La Presse Bisontine 222 - Octobre 2020

LE PORTRAIT

47 La Presse Bisontine n°222 - Octobre 2020

BESANÇON

Le manque de moyens ne doit pas la priver de sa thérapie

Malgré la difficulté, ne rien lâcher La Covid-19 a ralenti les animations de son association “Pas à pas avec Hélène” qui financent une thérapie non prise en charge. Handicapée, aidée par des amis, Hélène Franck a besoin de fonds pour payer la cotisation à sa salle de sport et suivre un protocole médical en Espagne qui apaise ses douleurs. Un combat de tous les instants.

D es larmes aux yeux. Le témoignage d’Hélène Franck, 28 ans, fait partie de ces rencontres poignantes. On note avec son stylo, sur un cale- pin ridicule, des bribes de phrases. L’une d’elles est entourée à l’encre noire. “J’ai pleuré de joie d’avoir pu pédaler sur un vélo d’appartement.” Retiré de son contexte, cela n’a rien d’un exploit.Mais aux yeux d’Hélène, c’en est un. Et pour nous, valides, c’est un sacré coup de pied aux fesses. Malgré les tuiles qu’elle a accumu- lées dans sa vie, Hélène donne la pêche et fait tout pour “mieux vivre” avec ce handicap avec lequel elle vit depuis le 15 février 1992, date de sa naissance à Besançon. Un problème au niveau du cerveau lui provoque une infirmité motrice cérébrale créant des lésions sur le plan moteur. Intellectuellement, rien n’est touché mais la jeune femme nepeut pas marcher. Rester assise à longueur de journée pro- voque d’importantes douleurs et en

par la France, et donc pas rembour- sée. C’est environ 3 000 euros à chaque fois. Le procédé consiste à stimuler son cerveau pour que celui- ci se “connecte” avec ses muscles. Hélène sait qu’elle ne remarchera pas, mais ce protocole lui fait un grand bien. Avec le confinement, la jeune femme explique avoir beaucoup perdu parce qu’elle n’a pas pu en profiter, sans compter qu’il a fallu rester enfermer dans son logement au foyer A.P.F. (Association des paralysés de France) de Besançon, non loin de la Polyclinique.Aujourd’hui, la crise sanitaire induit un autre problème : celui de l’argent. Avec des amis, Hélène a créé l’as- sociation “Pas à Pas avec Hélène” qui a pour but de réunir les fonds nécessaires au financement de thé- rapies de rééducation. En raison des mesures sanitaires, les événe- ments ont été annulés. “Cette thé- rapie me permet d’évoluer et de maintenir mes progrès tout en ayant ma prise en charge en France. Mal- heureusement, elle n’est pas prise en charge. La crise sanitaire du coro- navirus a eu un impact sur l’asso- ciation car il nous a été impossible d’organiser des événements afin de récolter des fonds nécessaires pour me permettre de financer mes réédu- cations” dit-elle. Son séjour à Bar- celone aumois d’octobre a bien failli tomber à l’eau. Heureusement, elle a eu des soutiens. “En France, la Sécu estime que si tu es dans un fauteuil, tu y es bien. Je ne peux pas accepter d’entendre dire que c’est de l’acharnement thérapeutique ! Je veux simplement mieux vivre, avoir moins mal” se défend Hélène.

Hélène Franck, ici au pied de

son logement au sein de la résidence A.P.F. à Besançon.

Si elle a mal vécu le confinement, elle se rattrape. “Ici, au foyer, on est dans l’entre-soi. Nous n’avions pas le droit aux visites. J’ai besoin de l’extérieur, de prendre le bus pour aller chez ma kiné, et maintenant à la salle de sport. Psychiquement, le confinement a fait des dégâts mais lorsque je vois les progrès que j’ai pu faire depuis ma reprise, je me dis que je ne fais pas ça pour rien.” Depuis l’été, notre bisontine a élu chaque jour domicile à Moveos, un centre d’activités physiques adaptées oùHélène se déverrouille, semuscle, et progresse. “C’est un peu notre mascotte, relate l’une des deux res- ponsables du centre. Elle a un véri- table mental.” Des amis d’Hélène se sont réunis pour lui offrir l’abon- nement. “J’ai déjàmoins de douleurs, jeme tiensmieux quand je suis assise grâce au travail que je fais au centre” poursuit la jeune femme qui possède une formation en secrétariat. Son handicap ne lui permet pas de se concentrer de longues heures.

Pour le moment, elle n’a donc pas d’emploi et vit de l’allocation adulte handicapé (environ 450 euros). Quand elle a payé son abonnement au bus - qu’elle prend quotidiennement -, les frais inhé- rents à la vie courante, il ne lui reste plus beaucoup pour vivre ou s’offrir des soins de confort. Si la plupart sont pris en charge par l’Assurance maladie, d’autres ne le sont pas : “Je devrais être mas- sée toutes les semaines par un kiné mais je n’ai pas les moyens de payer 80 euros” soupire-t-elle sans se plaindre. Son seul embar- ras, c’est perdre ce qu’elle a acquis. “Je ne prends pas le taxi pour me déplacer alors que celam’est payé gratuitement. Je préfère le bus. C’est dommage que cette économie ne soit pas prise en compte et

qu’elle ne me soit pas redistribuée pour des soins” imagine Hélène. Dans sa bouche, un maître-mot revient souvent : “ne rien lâcher.” Devant la résidenceA.P.F. à Besan- çon, Hélène espère peut-être un jour vivre en appartement. Com- pliqué pour l’instant mais pas impossible à l’avenir au vu de ses progrès. Le 24 septembre, sur son compte Facebook, elle se félicitait d’avoir parcouru 1,44 km sur un vélo d’appartement, chose qui lui était encore impossible il y a quelques années. Sa forte tête et son caractère bien trempé com- mencent à avoir raison de sesmus- cles récalcitrants. Hélène peut déplacer des montagnes…à condi- tion d’avoir une aide matérielle et financière. Elle le mérite. n E.Ch.

Bio express l Elle naît le 25 février 1992 à Besançon l Elle réside au foyer A.P.F. depuis 2013 l À la naissance, elle est victime d’un problème cérébral qui lui provoque une infirmité motrice cérébrale créant des lésions au niveau des connexions avec ses muscles. l Durant le Covid, toutes les animations de son association sont stoppées. l Le 4 octobre, elle part pour Barcelone avec une accompagnatrice pour suivre une thérapie. Objectif : connecter son cerveau à ses muscles.

cascade d’autres problèmes phy- siques comme des maux de dos, aux membres. Son cer- veau ne donne pas les bonnes indica- tions à ses muscles qui restent sta- tiques aux injonc- tions. Hélène a trouvé une thérapie qui semble fonctionner. Seul problème : elle se déroule en Espagne et en Pologne. Elle n’est pas reconnue

Hélène peut déplacer des montagnes… à condition d’avoir une aide.

Pour l’aider : https://www.helloasso.com/ associations/pas-a-pas-avec-helene sur Facebook : pas à pas avec Hélène

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