La Presse Bisontine 218 - Mars 2020

30 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°218 - Mars 2020

Trop d’heures d’allemand ne sont pas assurées au collège Les parents dont les enfants ont choisi d’apprendre l’allemand au collège de Saône s’inquiètent du nombre d’heures d’enseignement qui n’ont pas été dispensées depuis la rentrée. Le rectorat a trouvé une solution qui doit s’appliquer dès la rentrée de mars. SAÔNE Inquiétude des parents d’élèves

N ous sommes à la moitié de l’année de scolaire, et lorsqu’ils font les comptes, les parents d’élèves concernés sont déses- pérés par le nombre d’heures d’allemand qui n’ont pas été dis- pensées au collège de Saône depuis la rentrée de septembre. Pour 7 des 8 classes, de la 6 ème à la 3 ème , où cette langue est enseignée en LV1 ou LV2, au mieux 60 % des cours ont été donnés au pire seulement 28 %. En octobre, par exemple, les 6ème de la filière bilangue n’ont eu aucun cours d’allemand sur les neuf heures prévues. En décembre, les 4 ème bilangue n’ont eu droit qu’à deux heures d’en- seignement sur les 7 annoncées dans leur emploi du temps. En décembre encore les 5ème qui apprennent l’allemand en LV 2 n’ont eu qu’une heure sur sept. “Les gamins sont totalement démotivés. Ils n’ont pas de cours et quand ils en ont, les enseigne- ments sont très scolaires. Ils ont perdu l’envie d’y aller. Il faut trouver le moyen de leur redon- ner le goût pour cette langue” insiste un parent d’élève. “À ce rythme, les 3ème vont arriver au lycée avec un déficit énorme” craint un autre parent. À Saône, l’apprentissage de l’al-

lemand est assuré par une ensei- gnante titulaire qui a été absente de longues périodes pour des raisons de santé ce qui explique la situation. “Pour le début de l’année scolaire 2019- 2020, elle a été absente plus de neuf semaines et n’a été rempla- cée que deux semaines” déplorent les parents. Fin novembre, la professeure est revenue en classe, mais dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique. Inquiets, alors que les heures d’absence s’accumulent, les parents des élèves concernés sont mobilisés pour trouver une solution, appuyés dans leur démarche par l’association

qu’une seule prof d’allemand au collège de Saône. Ce poste sup- plémentaire permettrait de récu- pérer les heures” propose une maman. Le problème est que le collège de Saône, malgré la meilleure volonté, a toutes les peines du monde à trouver une solution de remplacement pérenne pour assurer le volume d’heures prévu dans les programmes, voire pour récupérer celles qui ont été perdues depuis le début de l’année. L’établissement peut cependant compter sur l’enga- gement d’une professeure de mathématique, germanophone, qui accepte de dispenser les cours d’allemand à une classe de 5 ème , et depuis quelques semaines aux élèves de la 4 ème bilangue. Un étudiant qui s’ap- prête à passer son C.A.P.E.S. a également assuré des cours depuis le mois de décembre. Mais pour l’instant l’organisa- tion reste fragile. Le rectorat est informé de la situation.Mais il n’a pas de solution miracle. “Le souci est qu’il y a une pénurie d’enseignants d’allemand. C’est une discipline sous tension” reconnaît le rectorat. Sur l’en- semble de l’académie de Besan- çon, l’institution ne dispose que de trois titulaires sur zone de

Rézosaône. Ils ont alerté à plu- sieurs reprises le collège. En décembre, ils ont adressé un courrier au Rec- teur d’académie et au Préfet, qui est resté lettre morte. “Nous voudrions au moins qu’un demi-poste soit créé rapide- ment, afin qu’il n’y ait plus

“Il y a une pénurie d’enseignants d’allemand”

7 des 8 classes dans lesquelles l’allemand est enseigné n’ont pas eu leur quota d’heures.

