La Presse Bisontine 221 - Septembre 2020

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n°221 - Septembre 2020

CULTURE

Plus de 10 000 euros de recettes perdues

20 à 40 % de fréquentation en moins dans les musées

ple confié avoir perdu 48 000 euros, mais projette de rééquilibrer son budget avec un étalement des pertes et moins de dépenses.” Sans surprise, les structures dont l’équilibre repose essen- tiellement sur les entrées et les ventes ont ainsi clairement subi les effets du confinement. Et les perspectives ne sont pas meil- leures pour elles dans les mois à venir. “En l’absence de groupes notamment scolaires qui repré- sentent 18 % de leur clientèle, elles doivent faire face à des coûts de fonctionnement supé- rieurs aux recettes des visiteurs individuels et n’ont parfois pas pu rouvrir tout de suite pour une question de rentabilité.” Plusieurs autres difficultés sont venues peser sur l’activité : comme les parcours de visite réduits “pour cause de salles trop petites, ne permettant pas la distanciation physique” , ou l’annulation d’expositions et d’animations “avec le dépôt de bilan de prestataires.” L’emploi se voit aussi touché. “Certains musées qui prenaient un sai- sonnier devront se reposer sur des bénévoles.” Si bien que 14 % des répondants craignent une fermeture définitive. “Un risque d’autant plus regret- table qu’avant la crise, 79 % d’entre eux avaient une fréquen-

C’ était à craindre. Les plus petites struc- tures disséminées dans les territoires ruraux, qui fonctionnent pour la moitié des répondants sous statut associatif et qui sont gérées pour un autre quart par une collectivité, ont été mises en difficulté par la crise sani- taire. “Ils ont perdu 14 730 euros de recette enmoyenne (cela varie de 2 000 à 50 000 euros) pendant la Covid-19 avec 68 jours d’ou- verture en moins” , constate Gérard Drexler, délégué régional de la Fédération, à l’origine de l’enquête. “Plus d’un tiers ont également eu recours au chô- mage partiel.” Si ces chiffres masquent bien sûr des situations contrastées - “les musées qui pratiquent la gratuité ou qui sont habituelle- ment fermés en hiver n’ont pas été impactés de la même façon” -, ils rappellent le fragile équi- libre financier de ces petites entités. Là où un gros musée pourra jouer sur le foisonne- ment. “L’un d’eux m’a par exem-

Quelle incidence le confinement a-t-il eue sur les “petits” musées locaux ? L’antenne régionale de la Fédération du patrimoine et de l’environnement a réalisé une enquête.

Plus de 300 musées de Bourgogne Franche-Comté ont été interrogés, 41 % ont répondu (ici, le musée des beaux-arts de Besançon).

La Ville de Besançon a ouvert les portes de ses musées gratuitement cet été (comme celui du Temps ici), pour reboos- ter la fré- quentation.

confirment leur besoin d’une communication importante et d’un relais de la part des insti- tutions (Conseil régional, D.R.A.C., Comité du tourisme… ). 41 % espèrent aussi l’accrois- sement du nombre de visiteurs locaux (sachant que déjà 86 % de leur clientèle est française). Et si la plupart reste confiants, tous estiment que leur fréquen- tation annuelle va chuter de 20 à 40 % (hors ceux n’ouvrant que de mai à octobre). n S.G.

tation stable ou en hausse” , signale Gérard Drexler. “Cela prouve bien que ces “petits musées de campagne’’ répondent à une attente, contrairement aux idées reçues. Ce sont des outils de développement économiques, culturels et territoriaux.” La solution la plus facile serait la hausse des subventions publiques mais “il ne faut pas qu’il y ait trop d’interdépen- dances” , juge le délégué régional. La majorité des sites ne sollici- tent d’ailleurs pas d’aides, mais

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