La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

A g e n d a

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

36

Livre Le parler comtois

LIVRE

IL DÉFENDIT UNE DRÔLE D’HISTOIRE

Avec Sophie, “quand t’en veux, y’en r’na”

L’avocat défenseur de l’Abbé volant Serge Pautot a remporté de

“Nos combats pour le sport et la justice, quelques grands procès” Michel et Serge Pautot - Éditions du Sékoya (24 euros)

À Saône, qui se souvient du pataquès immobilier opposant dans les années cinquante la mai- rie…à l’abbé Robert Simon, plus connu sous son surnom de “L’abbé volant” ? Pas grand monde. Dans son livre publié aux éditions du Sékoya “Nos Combats pour le sport et la justice, quelques grands procès”, ouvrage qu’il a co-écrit avec son fils Michel, Serge Pautot dévoile des pépites. Celle de l’Abbé volant en est une : “Robert Simon, je l’avais vu plonger à la Gare d’Eau à Besançon. J’avais 12 ans, se souvient Serge Pautot. Il fut l’un des précurseurs de ce qu’on appelle aujourd’hui les “défis solidaires”. Il a réalisé plus d’une centaine de sauts, au départ, pour aider au financement de sa paroisse” raconte l’auteur depuis son cabinet, àMar- seille. Avec l’argent des premiers plongeons effectués à Villers-le-Lac, l’homme d’Église avait restauré son église avec la réparation du clocher et l’installation du chauffage. Il avait également développé du travail à domicile pour les habitants - horlogerie, fabrique de valises, et aussi de coucous, “ a participé à l’opération Castors qui aidait des familles modestes à construire elles-mêmes leur maison à Saône. 13 sont ainsi sorties de terre” raconte l'auteur. Le curé bâtisseur a acheté un terrain à Saône pour construire un lotissement. Le début des ennuis. L’abbé paie 140 000 francs à la société Soltim qui ne réalise que 10 000 francs de travaux (éclairage, égouts). Les lotis se plaignent. Une plainte au pénal est déposée. Certains sont indignés du procès fait à l’Abbé. Les médias s’emballent, certes en faveur de l’abbé,mais sa réputation est mise en jeu. Pour payer les dettes, Simon plonge pour ses 70 ans à Villers- le-Lac devant 10 000 personnes en 1983 ! À lire. n

“U n livre qui cause comme par chez nous !” De Dieu que c’est vrai ! À lire les mots ou les expressions savoureuses de notre parler com- tois, on rigole déjà. Dans la lignée du tome I, Sophie Garnier publie aux éditions “La Braillotte” ce livre 100 % local, illustré par des dessins de Sophie Lambda. Un ouvrage àmettre entre toutes les mains bien que certaines expres- sions puissent échapper à des non-locaux : “On lit les phrases mais surtout on les entend. Le but de ce livre est toujours de valoriser par le parler les gens d’chez nous, nos gens comme on dit. Faire une lumière sur la ruralité trop souvent oubliée. Tout ça bien sûr toujours avec de l'hu- mour. Les lecteurs retrouvent leur enfance, leur maman dans la cuisine, des vacances chez les grands-parents. Les phrases font appel au côté nostalgique” témoigne l’auteure. C’est un cahier de souvenir pour certains, un dictionnaire pour d’autres, il vous “transporte”, au fil des mois dans le quotidien de ces per- sonnages francs-comtois hauts en couleur qui vivent au cœur de la ruralité et qui font perdurer cette tradition orale marquant encore le parler d’aujourd’hui. “Ah ben un beau commerce” que ce livre qui nous rappelle quelques phrases : “Oïwah, pis ces muries d’vaches qui s’sont barrées, elles vont tout’ m’triper la pâture, miard de Dieu !” , “Il a point d’fin ! Y peut pas s’empêcher d’faire tous les ticlets juste pour s’arsouiller la gueule !” , “Nous, de grandmatin, le lapin goumait Sophie Garnier publie le tome II de “Moi je parle Comtois !... pas toi ?”. Un filon qui ne s’épuise pas.

grands procès dans le domaine du sport et défendu des affaires originales à l’image de celle de l’Abbé volant, tracassé par ses activités de bâtisseur à Saône.

L’auteure, Sophie Garnier.

sur la cuisinière.Aujourd’hui, il est midi qu’elles savent toujours pas quoi faire à dîner !” À noter aussi la vente du calendrier 2021 dans la même veine ainsi que des magnets décap- suleur “T’as meilleur temps”, “C’te rabasse, je suis tout gaugé”, “Oïwah si ça meule”, “Passe voir la pelle à ch’nis”. n “Moi je parle Comtois !... Pas toi ?” Éditions La Braillotte, 100 pages, illustrées 10 euros - www.labraillotte.fr

L’ouvrage du Bisontin expatrié à Marseille, co-écrit avec son fils.

