La Presse Bisontine 222 - Octobre 2020

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°222 - Octobre 2020

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Bus et trams gratuits lors des pics de pollution

Entre-soi Les chasseurs contre les défenseurs des animaux. Les agriculteurs contre les éco- logistes. Les gilets jaunes contre lamajorité silencieuse. L’autorité de l’État contre les casseurs. Le dénominateur commun à tout cela, c’est un dialogue devenu impossible. On le voit encore à travers le thème que nous avons choisi de mettre en lumière ce mois-ci : la défense de la cause animale, priorité affichée de la nouvellemunicipalité à Besançon. Une illustration de plus qui montre que les discussions sereines, les controverses argumentées, les échanges constructifs, les débats nourris n’existent plus. La fracturation de la société traverse aujourd’hui toutes les professions, toutes les catégories sociales, toutes les causes. Nous l’illustrons encore dans ce numéro à travers un dossier consacré à la chasse contre laquelle il est devenu de bon ton de tirer à boulets rouges, comme c’est devenu unemode de se défouler sur les agriculteurs. Le bashing - en français le dénigrement - est lemode opératoire le plus efficace pour décrédibiliser une cause avant même qu’elle ait tenté de prendre la parole pour se défen- dre. Les réseaux sociaux n’ont rien arrangé à ce phénomène qui n’est pas nouveau. Car les personnes actives sur ces réseaux se nourrissent des arguments de ceux qui partagent leurs opinions et deviennent ainsi persuadés de détenir la seule vérité. L’ex- plication est simple : cet entre-soi est ali- menté par les algorithmes des réseaux sociaux, programmés de telle sorte qu’ils alimentent une pensée qui tourne en rond : on est “ami” uniquement avec ceux qui pensent comme nous. Comment dès lors apprendre à douter, réfléchir, se poser et analyser, bref, les bases du raisonnement ? C’est devenu impossible.Alors on sombre dans la caricature en assimilant sans nuance les chasseurs à des viandards, les agricul- teurs à des pollueurs, les gilets jaunes à des “beaufs” et partant, l’autorité de l’État à une dictature. Cette déstructuration pro- gressive de la pensée, ce nivellement par le bas des idées, cet anéantissement du débat sont sans doute la cause de l’instabilité grandissante de nos démocraties, France comprise, où le dégagisme devient la règle, la désobéissance un art de vivre et la polé- mique stérile unmode d’expression. Céder à la facilité d’une vision manichéenne de la société, c’est la façon la plus aisée de renoncer à penser. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Ont collaboré : Sarah George, Bernadette Cordier, Frédérique Tandin. Contact publicitaire : Anne FAMILIARI au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2020 Commission paritaire : 0225 D 80130 Créditsphotos:LaPresseBisontine,C.A.E.M., L.Cheviet,C.P.E.P.E.S.C.,D.Delfino-S.E.D.D.,G.B.M.-J.-C.Sexe,F.- N.Mathey,G.Ridel,R.Krucien,VilledeBesançon.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Chasse au stationnement gênant, ça marche ?

C omme nous l’avions révélé dans notre numéro d’août, la Ville de Besançon a lancé en septembre une campagne contre le stationnement gênant. La maire de Besançon accom- pagnée de son adjoint à la sécu- rité Benoît Cypriani et de Marie Zéhaf, en charge de la voirie, ont organisé Grande rue un point-presse pour présenter leur plan devant l’église Saint- Maurice où une voiture empié- tait sur un trottoir. La méthode ? D’abord la communication, les prunes ensuite. Mi-septembre, c’était encore l’anarchie avec des voitures stationnées sur

