La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020
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SAINT-VIT
La nouvelle sénatrice
La nouvelle vie d’Annick Jacquemet
Après 25 ans de vie municipale à Saint-Vit, Annick Jacquemet entame un mandat de sénatrice. Elle a dû quitter également la vice-présidence du Département du Doubs.
bien à l’échelle départementale en tant qu’ex-responsable de la commission des solidarités au Département. L’heure est actuel- lement pour elle à la constitution de son équipe de collaborateurs (avec un demi-poste de collabo- rateur à Paris, puis un attaché et un secrétaire sur place), puis il s’agira pour elle de trouver une permanence parlementaire (sans doute à Saint-Vit), et de commencer à se plonger dans les premiers dossiers qui l’occu- peront. Son groupe “Union cen- triste” lui a déjà confié lamission de travailler sur le futur projet de loi bioéthique qui sera exa-
Annick Jacquemet a fait sa toute première interven- tion au Sénat le 20 octobre.
U n mois après ce fameux scrutin du 27 septembre à l’issue duquel la droite a réalisé le grand chelem en Franche-Comté grâce notam- ment à l’élection d’Annick Jac- quemet, la nouvelle sénatrice semble presque encore sous le coup de la surprise. “Je ne partais pas aux côtés de Jean-François Longeot dans l’optique d’être élue. Je pensais juste l’accompa- gner dans sa campagne comme je l’avais fait en 2014.” Mais c’était sans compter sur l’incom- préhensible division de la gauche et l’affrontement des deux Bison- tins Barbara Romagnan et Nico- las Bodin qui ont offert sur un plateau à la liste Longeot un deuxième siège, désormais occupé par cette vétérinaire de 64 ans qui a commencé en poli- tique au conseil municipal de
Saint-Vit en 1995. L’élue saint- vitoise a ensuite décroché un siège de conseillère générale en 2001, collectivité dont elle était jusqu’à il y a quelques jours la première vice-présidente aux côtés de Christine Bouquin (voir ci-dessous).Non-cumul desman- dats oblige, Annick Jacquemet a dû quitter ses deux mandats de première adjointe du maire de Saint-Vit et de première vice- présidente du Département, col- lectivité dont elle reste juste conseillère “de base”. La nouvelle vie d’Annick Jac- quemet a donc commencé, avec des semaines désormais ryth- mées par les allers et retours hebdomadaires à Paris où elle y reste du mardi au jeudi. La nouvelle sénatrice a intégré la commission des affaires sociales, un thème qu’elle connaît déjà
miné par les deux assem- blées l’an pro- chain. Côté profession- nel, le calen- drier est plutôt favorable pour elle car “je pou- vais prétendre à ma retraite de vétérinaire en avril 2021. Je vais donc conti-
Saint-Vit, c’est la toute première sénatrice locale de l’histoire de la République à être élue par les grands électeurs. Une séna- trice qui promet de garder son “indépendance d’esprit. Je ne suis plus dans un parti, je ne veux plus être étiquetée et je vote- rai tous les textes en tant que parlementaire uniquement en mon âme et conscience” affirme- t-elle. n J.-F.H.
nuer à travailler les lundis, ven- dredis et samedis, le temps de trouver un successeur dans ma clinique vétérinaire. Ce qui se passe enmatière de déserts médi- caux pour la médecine existe aussi enmatière vétérinaire” pré- cise la nouvelle sénatrice. L’élec- tion au Sénat tombe aussi à un moment où cette mère de trois grands enfants tous quasiment trentenaires est plus libre sur le plan familial. “Et en plus, j’ai
la chance de ne pas avoir besoin de beaucoup d’heures de som- meil” ajoute-t-elle. Bien que démissionnaire de fait du conseil municipal de Saint- Vit après 25 ans de présence, Annick Jacquemet assure aux Saint-Vitois vouloir “toujours être présente aux manifestations organisées à Saint-Vit.Mais c’est bien aussi de passer lamain aux plus jeunes” ajoute-t-elle. Pour le Doubs, et a fortiori pour
“Je promets de garder mon indépendance d’esprit.”