remplacement (T.Z.R.), des enseignants dont la mission est de remplacer. Il y en a deux à Vesoul, un à Dole, mais aucun sur le secteur de Besançon (à titre de comparaison il y a sur l’académie 44 T.Z.R. pour l’an- glais, 25 pour l’espagnol). Faute d’avoir sous la main un enseignant remplaçant, le rec- torat va donc chercher ces com- pétences à l’extérieur. “On pro- pose les postes à des personnes

qui seront contractuelles. Tout le monde peut candidater. Mais il ne suffit pas de parler une langue pour être retenu” indique le rectorat qui publie réguliè- rement des offres d’emploi sur son site Internet pour trouver des gens capables d’enseigner une discipline. C’est par ce biais qu’une solution vient d’être trouvée pour le col- lège de Saône. Elle s’appliquera dès la rentrée de mars. “Tout

d’abord, le mi-temps, thérapeu- tique de l’enseignante titulaire sera reconduit. En complément, une personne contractuelle assu- rera les cours, a priori, jusqu’à la fin de l’année. Tout sera fait pour rattraper les heures.” Une bonne nouvelle pour les parents d’élèves dont certains envisagent de faire abandonner l’allemand à leur enfant scolarisé en 6 ème pour l’orienter vers l’espagnol. n

EN BREF

LIVRE

Le cheval comtois, patrimoine historique Le cheval comtois dans toute sa splendeur

Besançon en 2120 Que deviendra la ville de Besançon si le climat devient tropical ? Si le travail est fait par les robots ? Si les énergies fossiles ont disparu ? Des scénarios utopiques (ou dystopiques) construits avec les lycéens se sont appuyés sur les piliers du développement durable, en exagérant (parfois pas tant que ça…) les phénomènes économiques, sociaux ou environnementaux actuellement à l’œuvre, et en les contextualisant dans la ville de Besançon. Ces travaux ont été menés par les élèves de 1ère Bac Pro Travaux Publics et 1ère Bac Pro Assistants d’Architecte du lycée Pierre-Adrien Pâris. Le résultat de ce travail est visible au C.A.U.E. à travers l’exposition “Besançon dans 100 ans” visible jusqu’au 16 juillet au Fort Griffon, hall de l’entrée D du C.A.U.E. du Doubs. Renseignements au 03 81 81 19 22.

L’ œil est pétillant. La cri- nièremagnifique.Ce che- val photographié par Jack Varlet choisi pour la couverture du livre “Cheval Comtois” aux éditions Sekoya

breuses. Lorsque Louis XIV annexe la Franche-Comté, il convoite ses richesses comme le bois et les chevaux. Pour la cam- pagne de 1696, jusqu’à 4 000 chevaux sont utilisés pour l’ar- tillerie. Les textes écrits par Jean-claude Barbeaux racontent la vie du Comtois et des asso- ciations qui lui permettent de se développer, tout comme il insiste sur la place qu’il occupe dans le Haut-Doubs mais pas que. À Besançon, il est encore utilisé à la Gare d’Eau pour net- toyer le parc.

vous invite à ouvrir cet ouvrage de 192 pages en couleur. Cette jument, c’est Épona des Tilleuls qui fait la fierté d’Hervé Cagnon, son éleveur à Cernay-L’Église. Édité à l’occasion du centenaire de la création du syndicat du cheval comtois et présenté au Salon International de l’Agri- culture 2020, ce livre clôt une année 2019 riche en événements. “L’A.N.T.C. (association nationale du cheval de trait comtois) a organisé en 2019 de nombreuses manifestations qui resteront gra- vées dans les mémoires comme la fresque duTour de France réa- lisée à Étalans qui nous a valu de remporter le prix Poulidor, le concours national à Maîche, Vache de salon à Besançon. Pour conserver un souvenir palpable de cette magnifique année, nous avons voulu publier ce livre” détaille Émmanuel Perrin, le président. Des anecdotes histo- riques, le livre en recèle de nom-

Cent ans après la création du syndicat, ce livre redessine l’histoire du comtois et son expansion en France.

La Présidente du Département Chris- tine Bouquin a salué cet ouvrage et com- mandé déjà 200 livres qu’elle offrira. La fresque sur l’histoire de la race est quant à elle visible au siège du Département du Doubs à Besançon. n

“Pour conserver un souvenir”

émmanuel Perrin et Christine Bouquin présentent l’ouvrage.

Renseignements : Cheval Comtois, aux éditions du Sekoya. Prix 20 €

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