La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

ÉCONOMIE 36

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

B.T.P.

Une mesure mal vue après la crise Les entreprises enragent contre la taxation du gazole non routier

La fin de l’avantage fiscal sur le gazole non routier (G.N.R.) fait toujours grincer des dents. Les responsables régionaux du bâtiment, des travaux publics et des transports routiers ne cachent pas leur inquiétude.

tés, le milieu du transport routier va lui aussi être concerné vis-à-vis de ses camions frigorifiques. “On a déjà une concurrence déloyale avec les travail- leurs détachés, demain on va en arriver à sous-traiter avec les entreprises étran- gères. On est en train de se tirer une balle dans le pied” , assure le repré- sentant de la fédération régionale du transport, Georges Grenier. Un autre point de mécontentement se trouve dans la suppression de l’abattement de 10 % sur les salaires (une déduction forfaitaire qui allégeait les charges pour frais en prenant en compte les paniers repas et les déplacements). “Nos chauffeurs vont perdre sur leurs revenus nets. Le grand risque est qu’ils descendent dans la rue.” Si pour l’heure aucune action n’est prévue, les organisations profession- nelles disent regarder de près quelles compensations seront mises en place (F.C.T.V.A., aide aux trésoreries des T.P.E.-P.M.E…). Quant à l’incitation à adopter du matériel qui consomme- rait une énergie plus verte, elles ne se font pas d’illusion. “Il n’existe pas d’al- ternatives aujourd’hui. Les fabricants d’engins n’ont pas encore engagé cette mutation et nous ne pourrions de toute façon pas investir. L’écologie ne doit pas être une excuse pour taxer les entre- prises.” n S.G.

par une hausse de 3 à 5%. “Nous n’aurons pas d’autres choix que de le répercuter sur nos prix et cela engendrera une baisse des investisse- ments des donneurs d’ordre privés et publics” , résume Vin- cent Martin. Dans le milieu de la construction, on ne se montre pas plus opti- miste. “On sort d’une

“L’écologie ne doit pas être une excuse pour taxer les entreprises.”

A utour de la table, réunis pour une conférence de presse à la mi-septembre, six organisations professionnelles sont venues tirer la sonnette d’alarme. “Depuis deux ans, les carnets de commandes se reconstituent. Nous sommes à nou- veau sur une lancée positive et on va

stopper tout cela” , s’indigne Vincent Martin, président de la Fédération des travaux publics de Bourgogne-Franche- Comté (F.R.T.P.). Au principe de sa grogne se trouve ce fameux G.N.R. : un diesel utilisé pour les engins de chantier et sur lequel s’appliquait jusqu’à présent une taxation allégée.

Le gouvernement, qui avait décidé de supprimer cet avantage fiscal avant de revenir sur sa décision fin 2018 suite aux levées de boucliers, prévoit finalement bien d’aligner la fiscalité du G.N.R. sur celle du gasoil, avec un étalement de la mesure sur les trois prochaines années qui va se traduire

crise profonde avec des prix qui ne sont pas remontés. Ce qui fait qu’aujourd’hui nos entreprises ne dégagent pas de bénéfices. Leur imposer ça en plus est catastrophique” , remarque Bernard Laborey, président de la Fédération du bâtiment de Bourgogne-Franche- Comté. Même son de cloche au M.E.D.E.F. “On ne peut pas jouer ainsi avec les règles du jeu” , souligne Jean- Philippe Richard, son président en région. Tous dénoncent cette pseudo-chasse aux niches fiscales, d’autant que les agriculteurs restent, eux, épargnés par cette mesure. “Le G.N.R. n’en est pas une. C’est un type de carburant pour un type de transport en particu- lier” , ajoute Jean-Pierre Dauge, secré- taire général de la F.R.T.P. Et si le B.T.P. reste parmi le plus impac-

Les engins de chantier, tout comme les groupes des camions

frigorifiques, fonctionnent au G.N.R.

