La Presse Bisontine 221 - Septembre 2020

ÉCONOMIE 36

La Presse Bisontine n°221 - Septembre 2020

EN BREF

SANTÉ

Les deux cliniques dans la même famille ? La Polyclinique va racheter la clinique Saint-Vincent Le 24 juillet dernier, le site d’informations lapressedudoubs.fr révélait le rachat par le groupe C2S, propriétaire de la Polyclinique, des cliniques Saint-Vincent de Besançon et Saint-Pierre de Pontarlier. Une décision qui fera à terme évoluer l’offre de soins à Besançon.

Population Dans tous les départements de

Bourgogne-Franche- Comté, la population présente a augmenté lors du confinement, et tous ont enregistré une hausse du nombre de leurs résidents habituels. Durant cette période, les personnes en déplacement hors de leur domicile pour des raisons professionnelles, d’études ou de loisirs ont rejoint leur département habituel. Seul Paris, et dans une moindre mesure les Hauts-de-Seine, ont hébergé moins de résidents qu’avant le confinement. Fin de vie La section du Doubs de la Ligue des Droits de l’Homme et l’association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (section Doubs) organisent le 14 novembre une rencontre sur les lois qui régissent la fin de vie en Belgique, en France et en Suisse . Renseignements au 07 66 34 22 00.

L e groupe lyonnais C2S, propriétaire de 16 cli- niques dans l’Est de la France dont la Polycli- nique de Franche-Comté à Besançon, entame des négocia- tions pour acheter les cliniques Saint-Vincent (Besançon) et Saint-Pierre (Pontarlier). Dans le monde de la santé, c’est un bouleversement annoncé. “Concurrentes” jusque-là, la cli- nique Saint-Vincent à Besançon et la Polyclinique de Franche- Comté (P.F.C.) devraient à terme se regrouper en une seule et même entité. Dire qu’elles ne feront plus qu’une, c’est une autre affaire. Une procédure de “négociation exclusive” est en cours entre le groupe Ramsay

Saint-Vincent et Saint-Pierre, information annoncée en juillet lors d’un comité social et écono- mique d’établissement ? “Ram- say est un groupe qui a fait de nombreuses acquisitions au plan européen. C’est logique qu’il restructure ses activités par rap- port à des pôles de compétences pour posséder à terme des pla- teaux techniques performants” indique une source proche du dossier. C2S poursuit de son côté cette opération visant à faire de lui un acteur majeur de la santé dans le Grand Est. La question est de savoir si regroupement occasionnera - à terme - des réorganisations dans les services, c’est-à-dire des sup- pressions de postes ? Pour l’ins-

qui détient depuis 2018 Saint- Vincent et Saint-Pierre à Pon- tarlier (ex-Capio) avec le groupe C2S qui a racheté la P.F.C. à la Mutualité française en mars dernier, rachat reporté à octobre

en raison du Covid-19. Le groupe C2S est une entité française basée dans la région lyonnaise, ses récentes acqui- sitions étant les cliniques de Vesoul et Lons- le-Saunier. Pourquoi Ram- say souhaite-il se séparer de

La Polyclinique de Franche-Comté accueille en moyenne 20 000 patients par an.

Réorganisation des services, des équipes ?

tant, personne ne peut répondre à cette question. La P.F.C. et Saint-Vincent interviennent sur des champs de compétences équivalents comme l’urologie, la chirurgie plastique, orthopé- dique, bariatrique, l’oncologie… À l’inverse, la P.F.C. est la seule à disposer d'une maternité, réa- lisant 1 200 accouchements par an.

Cette “négociation exclusive” entre les deux groupes met dans la balance la clinique Saint- Pierre (Pontarlier) mais aussi la polyclinique Drevon à Dijon, que C2S céderait à Ramsay… Un jeu de chaises musicales qui échappe aux patients autant qu’aux équipes médicales. Le rachat devrait intervenir avant la fin d’année. n

COMMERCE

Leader du bio au Mexique

Mathieu Dornier sème les graines d’une agriculture durable Parti vivre au Mexique il y a 15 ans, Mathieu Dornier garde de la Franche-Comté cet esprit solidaire et a fait de son entreprise “Campo Vivo”, un modèle de production et de distribution bio.

O n retrouve dans son par- cours l’engagement fami- lial, porté avant lui par son grand-père et son père meunier, autour de l’agri- culture durable. L’agronomie est une histoire sérieuse chez les Dornier. Elle a mené Mathieu, de Goux-les-Usiers à Mexico. D’abord employé par

Carrefour dans sa branche qua- lité et bio, le jeune ingénieur décidera assez vite de se lancer en solo refusant l’offre d’un poste à Taïwan. Il mesure à l’époque la demande croissante des Mexicains en pro- duits bio et la difficulté à y accé- der à cause d’une production limitée partant à l’export. Ce

qui le pousse à créer en 2007 “CampoVivo” (en français “Terre vivante”). Un pari dans ce pays fortement touché par des pro- blèmes d’obésité et de malbouffe. “Cela fait des années que les multinationales ont la part belle au Mexique. Ce qui a amené aussi une mauvaise rémunéra- tion des agriculteurs. Mais elles

Mathieu Dornier (au centre) avait été sélectionné en 2014 par le programme international Endeavor, qui accompagne les entrepreneurs à fort impact social.

qui est aussi à la tête de trois boulangeries sous l’enseigne “La Bohème” dans la capitale mexi- caine. Débordant de projets, le Franc- Comtois ne s’arrête pas là et envisage d’ouvrir une usine de produits mexicains bio à base de maïs, en France cette fois. “On aimerait commencer fin 2021-2022.” Et comme si cela ne suffisait pas, il poursuit son engagement dans l’association “Renacimiento” qui s’occupe des enfants de la rue. Également impliqué auprès de “Semons l’espoir” (créée à la suite du décès de ses deux sœurs aînées), il espère organiser une ascension au sommet de l’Itzaccihuatl avec de jeunes Français et Mexicains malades. Une façon de rendre un peu ce que ces deux pays de cœur lui apportent. n S.G.

prennent peu à peu conscience que leur modèle ne peut plus durer” dit-il. Mathieu, qui a vu le potentiel énorme qu’il y avait pour l’agri- culture bio dans le pays, ne s’y est pas trompé. Dix ans après, son entreprise de plus de 120 salariés, propose une gamme de 200 produits (fruits, légumes, céréales…). “On est sur des crois- sances à 70 % cette année” , se félicite l’entrepreneur, qui vient de lancer de nouveaux produits laitiers “avec un groupement de petits producteurs du Chiapas” , des chips bio et toute une gamme de chocolats pour les enfants. Son entreprise, qui fédère der- rière elle 2 500 familles d’agri- culteurs, a à cœur de travailler main dans la main avec les pro- ducteurs. “On a mis en place un schéma de commercialisation juste. On calcule nos prix en fonc-

tion du coût de production et non du prix du marché.” Campo Vivo veut instaurer un cercle vertueux “pour que l’agriculteur soit mieux rémunéré, que son enfant puisse aller à l’école…” Dans sa belle ascension, la marque inaugurera en novem-

bre ses nouveaux locaux “dans un endroit stratégique de la ville.” 500 m 2 construits tout en transparence à son image, dans les- quels se trouve- ront un magasin, une bodega et les bureaux adminis- tratifs. “La crise sanitaire a boosté en parallèle le développement du e-commerce” , indique Mathieu,

Bientôt un site de production en France.

L’entreprise du Franc- Comtois ne cesse de croître et projette d’installer un site de pro- duction en France.

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