La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020

ÉCONOMIE 34

La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020

LE BIO ARRIVE EN FORCE SUR LE PLATEAU Deux magasins spécialisés se sont installés dans la zone de la rue de l’industrie et vont permettre d’élargir l’offre en produits bio sur le plateau de Saône, jusqu’ici relativement limitée. SAÔNE Commerces Deux frères font découvrir leur “Biomonde”

“On veut bien nourrir nos clients”

“L a clientèle est au rendez-vous.” Xavier Linet, res- ponsable du maga- sin La Vie Claire, n’en doutait pas. Familles, jeunes couples et personnes âgés sont nom- breux à arpenter les allées depuis l’ouverture, le 10 sep- tembre dernier. S’il y a bien sûr l’effet nouveauté, il y a surtout cette envie de produits plus sains et issus de circuits courts selon lui. “On le voit : ce qui res- sort de plus en plus dans l’at- tente des consommateurs, c’est de bien manger. Le développe- ment des maladies ces dernières années ont participé à une prise de conscience générale.” Et la demande se fait d’autant plus jour ici, “qu’il y avait un manque. On reçoit environ 620 clients par semaine. Ils viennent de Tarcenay, Bouclans, Gennes, Ornans, Montfaucon…”

Le magasin propose un large choix en épicerie sucrée, salée, cosmétiques, produits frais mais aussi locaux. On y trouve notamment les bières bison- tines des 2 fûts et la Gangloff ou encore les Juju Pasta fabri- qués àTorpes. “On veut travail- ler au maximum avec les pro- ducteurs locaux, mais les quantités et la régularité d’ap- provisionnement constituent encore souvent un frein” , constate Xavier Linet, qui tra-

stricts que les réglementations actuelles. “Des contrôles sont réalisés chaque année sur nos produits LaVie Claire, nos fruits et légumes. On est les seuls à aller aussi loin car on veut pro- poser des produits irréprocha- bles et bien nourrir nos clients.” Cela ne se répercute pas for- cément sur les prix. “Il y en a pour toutes les bourses avec des promos régulières”, assure Xavier Linet. Une grande place est aussi dédiée au vrac avec une centaine de références et le magasin dispose d’un comp- toir pour recharger ses produits ménagers. Des pratiques éga- lement en vogue. En marge des courses, la clien- tèle se verra proposer une acti- vité par mois comme le prochain atelier de relaxologie (limité à 5 personnes avec la Covid) des 18 et 21 novembre. n S.G.

Philippe et Laurent Climent croient en l’avenir d’une agriculture durable.

vaillait avant dans le magasin de Valdahon. L’enseigne La Vie Claire, qui a plus de 70 ans d’exis- tence, impose éga- lement son propre cahier des charges à ses partenaires, avec des seuils de tolérance plus

“Il y en a pour

P arce que consommer bio est pour eux une évi- dence, Philippe et Lau- rent Climent ont décidé d’ouvrir leur magasin. “Notre maman nous a toujours fait manger des produits sains et nous avons grandi àMontfaucon à proximité de petits producteurs locaux.” C’est l’éloignement des principales enseignes bio qui les a poussés à se lancer dans l’aven- ture il y a deux ans et demi, avec l’intime conviction que cemarché et celui de produits locaux est amené à se développer sur le secteur. “Jusqu’ici on devait se rendre à Besançon pour pouvoir s’approvisionner en bio, ce qui n’a rien de pratique, et le déve- loppement de Saône avec la créa- tion d’un nouveau lotissement le long de l’avenue de la Gare va créer des besoins” , remarque Phi- lippe. Les deux frères ont choisi la franchise Biomonde : un grou-

l’espace vrac et la partie surgelés qu’on néglige parfois en bio. “On propose aussi du sans gluten et du vegan.” Côté cosmétique et compléments alimentaires, les gérants ont tenu à apporter leur touche en plébiscitant notamment les deux marques françaises Centifolia et Florame. “Notre belle-mère qui est dans le milieu pourra une journée sur deux venir conseiller la clientèle.” Un espace dédié accueillera aussi des ate- liers. D’ici début 2021, une rôtisserie pourrait également faire son apparition et les frères réflé- chissent à plus long terme à un système de livraison ou de drive. En attendant, leur engagement pour le développement durable a déjà permis de replanter un peu plus de 120 arbres grâce à un partenariat avec leur agen- ceur vosgien Mobil Wood (qui leur a fabriqué le mobilier). n

pement coopératif de 200 maga- sins bio indépendants. Baignés depuis tout jeune dans le com- merce, ils ont pu profiter de l’ex- périence de leur famille pour créer leur enseigne, qui ouvrira officiellement ses portes le 19 novembre.Leur magasin cha- leureux, comme à leur image, plante d’emblée le décor avec

toutes les bourses.”

une grande baie vitrée donnant sur un champ et des arbres décoratifs ins- tallés au milieu des fruits et légumes. Un rayon qu’ils ont d’ail- leurs voulu fourni. “On travaille notam- ment avec unemaraî- chère de Mamirolle.” Au comptoir, on trou- vera également le pain de la boulange- rie Amiot. Le local a, ici aussi, une place de choix.Tout comme

“On propose aussi du sans gluten et du vegan.”

L’arrivée de la Vie Claire à Saône complète les 383 magasins en propre ou en franchisé de l’enseigne en France.

SOCIAL

Les effets de la crise

L a pauvreté gagne le département. Entre mars et août, le Doubs a enregistré une hausse de 6,6 % du nombre des bénéficiaires du revenu de solidarité active (R.S.A.), soit 12 870 personnes. “C’est une hausse considé- rable liée à la crise sanitaire qui a engen- dré une crise économique et sociale. Cela s’explique parce qu’il y a eu de nombreuses entrées et pas de sortie puisque les contrats en intérim et en C.D.D. se sont arrêtés” explique Pierre Simon, vice-président au Département l’intérim. Le Doubs, dont c’est lamission première, a-t-il les reins solides financièrement pour accompagner cette hausse impor- tante appelée à durer ? “Les allocataires recevront leur revenu, il n’y a aucun doute. On capitalise sur notre bonne gestion enmatière budgétaire pour pou- voir être en capacité de verser l’alloca- tion. On assumera” répond l’élu. Entre les budgets 2019 et 2020, un surcoût de 10 % supplémentaire est à prévoir, soit 79 millions d’euros. “Pour ce man- dat, c’est du jamais vu” poursuit l’élu. Le R.S.A. est versé à partir de 25 ans, ou avant si la personne a un enfant. Il oscille entre 564 et 900 euros par mois selon divers critères. n 726 bénéficiaires du R.S.A. en plus Le Doubs enregistre une très forte hausse du nombre de ses bénéficiaires. Une hausse toutefois plus visible dans le Pays de Montbéliard que dans le reste du département. Un budget de 79 millions d’euros. en charge du social. Cela correspond à 726 personnes supplémentaires sur cette même période. C’est beaucoup. Parmi ces nouveaux béné- ficiaires, beaucoup de moins de 30 ans et une augmentation du nombre d’allocataires surtout dans le Pays de Montbéliard (41 %). Cela s’explique parce que cette zone géo- graphique a davantage recours aux C.D.D. et à

Pierre Simon, vice-président du Département en charge du social.

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