ROMAN

POUR LA JEUNESSE

Le prof de maths publie un roman d’aventures jeunesse

LIVRE UNE VOYAGEUSE

“Le silence dans la glace” Éditions Coxigrue, Disponible en librairie. Infos : www.coxigrue.com

Aurore Mamet et le côté sombre du Spitzberg C’est le deuxième livre de la Bisontine, infirmière au C.H.U. Elle s’est inspirée d’un voyage personnel au Spitzberg et d’une mauvaise rencontre pour écrire ce thriller.

Rémi Boudoul publie son premier ouvrage intitulé “Derrière la visière” dont les détails précis sont puisés dans son passé de pilote de karting.

D ans son roman, il est peut- être l’un des deux héros. Rémi Boudoul est un ancien pilote de l’Autosport Academy, il a fait aussi Centrale Nantes, une école d’ingénieur en mécanique. Il a caressé le très haut niveau. La course automobile lui est chevillée au corps, “normal pour un enfant né le 25 mars 1984, jour de la victoire d’Alain Prost du Grand prix de Formule 1 au Brésil, s’amuse l’auteur. Mon père avait dû quitter sa télé pour la mater- nité” raconte-t-il. Aujourd’hui domicilié à Ornans, Rémi est professeur de mathé- matiques au lycée de Danne- marie-sur-Crète. Parce que la passion pour les sports méca- niques ne l’a jamais quitté, il a écrit de roman illustré “Der- rière la visière”, le destin de Tristan et Julien, les deux héros du livre. Le lecteur est plongé dans l’univers de la course auto-

mobile avec comme trajectoire l’amitié qui se noue entre les deux pilotes. “On suit leurs émo- tions, leurs succès, leurs échecs, et leur ascension dans le dur monde de l’automobile, jusqu’au sommet : jusqu’au cœur des 24 heures du Mans ” raconte l’auteur sans dévoiler tous les secrets. Rémi a puisé dans son expé- rience de pilote pour que le lec- teur entre dans la peau des pilotes. Extrait : “Des bouts de gomme s’arrachent des pneus… Les mains gantées caressent le volant… La voiture se déporte à la limite du vibreur à plus de 200 km/h. Est-ce que ça va pas- ser ?…” Ce livre jeunesse conviendra à toute la famille et pas seule- ment aux amoureux de sports mécaniques. Le livre est paru aux éditions “Signe de piste”, qui ont fait naître les aventures du prince Éric, pour les connais-

L a BisontineAurore Mamet publie aux éditions Coxi- grue “Le silence dans la glace”, un “roman haletant, pro- fondément humain et habile- ment construit” selon Corinne Desies-Dalloz, libraire à Salins- les-Bains. Après avoir remporté un prix littéraire pour son premier roman “Le parallèle de l’ours”, l’infirmière-anesthésiste au C.H.U. de Besançon suscite avec ce nouvel ouvrage inspiré en partie de son histoire person- nelle une véritable excitation chez “ses” lecteurs. “L’idée de ce livre, je l’ai eue lors de mon voyage au Spitzberg” présente

cette maman à la fois auteure et aventurière. Là-bas, sur l’île norvégienne, Aurore vit une scène difficile, née d’une mau- vaise rencontre. Elle en profite pour l’adapter en version papier : “Dans cette fiction som- bre, il y a une partie de réel. À chacun ensuite de démêler le vrai du faux” dit-elle. Chaque personnage fait sa narration si bien que le lecteur entre dans sa tête. L’histoire est celle d’un groupe de randonneurs parti en expé- dition à pied et en kayak de mer. Le périple ne se passe pas comme prévu. “C’est une fiction sombre mais subtile. Autant

mon métier m’habitue au san- glant, autant je n’aime pas lire des histoires où le sang dégou- line. J’ai voulu faire ressortir le côté yin du Spitzberg avec son côté sain et nature et le yang avec son isolement, le silence dans la glace” poursuit-elle. Aurore a trouvé l’inspiration en écrivant du “noir”. Un para- doxe pour cette femme qui se définit comme une bonne vivante… n Aurore Mamet publie “Le silence dans la glace” aux éditions Coxigrue.

seurs. Il est illustré par Chris- tian Papazoglakis, connu dans le monde de la bande dessi- née. n Rémi Boudoul présente son roman jeunesse inspiré (un peu) de sa vie.

“Derrière la visière” par Rémi Boudoul Aux éditions Delahaye À partir de 11 ans