La Presse Bisontine 214 - Novembre 2019

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

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SANTÉ

Biologie médicale Malaise au sein des laboratoires Les rideaux des laboratoires d’analyses bisontins étaient fermés ces 22, 23 et 24 octobre, et chaque après-midi, durant une semaine en septembre pour protester contre les baisses tarifaires imposées à la profession.

P our que les décideurs publics puissent avoir un avant-goût de ce que serait la disparition des laboratoires d’analyses, les syndicats, groupes et réseaux de laboratoires ont décidé de faire grève totale. Durant trois jours en octobre, les patients ont ainsi trouvé portes closes (hormis sur certaines

permanences et pour les examens ne pouvant être reportés). Une mesure qui fait suite à la décision de l’Assu- rance maladie d’économiser 170 mil- lions d’euros d’ici 2020 sur l’enveloppe de la biologie médicale. “On est allé déjà très loin dans ce qu’on pouvait proposer en termes de ratio- nalisation des coûts, avec le regroupe-

ment de sites et l’investissement dans des plateaux techniques et cela ne suffit toujours pas” , s’indigne Pierre Mar- chenay, biologiste associé du laboratoire L.P.A. qui compte 12 sites en Franche- Comté (dont le plateau technique du quartier des Hauts-du-Chazal, où tout est centralisé). Une somme d’1 milliard d’euros a été économisée depuis 10 ans sur le budget annuel de 3,8 mil- liards dédié à la biologie par l’Assurance maladie. “Nous demander aujourd’hui de faire des économies supplémentaires n’est pas tenable, sachant que les labo- ratoires ne représentent qu’1,8 % des dépenses de santé et jouent un rôle pri- mordial puisqu’ils contribuent à 70 % des diagnostics médicaux.” La profession qui est régulée par la Caisse nationale d’assurance maladie (C.N.A.M.) voit dans cette baisse envi- sagée des tarifs d’analyses “un gros risque” à la fois sur la fermeture de certains sites : “Ce qui conduirait à la fin du maillage de proximité tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec une prise en charge rendue plus difficile dans les zones reculées et un possible engor- gement des services d’urgence” , mais aussi dans l’allongement des délais de résultats. Ce à quoi se refuse l’ensemble de la

“500 000 personnes sont accueillies chaque jour dans les laboratoires français”, rappelle Pierre Marchenay.

encore porté leurs fruits. Bien décidés à ne pas se laisser déman- teler sans réagir, les laboratoires se disent prêts à de nouvelles grèves. D’autant que les mesures d’économies attendues du gouvernement s’accom- pagnent d’un gel de l’enveloppe au sec- teur pour les trois années à venir “alors que les examens de biologie devraient croître de 3,6 % par an avec le vieillis- sement de la population, les maladies chroniques… Comment dès lors faire plus, avec moins ?” , s’interroge Pierre Marchenay. n S.G.

profession qui fait pour la première fois fait bloc commun. “Cela aura un impact sur la qualité des services rendus aux patients. Il est fort probable par

ailleurs que les coûts indirects générés soient supérieurs aux écono- mies initiales” , remarque Pierre Mar- chenay.À l’heure demet- tre sous presse, les réu- nions de négociations tenues avec le directeur de la C.N.A.M., Nicolas Revel, n’avaient pas

Plus de sites de proximité et des délais rallongés.

Les portes du L.P.A. aux Hauts-du-Chazal sont restées closes durant trois jours.

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