La Presse Bisontine 225 - Février 2021

L’ÉVÉNEMENT 8

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

l Personnel Des recrutements et des valorisations par le haut Pourquoi le climat social s’est apaisé Les grèves des agents pour maintenir leurs acquis sociaux, c’est du passé. L’harmonisation du régime indemnitaire par le haut, le temps de travail et les recrutements ont détendu l’atmosphère. Pour les économies, il faudra repasser.

à défaut de posséder un senti- ment d’appartenance à la nou- velle région, les 4 000 agents du siège et des lycées de la Région Bourgogne-Franche-Comté ont un point commun : ils sont tous peu ou prou sur un pied d’égalité enmatière de conditions de travail, d’heures tra- vaillées, de repos, de régime indemni- taire. Ceci après une bataille de l’in- tersyndicale. Les acquis ont été nivelés par le haut, faisant presque oublier aux représen- tants du personnel les manifestations qui ont émaillé les années 2017 et 2018. À l’époque, les agents territoriaux dénonçaient le nouveau contrat social global qu’ils résumaient ainsi : “Tra- vailler plus pour gagner moins.” Ils travaillaient toujours 1 607 heures par an, mais la Région restreignait la possibilité de récupérer les heures sup- plémentaires alors que les temps de trajets, eux, augmentaient. Avec la fusion, les agents étaient en effet contraints de se déplacer plus soit à

agents, pas uniquement aux catégories A ou B. Les Bourguignons (600 pour le siège) ont gagné de ce rapproche- ment. Au départ de la fusion, sept cadres ont été recrutés pour penser l’ingénierie territoriale, ensuite 30 personnes pour la réorganisation des services, puis 37 personnes recrutées pour permettre l’organisation du Plan de relance à l’échelle régionale, et enfin plus récem- ment l’arrivée de 200 contractuels pour pallier la surcharge de travail liée à la Covid dans les lycées, souvent des agents de catégorie C d’ailleurs. Un constat qui fait dire à Alain Joyandet (Les Républicains), membre de l’op- position, que la fusion a produit l’in- verse des effets escomptés puisque la masse salariale a explosé. “Les 37 recru- tements du Plan de relance coûtent 1,77 million par an” calcule-t-il. La Chambre régionale des comptes estime que ces harmonisations, conju- guées à la répartition des services régionaux entre Dijon et Besançon,

Dijon, soit à Besançon,mais leur temps de déplacement n’était pas compté. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce temps est désormais compté et aucune muta- tion forcée n’a été prononcée. “Il y a eu un redressement réel avec le gom- mage de certaines absurdités… mais on ne récupère pas tout” présente Domi- nique Aubry-Frelin, pour le syndicat C.F.D.T. Le retour il y a trois ans de Gilles Da Costa comme directeur géné- ral des services “a donné de la clarté”

commente le syndi- cat, qui reconnaît les efforts réalisés par l’exécutif. Parmi ceux-ci, les recrutements opé- rés ou encore le régime indemni- taire évalué par le haut calé sur la base de l’ex-Franche- Comté, le télétravail qui s’est développé à de nombreux

Les harmonisations

Dominique Aubry-Frelin (à droite) et Maryline Dinette (C.F.D.T.) : “Les absurdités de 2017 ont été gommées pour le personnel.”

coûteraient 3,5 millions

vacataires ont été titularisés. Ce constat de “climat social apaisé” ne fait pas oublier la prochaine bataille : l’écriture des “fiches de poste”. Un dos- sier qui pourrait être repoussé après les élections… n E.Ch.

coûteraient environ 3,5millions d’euros chaque année. N’oublions pas que la Bourgogne-Franche-Comté a récupéré de nouvelles compétences comme les transports scolaires et des structures comme le C.R.E.P.S., l’I.F.S.I. (école d’infirmières). Dans certains cas, des

d’euros par an.

l Tourisme

Des résultats à confirmer A-t-on profité de l’attractivité touristique bourguignonne ? Les moyens financiers mis en œuvre

mener une campagne dans le métro parisien. La présidente de Région avait annoncé l’accueil de 250 000 touristes supplémentaires d’ici 2022 et la création de 2 000 à 4 000 emplois nouveaux. Le compte n’y est pas mais la volonté bien présente. Grâce à la Région, une grande campagne de communication “Sortez chez vous” a été organisée après le premier confinement, un fonds d’urgence exceptionnel a été débloqué pour les professionnels dans le cadre de la crise sani- taire, une foncière immobilière s’est créée pour soutenir et aider des promoteurs à réaliser de grands projets touristiques. “La (nouvelle) Région a la taille cri- tique pour porter et aider ce genre de réalisation” juge Patrick Ayache. La mutualisation des deux anciens Comités régionaux du tourisme (C.R.T.) aurait permis une économie de moyens humains, économie injectée dans la promotion du territoire. D’importantes aides depuis la fusion ont été dirigées pour assu- rer la montée en gamme des hôtels et des sites : “Il reste des efforts à faire notamment à Besançon en matière de déve- loppement touristique mais la Région est prête à apporter son aide” annonce le vice-président. Vecteur de grands espaces, de nature, de verdure, le Doubs peut et doit tirer son épingle du jeu. n E.Ch.

Franche-Comté.” Quant à savoir si des touristes venus visiter les Hospices de Beaune ont poussé leur trajet jusqu’à la Citadelle de Besançon, cela semble plus difficile à mesurer objective- ment.Aucun chiffre n’est connu. La fusion a tout de même eu du “bon” estime Pierre Simon, pour le Comité départemental du

pour développer le tourisme sont supérieurs à l’addition des budgets des deux anciennes Régions en investissement.

L a Région a fait du tou- risme un axe de dévelop- pement économique avec 100 millions d’euros d’in- vestissement injectés sur la durée du mandat. En 2018, la présidente de Région - dans nos colonnes - déclarait qu’il fallait éviter le réflexe identitaire. Selon elle, parler d’œnotourisme, donc de Bourgogne, est un moyen d’attirer les touristes pour ensuite les faire ruisseler sur nos autres sites régionaux que sont les Montagnes du Jura, les Ballons vosgiens, le Morvan, et ainsi créer une identité régio- nale.

Plus facile à dire qu’à faire : “Un touriste qui fait de l’œnotourisme n’est pas le même qui vient découvrir les Montagnes du Jura” tempère Pierre Simon, le président du Comité départe- mental du Doubs. Un constat que ne partage pas tout à fait Patrick Ayache, vice-président de la Région chargé du tourisme, et maire de Pirey : “Est-ce qu’il y a eu plus de touristes après la fusion ? Oui, répond-il. Chaque année, on note une croissance globale du nombre de touristes avec environ 7 millions de nui- tées pour la Région, soit 5 pour l’ex-Bourgogne et 2 pour l’ex-

Doubs, car “elle a permis de mutualiser des actions de com- munication pour le compte des dif- férentes marques, l’achat d’espaces, la refonte des sites Internet” analyse-t-il. Seul, le label “Mon- tagnes du Jura” n’aurait pas pu par exemple

7 millions de nuitées, un chiffre en hausse.

La Citadelle de Besançon n’a pas réelle- ment profité de la “grande” région pour attirer davantage de touristes.

Patrick Ayache, vice-président de la Région : “Chaque année, on note une croissance globale du nombre de touristes en Bourgogne-FrancheComté” (photo archive L.P.B.).

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