La Presse Bisontine 222 - Octobre 2020

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n°222 - Octobre 2020

AGRO-ALIMENTAIRE Le numéro 1 régional La Minoterie Dornier renforce ses positions dans le bio Au centre, le

L’entreprise basée dans le Haut-Doubs a été pionnière dans la production d’aliments bio pour le bétail. Elle vient de moderniser son outil de production de Bannans. Sa production de 22 000 tonnes fait de l’entreprise familiale le numéro 1 de l’aliment bio dans le Grand Est de la France.

fondateur Pierre Dornier, entouré de ses cadres.

L e virage de la bio, l’entreprise Dornier n’a pas attendu que cette tendance soit à la mode pour l’amorcer. Elle l’a même initié, puisque dès le milieu des années soixante-dix le minotier de Bians-les- Usiers faisait du bio une de ses priorités stratégiques. Pas étonnant qu’au- jourd’hui, la Minoterie Dornier soit le numéro 1 de l’aliment bio dans le Grand Est de la France. Pour tenir et renforcer cette position, l’entreprise a investi en 2002 dans une usine de fabrication d’aliments 100 % bio à Bannans, à quelques kilomètres de Pontarlier.Depuis, “l’usine s’est adap- tée à l’évolution des volumes et à notre développement en Franche-Comté et dans les régions voisines” résume Pierre Dornier, à la tête de cette entreprise

qui réalise 26millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Pour situer le poids de cette entreprise née dans le Haut- Doubs à l’échelle du quatre Nord-est de la France, “nous faisons 70 % des volumes en fournitures d’aliments sur le marché de la vache laitière, et 80 % sur les volailles” précise Paul Bignon,

le responsable de l’acti- vité bio à la Minoterie Dornier. Cette année, l’entreprise atteindra les 22 000 tonnes d’ali- ments bio commerciali- sés. “Depuis cinq ans, nous sommes sur une hausse de 15 % par an. Le bio n’est plus une mode, c’est une tendance de fond” note Damien

Damien Guyot est le directeur général de la Minoterie Dornier.

La mise en place d’une filière volailles bio.

Guyot, directeur général de l’entreprise. À la création du moulin bio en 2002, la production était “d’à peine” 2 500 tonnes par an. L’activité de la Minoterie Dornier suit la hausse continue du nombre de conversions en bio. Les ingénieurs de la Minoterie Dornier entament alors avec les agriculteurs désireux de passer en bio une démarche d’accompagne- ment, “en étudiant avec lui jusqu’à l’as- solement, c’est-à-dire la façon dont il va semer sur ses terres, et la façon dont il va retourner le sol. Nous l’approvi- sionnons également en semences. En prodiguant ce conseil global, on se consi- dère véritablement comme des agents de développement de la bio” observe Paul Bignon. Pour suivre l’augmentation des volumes, laMinoterie Dornier a engagé plusieurs tranches de travaux sur son site de Bannans. Une première phase en 2017- 2018 a permis de remettre à niveau la

ligne de production et d’optimiser la traçabilité. Et une seconde phase enta- mée fin 2019 avec la construction d’un nouveau bâtiment d’expédition mis en route ce printemps. “Nous sommes ainsi

passés de 14 silos d’expédition à 28. Nous nous sommes également dotés d’un système pour fabriquer de l’aliment sous forme de farine destinée aux poules pondeuses” note le directeur. Parmi les derniers projets de la Mino- terie destinés à créer des débouchés nouveaux, il y a des partenariats avec des abattoirs de volailles bio. “Nous l’avons mis en place en Alsace avec la création en partenariat avec les éleveurs de volailles d’une filière de poulets bio et locale. On a commencé avec 500 pou- lets abattus par semaine, nous sommes aujourd’hui à 5 000. L’idée est de faire la même chose en Franche-Comté. C’est ce que nous travaillons en ce moment en lien avec le Château d’Uzel à Pelousey que nous aidons aussi à monter une filière bio et locale. Tout cela entre en cohérence avec la loi Égalim qui prône pour la restauration collective 50 % de circuits courts, dont 25 à 35 % en bio” explique Pierre Dornier. Sur les 26 millions d’euros de chiffre d’affaires de la Minoterie Dornier (qui a également une activité de production de farine à pain et des partenariats dans des élevages porcins de proximité), 11,5 millions sont désormais assurés par le bio. Un secteur économique qui pèse de plus en plus lourd. n J.-F.H.

Paul Bignon (debout), responsable des activités bio à la Minoterie Dornier, avec Jonathan Bourgeois, responsable de la production.

Le site de production d’aliments bio à Bannans a fait l’objet de travaux d’agrandissement.

Made with FlippingBook Ebook Creator