La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

ÉVÉNEMENT L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

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l Justice Des maires déboutés Le tribunal annule l’arrêté anti-pesticides de Boussières Le tribunal administratif de Besançon a mis un terme aux arrêtés pris cet été par deux communes. Devecey attend son jugement.

l Politique Anne Vignot explique sa position L’argument de l’Intergroupe :

contraindre les entreprises

L’ Intergroupe fait-il de la politique poli- ticienne avec l’ar- rêté anti-pesticides comme le lui a reproché Jean- Louis Fousseret puis Laurent Croizier (MoDem) lors du conseil municipal de septem- bre ? Un peu. Besançon est un exemple en la matière. À leur décharge, les écolos repré- sentés par AnneVignot furent les premiers à parler de ce sujet avant que les autres ne comprennent sinon l’urgence, dumoins la gravité de ces pro- duits. Attaquée, la tête de liste pour les municipales sort un argu- ment : “Les collectivités comme Les sociétés intervenant dans les espaces verts des particuliers ont le droit d’utiliser du glyphosate. Un paradoxe selon l’élue qui voit dans l’arrêté une solution.

S.N.C.F. qui a limité la pulvé- risation sur ses voies ferrées. Elle reste en France la pre- mière consommatrice de gly- phosate

herbes ou les arbres sous les lignes. Dans son nouveau poste électrique de Saône qui approvisionne 200 000 habi- tants du Grand Besançon, une plate-forme avec cailloux a été installée. Cette dernière limite l’apparition de mauvaises herbes et donc les traitements. Dans certains lieux, elle a appelé des moutons à la res- cousse. Ce sont ces actions, mises bout à bout, qui produi- ront des effets. n

laVille de Besançon ont montré l’exemple. Les particuliers - depuis le 1 er janvier 2019 - n’ont plus le droit d’utiliser ce genre de produit. Il faut aller plus loin. Car si vous faites intervenir une entreprise chez vous, elle a le droit de pulvé- riser ! Les particuliers ne com- prennent pas” explique Anne Vignot. L’arrêté d’un maire pourrait donc contraindre. C’est un fait. D’autres entreprises ont réa- lisé des efforts comme la

(0,4 % de la consomma- tion fran- çaise). R.T.E. (le réseau de transport d’électricité) déteste éga- lement les mauvaises

“Les particuliers ne comprennent pas.”

L es maires s’interrogent. À quoi servent-ils, sinon à ramasser les chiens écrasés ? BertrandAstric, maire de Boussières, s’est fait attaquer par le préfet du Doubs sa décision d’interdire l’utilisation de tout produit contenant du gly- phosate sur l’ensemble de sa com- mune. Idem pour la maire d’Au- dincourt. Le 13 septembre, le tribunal admi- nistratif de Besançon a rendu sans surprise la même décision qu’à Langouët (Ille-et-Vilaine) considérant qu’interdire les pes- ticides est du ressort duministère de l’Agriculture et non du ressort du pouvoir de police des maires. Les maires de Mandeure et de Devecey ont pourtant emboîté le pas. Partant “d’une réflexion per- sonnelle et partagée avec les adjoints” , le maire de Devecey Michel Jassey qui représente Le député, candidat aux muni- cipales à Besançon, trouve les arrêtés trop brutaux. “Il ne faut pas mettre les agriculteurs sur la paille en leur demandant du jour au lendemain de changer de modèle ! Il faut faire comme avec le tram : accompagner finan- cièrement ces agriculteurs pour les aider à cette transition.” Il avait préparé une motion pour le conseil municipal de septembre qui n’a pas été présentée. n La proposition d’Éric Alauzet pour ne pas mettre les “agriculteurs sur la paille” Une seule parcelle, de céréales, a été traitée (sur 7 hectares) sur l’ensemble du territoire de Besançon. Manque sur cette photo Chapelle-des-Buis où il n’y a pas d’utilisation de pesticides.

1 500 habitants a pris avec son conseil municipal l’arrêté le 29 août. Les habitants sont sou- vent les premiers à soutenir leur édile. La décision du tribunal est attendue. Rappelons qu’en France, l’usage du glyphosate est déjà restreint, interdit depuis début 2019 pour les particuliers et banni depuis 2017 pour les espaces verts

publics. L’abandon du glyphosate était une promesse du candidat Emmanuel Macron. Le gou- vernement a pro- mis qu’il serait interdit “dans ses principaux usages” d’ici à 2021 et “pour tous les usages” d’ici à cinq ans. n

Du ressort du ministère, pas d’un maire.

Anne Vignot (E.E.L.V.) pour l’Inter- groupe.

l Besançon La mise au point de Jean-Louis Fousseret “Il n’y a pas l’écologie d’Anne Vignot et celle de Jean-Louis Fousseret”

À Besançon, une seule parcelle concernée par le glyphosate

B esançon, c’est 2 300 hec- tares de bois et 2 000 de surfaces agricoles culti- vées. Lors du conseil municipal de Besançon, Laurent Croizier (MoDem) s’en est pris vivement à Anne Vignot, lui reprochant sa “posture” concernant ce sujet. Elle n’aurait - à la différence de lui - jamais interrogé ni même rencontré les agriculteurs de Besançon, la Chambre d’agri- culture, les syndicats… afin de

rappelle la demande d’Anne Vignot (Europe Écologie-Les Verts) de prendre un arrêté anti-pesticide, il la remet en place : “Il n’y a pas l’écologie d’Anne Vignot et celle de Jean- Louis Fousseret ! Je respecte la justice administrative qui déboute en ce moment tous les arrêtés anti-pesticide pris par des maires. Je suis contre ces produits mais je ne signerai pas cet arrêté, même avec un fusil sur la tempe” dit-il. Le maire rappelle tout ce qui a déjà été mis en place à Besan- çon comme le zéro phyto utilisé par la Ville bien avant que la loi ne l’impose. “Il faut changer la loi ! Je ne veux pas prendre un arrêté qui va embouteiller cette justice mais je m’interroge car en ce moment, beaucoup de personnes font des propositions, mais qui va payer ?” n connaître la nature et la quantité des surfaces traitées. Lui est allé à la source : “À Besançon, il y a une seule parcelle concer- née par les pesticides qui est au-delà des 150 mètres de zone urbanisée. Je trouve désolant que vous Anne Vignot n’ayez pas privilégié le dialogue avec les agriculteurs. Vous aviez une occasion d’agir localement. Démagogie ou réalité de terrain, je vous invite à choisir. ” n

Le maire de Besançon refuse toujours de signer un arrêté anti-pesticide sur sa commune… même s’il est contre son utilisation. Il tacle son adjointe.

L es pesticides fanent les mauvaises plantes. En ce moment à Besançon, ils dopent les propo-

convoque les journalistes sans lui demander son aval sur le sujet de l’arrêté anti-pesticide qui le concerne - selon lui - au premier chef…Agacé qu’on lui

sitions politiques et les attaques. Lassé de celles-ci, Jean-Louis Fousseret fait une mise au point. Il n’a pas appré- cié que son adjointe écologiste

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