La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

ÉCONOMIE 34

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

Philippe Vuillemin est à la fois créateur, fabricant et

FRANOIS

La Manufacture d’horloges Vuillemin L’alliance du sculpteur et de l’horloger La manufacture Vuillemin, spécialisée dans la fabrication d’horloges mécaniques, vient de

revendeur d’horloges comtoises.

La dernière née des horloges Vuillemin, l’Oscilla, aux courbes si particulières, a été créée en collaboration avec Paul Gonez.

O scilla, c’est son nom de baptême. Cette sculp- ture-horloge a deux géni- teurs de talent. Le pre- mier, Philippe Vuillemin, est à la tête de la seule manufacture locale d’horloges mécaniques. Le second papa, c’est le sculpteur contemporain sans doute le plus connu de la place, Paul Gonez. Quelques mois seulement après leur première rencontre naissait

donc ce beau bébé de 80 kg aux courbes délicates, fait de bronze et d’acier plein. Éditée en série très limitée, à 8 exemplaires, cette pièce d’art est présentée pour la première fois au Salon duTemps qui se tient à Langres en cette fin septembre. À la fois sculpture et horloge, elle est commercialisée au tarif de 18 000 euros. Le prix de la rareté. Au sein de la Manufacture Vuil- lemin, installée à Franois, l’Os- cilla prend place à côté des der- nières créations de Philippe Vuillemin et de son équipe : la Courbet, la Vauban, l’Eiffel, la Boulle… Vendues entre 900 et 7 000 euros pièce, ces horloges font la part belle à la création et au design. L’entreprise de Franois en écoule près de 600 par an. LaManufactureVuillemin, label- lisée Entreprise du patrimoine vivant (E.P.V.) par le ministère de l’Économie, est la dernière à fabriquer la quasi-intégralité de ses pièces dans ses ateliers où sont alignées des dizaines de machines traditionnelles dont les plus anciennes affichent plus de 200 ans au compteur. Philippe Vuillemin est à la tête de l’en- treprise qu’il a reprise en 2010 à son fondateur Jean Sdrigotti

sortir une horloge créée en collaboration avec le sculpteur Paul Gonez, éditée à 8 exemplaires numérotés.

(elle s’appelait alors Seramm). “Quand j’ai racheté l’entreprise Seramm, nous avons décidé de prendre un virage moderne, tout en conservant la fabrication inté- grale du mécanisme. Toutes les pièces qu’on est amenés à sous- traiter sont également fabriquées dans un rayon très proche, sur le Grand Besançon” observe Phi- lippeVuillemin qui emploie trois

personnes, dont un horloger, un mécanicien et une créatrice.Mécani- cien lui-même, il assure également le montage et l’as- semblage de l’en- semble des mou- vements mécaniques de ses horloges ainsi que les balanciers. La visite des ateliers de lamanufacture

Labellisée Entreprise du patrimoine vivant.

tion de leur savoir-faire à travers le monde. Si les horloges Vuil- lemin ne sont peut-être pas les plus connues ou médiatisées localement, on les retrouve dés- ormais aux quatre coins du monde. n J.-F.H.

suffit à comprendre la complexité d’un métier qui confine à l’arti- sanat d’art. De retour du salon Maison et Objet à Paris, PhilippeVuillemin et sa collaboratrice Laurence PrudhonDelagrange continuent, discrètement, de faire la promo-

Elle est composée essentiellement de bronze et d’acier plein (photo D.R.).

FORMATION 251 millions d’euros sur la table “Gagner moins d’argent en formation plutôt qu’au R.S.A., ce n’était plus possible” Un programme vise à accompagner et favoriser l’accès à des formations adaptées pour des publics fragiles et pour répondre aux besoins des entreprises. Les premiers retours sont positifs. Des aides à la mobilité et à la garde d’enfants sont proposées.

L a Région Bourgogne-Franche- Comté soutient les personnes les plus fragiles pour les remettre sur le chemin de l’emploi. Déjà 900 Bourguignons et Francs-Comtois sont concernés par ce nouveau pro- gramme nommé Pacte régional d’in- vestissement dans les compétences (P.R.I.C.) qui vise à accompagner et accélérer la transformation de la for- mation professionnelle, au service des entreprises, des territoires et des per- sonnes peu qualifiées recherchant un emploi. Objectif : “édifier une société des compétences” annonce Marie-Guite Dufay, présidente de la région B.F.C. Ambitieux. 117 000 personnes sont concernées par ce plan qui s’adresse aux deman- deurs d’emploi les plus en difficulté.

Après huit mois de mise en place du Pacte d’investissement dans les compétences, les premiers résultats sont positifs indiquent le préfet (au centre) et Marie-Guite Dufay pour la Région (photo D. Cesbron).

était au R.S.A. et qu’on lui disait : “allez- vous former mais vous gagnerez moins qu’au R.S.A.” , ce n’était juste plus pos- sible” convient Océane Charret-Godard, vice-présidente de la Région en charge des solidarités. Avec l’exécutif, elle a décidé d’agir avec une nette revalorisation de la rému- nération des stagiaires (qui gagnaient 401,09 euros par mois). Depuis le 1 er mai dernier, ce même stagiaire per- çoit 652,18 euros, soit une hausse de plus de 250 euros. L’indemnité de trans- port triple pour un stagiaire qui doit se rendre à plus de 15 km (elle passe de 32 euros à 98 euros). Depuis le 1 er septembre, pour la garde d’enfants et l’achat de matériel, une aide forfai- taire de 200 euros concerne les sta- giaires entrés sur les formations

“Il y a un investissement massif, de l’ordre de 251 millions d’euros sur 4 ans” annonce Bernard Schmeltz, préfet de Bourgogne-Franche-Comté. Les chiffres du chômage, bien qu’en baisse, demeurent mauvais. Dans le même temps, les entreprises peinent à trouver de la main-d’œuvre qualifiée dans des

ont trouvé un emploi ensuite (soit 90 %). Sur 189 personnes formées en transport sanitaire, 164 ont accédé à un emploi (87%). Les formations autour de l’électricité-électronique et la trans- formation enregistrent les taux de retour à l’emploi les plus élevés. À Besançon, la structure Cuisine Mode d’Emploi(s) est retenue pour un projet visant à proposer des parcours de for- mation aux métiers de la restauration aux publics éloignés de l’emploi. Sur trois ans, 400 bénéficiaires pourront bénéficier de formations itinérantes dans les territoires ruraux isolés. n E.Ch.

agréées par la Région, qu’ils soient indemnisés ou non par Pôle Emploi. Une mesure qui devrait bénéficier à 15 500 bénéficiaires par an. “Les moda- lités d’accès aux formations se sont assouplies, tient à rappeler l’élue en charge des solidarités. Auparavant, pour être positionnée sur une formation financée par la Région, une personne devait impérativement être inscrite à Pôle Emploi. Depuis le 1 er mai, les for- mations régionales sont accessibles à tous.” Les taux de retour à l’emploi sont bons. Par exemple, pour 311 personnes sor- ties d’une formationmaroquinerie, 279

domaines aussi variés que l’industrie, le B.T.P., la maroquinerie. Le P.R.I.C. (Pacte d’in- vestissement dans les compétences), signé il y a 8 mois entre l’État et la Région, doit corriger tout cela. 53 millions d’euros de crédits ont déjà été engagés. “Lorsqu’une personne

Électricité, le meilleur

taux de retour à l’emploi.

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