Vignot. Il fait partie des incivilités qui dégradent la vie des citoyens au quotidien. Il est nécessaire que chacun respecte l'autre. La règle sera la même pour tous !” indique la première magistrate. Des discussions sont engagées avec les com- merçants, professions libérales. De nouvelles places de livrai- sons sont attendues : 15 au centre-ville, 15 à Battant, et des tarifs préférentiels. Il en coûtera 135 euros en cas de non-respect… Même après 19 heures, des patrouilles sont prévues. L’automobiliste ne pourra pas dire qu’il n'était pas prévenu. n

les trottoirs à Battant ou Grande rue. Contacté le 25 septembre, l’adjoint à la sécurité explique qu’il est encore un peu tôt pour juger de l’efficacité de la cam- pagne de communication. Des P.V. à 135 euros dressés par la Police municipale, combien y en a-t-il eu ? Pas de chiffre pour l’instant. Un artisan en maçon- nerie nous indique avoir reçu le même jour… 3 P.V. Sa déci- sion : il ne prendra plus de chan- tiers au centre de Besançon. La maire a promis qu’elle com- muniquera les données des P.V. sur le compte Facebook de la Ville. “Le stationnement sauvage nous préoccupe, confirme Anne

Une expérimentation de la gratuité lors des pics de pollution dans le Grand Besançon.

G rand Besançon Métropole a annoncé l’expérimentation de la gratuité des transports en commun et des parkings- relais en cas de pic de pol- lution, mesure qui concerne les bus et les trams. En moyenne, 6 pics sont enre- gistrés en moyenne dans l’année, chiffre qui devrait évoluer puisque la norme va se durcir. “À raison de 2 à 6 jours par an (appréciation sur la base des années anté- rieures), on peut estimer le coût de cette mesure entre 40 000 et 100 000 euros par an” indique G.B.M., autorité régulatrice des transports. Des coûts de communica- tion, pour rendre cette mesure efficace, sont éga- lement à prévoir. Cette décision - louable - a provoqué des crispations au

sein de l’assemblée de G.B.M. car la délibération a été présentée sans discus- sion préalable. Elle a tout de même été retenue. “Quel sera le coût si nous arrivons dès l’an prochain à 20 pics sachant que les normes sont appelées à se durcir ? Per- sonne n’a pu répondre” dit un maire qui regrette la méthode. L’autre point qui agace des élus de la péri- phérie, c’est la fréquence à laquelle transitent les bus dans leur commune, trop fai- ble à leur goût. Transdev qui exploite le réseau se dit prêt : “Techniquement, nous sommes opérationnels pour cette gratuité” prévient le délégataire qui va demander aux usagers de badger à la montée dans le bus ou le tram, même si celui-ci est gratuit. n

135 euros pour un stationnement sur un emplacement non matérialisé.

Rue de Belfort : “On menace de crever les pneus de mon fauteuil !”

E lle habite ici depuis plus 10 ans. Handicapée physique, cette mère de famille dit n’être plus en sécurité au 48 B, de la rue de Belfort. Intimidations de quelques squatteurs, insultes, Maria a décidé d’interpeller en août le procureur de la République suite à des insultes et harcèlements d’un locataire, la Police nationale et municipale, et son bailleur social G.B.H. “Il y avait 9 personnes installées sur la ram- barde d’escaliers. J’ai demandé à passer : on m’a répondu qu’on allait me crever les pneus de mon fauteuil.

bureaux de tabac, des tags, des incivilités et des dégradations en particulier au 48, rue de Belfort tandis que le Raid était mobilisé pour un tapage nocturne à l’Île aux Moi- neaux.” Les courriers de Maria n’ont - pour le moment - pas obtenu de réponse. n Maria dénonce des intimidations, des insultes dont elle se dit victime, rue de Belfort à Besançon.

Je n’en peux plus de ces incivilités, des chiens de S.D.F. lâchés en per- manence. J’ai appelé G.B.H. : on m’a dit d’appeler le 17” dit cette habitante qui n’a pas sa langue dans sa poche pour interpeller les fauteurs de troubles mais qui avoue être inquiète pour son quartier. “Aujourd’hui, pour ne plus avoir de problème avec ces personnes, je me tais” dit-elle tout en énumérant des faits divers qui ont émaillé l’été 2020. L’association Vivre aux Cha- prais le confirme : l’été a été agité avec “deux casses nocturnes de

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