EN BREF

TOURISME

74,8 % d’opinions positives dans le Doubs “Notre région est l’incarnation du slow tourisme” La fréquentation touristique est restée stable d’après l’enquête menée par le Comité régional du tourisme (C.R.T.). Après un mois de mai plutôt timide, l’activité s’est retournée en juin, juillet, août.

Foire aux livres Le Secours Populaire Français organise une foire aux livres, salle Proudhon (Kursaal) samedi 28 septembre de 14 heures à 18 heures et dimanche 29 septembre de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures. Danse La danse Kizomba investit la Citadelle de Besançon avec la première édition du “Kiz Max Party” organisé par l’association Besançon Kizomba samedi 5 octobre à partir de 14 heures. Originaire d’Angola, la kizomba est née dans les années quatre-vingt et arrive en Europe en 2008. Elle est aussi connue sous le nom de petite semba. Cette danse de couple est une danse lente et sensuelle qui repose essentiellement sur la connexion des partenaires. La kizomba est pratiquée par tout public et amène un vrai partage socio-culturel.

L e Doubs et le reste de la région ont semble-t-il pro- fité, comme la façade atlantique, des deux vagues de canicule de l’été. Les touristes étant moins présents dans la moitié sud du pays. Si certains sont allés chercher la fraîcheur du côté des lacs du Jura, d’autres ont apprécié la visite climatisée des musées et autres sites culturels locaux. La découverte du patrimoine revient d’ailleurs dans le top 3 des activités pratiquées en région (60,1 %), avec la prome- nade et les randonnées (61,5 %) et la gastronomie (49%). Suivies par les visites de sites naturels (46,7 %) et la pratique du vélo (41,8 %). “Notre région est l’in- carnation du slow tourisme. On y vient pour trouver calme et repos” , résume Loïc Niepceron, président du C.R.T. Bourgogne- Franche-Comté. Les tendances issues de cette

Les séjours itinérants avec différentes étapes en région sont plus fréquents selon le C.R.T.

enquête estivale, menée entre mai et août auprès de 1 962 pres- tataires, sont plutôt satisfai- santes à ses yeux. “C’est le troi- sième été consécutif de fréquentation soutenue en région, avec 31,7 % de professionnels en progression, 35,8 % quasiment stables et 32,5 % en recul.” La clientèle française qui avait fait un peu défaut en 2018, semblait même de retour cet été. Tandis que la venue des touristes étran- gers et notamment des Suisses, Allemands et Néerlandais est

teurs extérieurs, dont les gilets jaunes, le calendrier défavorable avec moins de ponts et la séche- resse qui a pénalisé la navigation de plaisance, ont également pu impacter l’activité selon les retours des professionnels ques- tionnés. Mais d’une façon géné- rale, les avis sont plutôt positifs, avec 74,8 % de taux de satisfac- tion dans le Doubs. Et ce, pour la majorité des catégories de professionnels (hôtellerie, cham-

bre d’hôtes, tourisme culturel). On retient notamment les bons résultats de la Citadelle de Besançon cet été (+ 17%de clien- tèle), soit près de 80 000 entrées entre le 1er juillet et le 22 août. “La réouverture du Musée des beaux-arts bisontin a également permis un niveau soutenu de fréquentation sur les huit pre- miers mois de l’année 2019” , souligne Loïc Niepceron. Le musée Courbet à Ornans a vu,

quant à lui, sa fréquentation augmenter de 86 % par rapport à 2018, avec la célébration du Bicentenaire. Les perspectives d’arrière-saison (période de forte activité, notam- ment pour les loueurs de vélo) reposent beaucoup pour leur part sur les réservations de der- nière minute, de plus en plus fréquentes, ainsi que sur une météo clémente. n S.G.

jugée stable. Les Belges ont été, eux, un peu plus nombreux. À l’inverse de la clientèle bri- tannique, échaudée par le Brexit et la hausse de la livre sterling. Quelques fac-

+ 17 % de fréquentation à la Citadelle.

Renseignements : Boullaye Ndiaye au 06 52 92 90 19.

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