute un tournant difficile pour le dynamisme commercial du centre-ville” , Annie Courbet croit toujours au potentiel des centres-villes. “On a encore tous les jours des demandes en centre-ville. Les

EN BREF

TRANSPORT Ligne des Horlogers Plus de trains à partir du 1 er mars entre le plateau et Besançon La fermeture temporaire de la ligne permet le renouvellement de 35 km de voie pour un chantier colossal évalué à 55 millions d’euros. Des bus de substitution sont proposés.

Témis L’entreprise Sophysa va construire un nouveau bâtiment sur la zone de Témis. À l’origine d’une innovation majeure pour le traitement de l’hydrocéphalie dès 1984, Sophysa est aujourd’hui une référence mondiale dans le domaine des valves neurologiques et des systèmes de monitoring de la pression intracrânienne. Le futur bâtiment lui permettra d’augmenter sa capacité de production et de poursuivre son développement sur ce marché de niche qui ne compte aujourd’hui que quatre acteurs majeurs au monde. Peugeot L’union entre P.S.A. et F.C.A., effective depuis la mi-janvier, donne naissance à Stellantis, qui devient ainsi le sixième constructeur automobile mondial. La présidente de Région Marie-Guite Dufay salue ce rapprochement. Elle se dit également très attentive à l’impact de cette fusion sur la stratégie industrielle des sites de Sochaux et de Vesoul ainsi qu’aux conséquences possibles sur

À partir du 1 er mars, plus de T.E.R. en circulatio, jusqu’en octobre.

L ors de la conférence de presse d’an- nonce de la fermeture de la ligne des Horlogers, Anne Vignot s’est un peu agacée que la S.N.C.F. n’ait Repères l Fermeture de la ligne du 1 er mars au 31 octobre 2021 l Des bus de substitution sont mis en place avec des horaires d’arrivée calés sur les anciens horaires l 35 km de ligne renouvelés l 70 km de rail, 60 000 traverses et 85 000 tonnes de ballast l 1 200 voyageurs par jour en temps normal, moins de 600 depuis la crise sanitaire Renseignements voyageurs : 03 80 11 29 29 ou sur le site T.E.R. Bourgogne-Franche-Comté

sateurs à (re)monter dans le train. es travaux ne permettront pas de gagner des minutes de temps de trajet (actuel- lement de 34 minutes entre Valdahon et Besançon-Viotte) mais d’assurer la ponctualité des trains ou encore d’aug- menter le nombre de rames qui pourront circuler jusqu’à La Chaux-de-Fonds. Français et Suisses sont parvenus à s’entendre pour lancer les travaux durant lamême période, évitant ainsi un blocage plus long. S.N.C.F. insiste également sur la dura- bilité du chantier qui prend en compte les enjeux environnementaux et sur l’activité économique qu’il va drainer. Lorsqu’il a été question “d’environne- ment”, Anne Vignot n’a pu s’empêcher de demander quelles étaient précisément les mesures prises par S.N.C.F. pour respecter la biodiversité. Le transporteur répond qu’il prêtera attention lors des travaux à ne pas couper des arbres ou des haies... n

annoncé un plan de modernisation de cet axe franco-suisse. “55,5 millions d’euros seront investis sur cette ligne de montagne centenaire, présente Jérôme Grand, directeur de S.N.C.F. Réseau. Ces travaux débutent le 1 er mars. Ils consistent à conforter des ouvrages, renou- veler la voie sur 35 km pour 49 millions d’euros, mais également à rendre acces- sibles à tous les gares de Morteau et Val- dahon, pour 1,5 million d’euros et à moderniser la signalisation pour per- mettre aux T.E.R. de continuer à circuler en Suisse, pour 5 millions d’euros.” De mars à octobre, ce sont des cars de substitution qui compenseront l’arrêt des trains. 1 200 voyageurs par jour uti- lisent ce mode de transport, un chiffre divisé par deux depuis la crise sanitaire. Jusqu’à présent, 31T.E.R. circulent quo- tidiennement, dont 15 circulations entre la France et la Suisse sur les 75 km. L’enjeu sera évidemment de convaincre une fois les travaux terminés les utili-

pas encore présenté les horaires des bus de remplacement. En “off”, un technicien du réseau rappelle que ses services tra- vaillent depuis de nombreuxmois autour de ce sujet. Il est évident que la fermeture de la ligne des Horlogers qui relie Besan- çon à Valdahon jusqu’à La Chaux-de- Fonds en passant par Morre, Saône, Mamirolle... va occasionner un report modal sur la route. C’est dommage, mais il n’y avait pas d’autres choix que rénover vite et fort cet axe vers la Suisse. “Il y a vingt ans, dire que l’on devait fermer cette ligne ! Raymond Forni (président de Région de 2004 à 2008) avait alors demandé qu’on réétudie le dossier” rappelle la présidente de Région Marie-Guite Dufay. Au regard de sa fréquentation et des potentialités qu’elle offre vers la Suisse, cette ligne est plus que jamais confortée grâce à l’important plan d’investissement engagé. La Région, l’Etat, S.N.C.F. Réseau et l’Union européenne ont

les emplois, l’activité et la sous-traitance.

Made with FlippingBook Annual report maker