La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

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l Urgences Innovation L’invention qui ne manque pas d’air Un dispositif d’aide à la ventilation artificielle élaboré par des Bisontins promet une avancée mondiale dans la prise en charge de personnes victimes d’arrêts cardiaques. Testé par les pompiers de Paris, il le sera par le S.A.M.U. et les pompiers de Besançon.

L es inventions qui paraissent les plus sim- ples sont souvent les plus délicates à déni-

la bonne quantité d’air à insuf- fler chez une personne en arrêt cardio-respiratoire. Deux ingé- nieurs bisontins vont commer- cialiser dans les semaines à venir le procédé sous la start- up “Archeon” basée Grande rue, à Besançon. Sept collaborateurs travaillent à ce que ce projet de recherche passe cette étape, cruciale. En France, 60 000 personnes décè- dent chaque année d’un arrêt cardiaque. Si l’hôpital bénéficie de respirateurs mécaniques, à l’extérieur lors d’une urgence, les dispositifs de ventilation res- tent manuels. Bien souvent, ce sont les pompiers ou médecins urgentistes du S.A.M.U. qui les utilisent les premiers. “Lorsque l’on envoie de l’air dans les pou- mons de la personne avec le matériel dont nous disposons, nous ne sommes jamais certains de l’efficacité de la ventilation manuelle. Un volume d’air trop important peut provoquer des lésions pulmonaires tandis qu’un volume insuffisant ne permettra pas de ramener la personne à la vie” présente le docteur Abdo Khoury, médecin urgentiste à Minjoz qui est avec le Professeur Gilles Capellier à l’origine du projet.

urgences. Le concours national I-lab l’a déclaré meilleure inven- tion technologique en santé en 2018. Plus récemment, le dispositif a reçu le grand prix de l’innovation au e-Health World de Monaco, un congrès dédié à la santé connecté. Cocorico ! Cette inven- tion est Made in Besançon. Le projet lancé au S.A.M.U. et au Centre d’Investigation Cli- nique du C.H.R.U. de Besançon, puis développé au sein de la société Archeon, permet de gui- der le secouriste via une intel- ligence artificielle pour connaître

cher. Le Dispositif d’Aide à la Ventilation Éolife promet une révolution dans le monde médi- cal, plus précisément celui des

Le Docteur Abdo Khoury, du Pôle des Urgences, à l’origine du système d’aide à la ventilation que le S.A.M.U. utilisera à la fin de l’année.

L’équipe de la start-up

Archeon, basée à Besançon, sur le point de commercialiser une première mondiale (photo Archeon).

mondial de cardiologie pour pré- senter le dispositif. Le projet - qui a obtenu le soutien financier du Conseil Régional et de B.P.I.- France - arrive à une phase déci- sive : celle de la levée de fonds. Si le marquage C.E. n’est plus qu’une formalité, le coût d’une nouvelle technologie peut s’avé- rer un frein pour une adoption massive à l’échelle d’un centre départemental d’incendie et de secours qui voudrait s’en doter. Sauver des vies a-t-il un prix ? n E.Ch.

Le développement, ce sont les ingénieurs Alban De Luca et Pierre-Édouard Saillard qui le mènent avec leur équipe. “Nous espérons une commercialisation en juin 2020 avec l’autorisation de mise sur le marché. Les pom- piers de Paris et centre de la for- mation de la Croix rouge en Ile- de-France ont pu le tester. Les premiers retours sont très posi- tifs” indique celui qui a déve- loppé les brevets. Mi-septembre, son équipe se rendait en Slovénie à un congrès

Le dispositif Éolife (photo Archeon).

l Urologie

Unique en Bourgogne-Franche-Comté

Des ondes de choc pour soigner la dysfonction érectile Le docteur Johann Barkatz est le seul praticien de la région à utiliser le traitement par ondes de choc pour obtenir ou maintenir une rigidité pénienne. C’est indolore, efficace, sans effets secondaires… mais non remboursé par la Sécurité sociale.

D ans son bureau, des hommes en panne de virilité. Le doc- teur Johann Barkatz, uro- logue et andrologue, est là pour leur en redonner. La dysfonction érectile est une incapacité persistante

à obtenir ou maintenir une rigidité pénienne suffisante pour permettre un rapport sexuel satisfaisant depuis au moins trois mois. “Ce trouble peut inter- venir chez des hommes de moins de 40 ans comme chez des seniors de 75 ans”

précise le docteur bisontin au service d’urologie du C.H.R.U., qui confirme que cette pathologie a un impact sur la qualité de vie des patients et sur leur sexualité. La fameuse pilule mira- cle ? Elle n’est pas si miracle à écouter le docteur : “L’inconvénient des com- primés réside dans les effets secondaires (maux de tête, rougeurs) et dans le fait qu’il faille programmer la prise de la pilule avant l’acte sexuel. Et ça ne marche pas chez tout le monde” indique le professionnel. Depuis janvier 2019, la nouvelle machine achetée par le C.H.R.U. - la seule en Bourgogne-Franche-Comté - peut redonner de la vigueur aumembre inférieur. La technique ? “Le traitement par ondes de choc consiste à appliquer des micro-pulsations indolores de faible intensité au niveau de la verge du patient afin de faire proliférer les vaisseaux sanguins des corps caverneux, augmen- tant l’arrivée de sang dans la verge lors

Le docteur Johann Barkatz du service urologie- andrologie présente cette machine non invasive, non pharmacologique et indolore, arrivée en janvier.

de l’érection” détaille le docteur. C’est indolore. La prise en charge se déroule en moyenne sur 6 semaines à raison d’une séance de 30 minutes par

de réduire les traitements oraux… À l’issue de la thérapie, les patients devront respecter quelques règles d’hygiène comme arrêter de fumer, faire du sport” conclut Johann Barkatz qui fut chef de clinique à l’A.P.H.P. à Paris où il a utilisé la machine. Cette méthode coûte environ 200 euros par séance. Elle n’est pas remboursée, comme les comprimés d’ailleurs. L’hô- pital de Besançon se positionne comme précurseur de ces nouvelles thérapeu- tiques en Bourgogne-Franche-Comté. n

semaine. Les résultats sont observables pour le patient trois mois après le traitement. “La majo- rité des patients indiquent avoir retrouvé une activité sexuelle épanouie, bien que les résultats varient en fonction de la sévérité de la dysfonction érectile. Cela a toutefois l’avantage

Des résultats

La machine achetée par l’hôpital

au bout de trois mois.

pour le service urologie.

E.Ch.

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