La Presse Bisontine 222 - Octobre 2020

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n°222 - Octobre 2020

INNOVATION

En expérimentation au C.H.U. Minjoz Un nouveau dispositif pour limiter le recours à la césarienne

Approuvé par l’Organisation mondiale de la santé, le dispositif Odon DeviceT.M. veut faciliter les accouchements difficiles. Cette nouvelle assistance instrumentale est à l’étude pour l’heure dans deux seuls hôpitaux : le C.H.U. bisontin et le Southmead Hospital à Bristol en Angleterre.

E n France, 10 à 15 % des accou- chements par voie basse néces- sitent le recours à des instru- ments. Pour aider au mieux les mamans à mettre au monde leurs enfants, les obstétriciens ont recours à la ventouse, au forceps ou à la spatule. Des méthodes d’extraction éprouvées, utilisées depuis de nombreuses années,

qui sont aujourd’hui repensées à travers un nouveau dispositif : l’Odon Device. Une petite révolution dans le milieu qui prend la forme d’un sac avec anneau gonflable, que l’on vient placer sur la tête du bébé à l’aide d’un applicateur. “Le sac est équipé de deux poignées que l’on saisit une fois l’anneau gonflé pour permettre de faire progresser la tête du

bébé dans le bassinmaternel et faciliter l’accouchement” , explique le Dr Nicolas Mottet, investigateur principal de l’étude au C.H.U. Minjoz. C’est en fait un ingénieur mécanicien argentin, Jorge Odón, qui en a eu l’idée en voyant ses collègues retirer un bou- chon d’une bouteille, à l’aide d’un simple sac en plastique. “Il en a parlé à un obstétricien qui en a vu immédiatement l’intérêt.” Le dispositif, qui se montre plus simple d’utilisation que les ins- truments habituels, a de nombreux avantages dont ceux de limiter les risques de lésions pour l’enfant comme pour la maman, et de ne pas laisser de marques sur la tête du bébé. “Il est aussi une alternative à la césarienne, en particulier dans les pays où l’accès aux soins obstétricaux est limité, mais également dans ceux où on y recourt un peu trop systématiquement comme aux États-Unis ou au Brésil, par manque de formation à l’accouchement instrumental. Alors qu’on connaît les risques de complications et pour les futures grossesses” , précise le Dr Mottet. “Si on arrive ainsi à restimuler l’uti- lisation d’instruments avec l’Odon Devi- ceT.M., ce serait bien” , juge-t-il. Soutenu par l’Organisation mondiale

Le Dr Nicolas Mottet a bon espoir de faciliter les naissances compliquées grâce au dispositif Odon DeviceT.M.

son utilisation standardisée. Le C.H.U. bisontin, reconnu pour son expertise obstétricale, a été intégré très tôt à divers groupes de travail par l’intermédiaire du Pr Riethmuller. Il entre aujourd’hui dans une phase II dans le cadre de l’étude A.S.S.I.S.T. 104 femmes pourront accoucher avec ce dispositif d’ici début 2021. “Le projet est co-construit avec les sages-femmes et la patiente en amont.” Les résultats obtenus ici et enAngleterre permettront ensuite de construire une autre étude comparant son efficacité à celle de la ventouse. n S.G.

de la santé, le développement de l’Odon DeviceT.M. poursuit ses phases d’études. Plusieurs projets de recherche

ont été conduits, notamment enAfrique du Sud et en Argen- tine, permettant de confirmer la faisabilité et la sécurité d’un accouchement avec ce dispositif. D’autres tra- vaux se poursuivent aujourd’hui pour l’ob- tention de son mar- quage de conformité européenne (C.E.) et

104 patientes en bénéficieront.

Quatre obstétriciens et deux sages-femmes à Besançon ont été formés à l’utilisation de ce dispositif.

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