POUILLEY-LES-VIGNES Promotion des circuits courts Bientôt un label de distribution 100 % régional
S i son nom reste à définir (“Juste prix”, “Juste Bourgogne- Franche-Comté”…), sa création est désormais imminente, moti- vée par une volonté commune de la Région et de la Chambre régionale d’agriculture de valoriser l’alimentation de proximité.Après la vaste campagne promotionnelle de la plateforme “J’veux du local”, les deux instances s’attaquent ici à un autre cheval de bataille. Celui de la distribution, avec de premiers contacts qui semontrent encourageants selon Marie-Guite Dufay, présidente de Région. “Les grandes et moyennes surfaces sont prêtes à jouer le jeu” , a- t-elle affirmé lors de sa visite. “Acheter local, c’est bien, mais c’est encore mieux d’aller jusqu’au bout de la démarche en s’assurant que le prix soit rémuné- rateur pour le producteur. Il faut qu’il y ait un partage de valeur juste dans toute la chaîne : de la distribution jusqu’à la production.” Dans un premier temps, le label devrait concerner des produits basiques comme le lait, les œufs ou encore les steaks hachés. Ceux de la “Boucherie Com- toise” (déjà estampillés de bœufs nés, élevés et abattus en Franche-Comté), pourraient ainsi voir l’ajout d’un nou- veau logo. Ici, on a précédé la démarche de l’exécutif régional en travaillant sur “un certain équilibre entre produc- teur, transformateur et consommateur, avec un prix plus élevé que les marques
On recrute en boucherie Le métier peine à attirer alors que le sec- teur a de forts besoins. Comme en témoi- gnait Roland Schmitt lors de cette visite. “Nous avons du mal à recruter.” Toujours à la recherche d’un apprenti boucher, le patron de la Boucherie Com- toise (qui gère également la S.A.S. Pro’Viandes spécialisée dans la prestation de découpe industrielle) a évoqué le dés- intérêt global des jeunes et le manque d’attractivité de l’apprentissage. Un terrain pourtant investit depuis quelques années par la Région. “D’autres secteurs d’activité, notamment industriels, rencontrent le même problème” , a concédé la prési- dente. “Il faut continuer à renforcer cette voie professionnelle.” Parmi les salariés occupés au désossage et à la découpe ce jour-là, figurait juste- ment Pauline venue un peu par hasard au C.A.P. de boucher. “Je travaillais dans un Carrefour Contact et on m’a demandé une fois de faire des brochettes. Mon patron m’a encouragé dans cette voie enme disant que j’aurai toujours du boulot et depuis, je n’en changerais plus.” n
Il apparaîtra d’ici quelques mois sur les emballages. Ce nouveau label valorisera les produits qui rémunèrent “au juste prix les producteurs locaux”, comme l’a rappelé la présidente de Région lors d’une récente visite dans les locaux de la “Boucherie Comtoise”.
distributeurs, mais moins que les marques nationales” , comme le précisait Roland Schmitt, son gérant. Un travail salué par la présidente lors de la décou- verte des laboratoires de découpe et de transformation. Créée en 2019, la société a déjà permis de créer quatre emplois à temps plein et bientôt un cinquième (lire par ail- leurs). Elle s’est installée au début de l’année dans un bâtiment neuf de 500 m² sur la zone artisanale de Pouil- ley-les-Vignes après un investissement d’1,9 million d’euros. Spécialisée dans la fabrication de steaks
et de viande hachée, et dans la découpe de viande pour les éleveurs à destination des cir- cuits courts et de la vente à la ferme, elle entend encore dévelop- per sa clientèle, notam- ment les écoles, hôpi- taux et cantines de la région avec le cadre pro- pice de la loi Égalim. Sur le même principe que la récente sollicita- tion de la mairie de Divonne-les-Bains (qui lui a commandé 960 steaks surgelés pour les cantines de la com- mune). n S.G.
D’abord sur des produits du quotidien.
La démarche vertueuse de valorisation de la viande locale de la Boucherie Comtoise correspond à celle du futur label, qui pourra s’étendre par la suite aux restaurants.
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