La Presse Bisontine 222 - Octobre 2020

DOSSIER I

La Presse Bisontine n°222 - Octobre 2020

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l Santé

La Covid, du pain béni pour les laboratoires ? 40 recrutements, de lourds investissements : comment le laboratoire des Hauts-du-Chazal tient la barre

Sur le pont depuis mars, les laboratoires d’analyses médicales croulent sous le travail. Un équilibre fragile rendu possible grâce à une nouvelle organisation et des investissements. Visite chez “L.P.A.” à Besançon.

laboratoires se frottent les mains (financièrement) peut paraître déplacé au regard de l’investis- sement du personnel. Le pro- fessionnel ne s’en agace pas et répond franchement : “Non, on ne se frotte pas les mains ! Nous avons recruté 40 personnes en C.D.D. ou en C.D.I. et nous avons consenti des investissements dans de machines pour prioriser les tests urgents (N.D.L.R. : prix moyen d’une machine, environ 200 000 euros) sans compter le prix des kits de réactifs. On tient le choc car nous sommes 20 bio- logistes soudés et parce que nous avons réorganisé le laboratoire en collaborant avec d’autres” dit celui qui jongle avec ses col- lègues pour organiser les astreintes de nuit ou de week-end.

T ous les jours depuis août, un flot d’automo- bilistes ininterrompu déboule dans le drive Covid du laboratoire “L.P.A.” (Laboratoires de proximité asso- ciés) aux Hauts-du-Chazal à Besançon. 4 000 tests P.C.R. ont été réalisés ici en juillet, 8 000 en août ! Forcément, il y a un peu d’attente… au point que certains conducteurs s’impa- tientent. D’autres prennent leur mal en patience. Entre les deux, le personnel tient debout. Depuis fin mars, les biologistes et techniciens sont ces personnes de l’ombre qui ne chôment pas. Mais personne ne les applau- dit…Au contraire, ils sont par- fois invectivés parce que le résul- tat deMonsieur qui doit prendre l’avion n’arrivera pas le jour voulu. “Les cas prioritaires, eux, récupèrent leurs résultats dans les temps” précise le laboratoire. Demander à Pierre Marchenay, biologiste associé à L.P.A., si les

Le nombre de tests a été multiplié par deux entre août et septembre.

de tests parmi les plus impor- tantes en France, “L.P.A.” avec 12 sites sur 3 territoires de santé et 200 employés tient la barre, comme ses homologues. L’hiver approchant, où vont se dérouler les tests ? Pas dehors en tout cas. “On réfléchit avec la préfec- ture et laVille de Besançon pour délocaliser la plate-forme de test pour unmeilleur accueil des per- sonnes et de notre personnel” annonce Vincent Lombardot, le président de L.P.A. La course contre-la-montre est partie pour durer… n E.Ch.

rance maladie évalué à 250 mil- lions d’euros par mois en France, et des embouteillages : “Nous n’avons pas attendu d’être dépas- sés pour se réorganiser. Depuis le 15 août, une quarantaine de personnes, techniciens ou aide- Covid, ont été embauchées. Nous collaborons également avec d’au- tres laboratoires régionaux en termes de moyens humains” explique le responsable. Le vrai défi aujourd’hui est de prioriser un test Covid pour un patient immunodéprimé plutôt qu’un test demandé par simple curiosité. Avec une plate-forme

Vincent Lombardot, président de L.P.A., travaille avec les autorités pour établir un “grand” centre de test… avant l’arrivée de l’hiver.

Des machines en renfort.

C’est la première fois que les “labos” peuvent dépister sans ordonnance, le tout pris en charge à 100 % par la Sécu- rité sociale.Aupara- vant facturés, ils sont désormais gra- tuits. Un coût énorme pour l’Assu-

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