La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

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l Matériel

Smartphones : une étude Bisonto- Suisse va mesurer les effets L’utilisation quotidienne d’un mobile a-t-elle un impact sur la mémoire, le sommeil et le bien-être ? l Recherche A la pointe de la santé publique

À la pointe de l’imagerie

Pour identifier et contrôler les lésions tumorales Depuis juillet, le service de médecine nucléaire dispose d’un appareil qui combine scintigraphie et scanner.

C’ est une unité prolixe en termes d’études. Sans doute parce que les sujets traités par l’équipe du Professeur de santé publique et praticien hospitalier Frédéric Mauny touchent des sujets de la vie quotidienne comme l’impact du bruit, de la pollution de l’air…Enmars dernier, avec les laboratoires Chrono- environnement et Théma, un lien a été établi entre grossesses multiples et pol- lution de l’air à Besançon et Dijon. Si d’anciennes publications avaient démontré le lien entre pollution de l’air élevée et troubles de la croissance fœtale, rien n’avait été fait sur les grossesses multiples et les faibles niveaux de pol- lution de ces deux villes. Les chercheurs, après analyse fine de 10 905 accouche- ments de femmes habitant la ville de Besançon ou l’aire urbaine de Dijon (entre 2005 et 2009), sont arrivés à la conclusion que l’exposition auNO2 (pol- lution automobile) entraînait un retard de croissance intra-utérin. “Cette étude a nécessité beaucoup de travail car nous avons pour la première fois analysé les effets conjoints de tous les agents (bruit, pollution). C’est intellectuellement plus logique mais plus compliqué technique- ment” avance le chercheur. Ce travail

peut servir aux politiques publiques. Une autre débute. Elle concerne les conséquences des radiofréquences du téléphone portable.Financée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’ali- mentation, de l’environnement et du travail (A.N.S.E.S.), elle va concerner 200 utilisateurs de téléphone mobile : 100 personnes à Besançon et 100 per- sonnes résidant à Bâle. Deux groupes d’âge sont concernés, les 20-30 ans, gros utilisateurs, les 60-70 ans, peu inclus dans les études précédentes portant sur ce thème alors même que la mémoire constitue pour cette population un enjeu important. Les conséquences sur la mémoire, le bien-être et la qualité du sommeil des participants pourraient être identifiées. Des données seront recueillies en continu, à l’aide d’une application installée sur le téléphone des participants et d’un bracelet d’activité connecté porté tout au long de l’étude. Les résultats “per- mettront de mieux connaître l’exposition quotidienne des utilisateurs de téléphone portable aux radiofréquences, pour des tranches d’âge et des profils différents” avancent les scientifiques. Le C.H.U. et Chrono-environnement vont encore faire parler d’eux… n

L e service de médecine nucléaire de l’hôpital Min- joz a accueilli cet été son premier patient sur son nouveau “T.E.P.T.D.M. numérique” pour tomographie par émission de positions. Son coût (environ 3 millions d’euros) sera rapide- ment amorti car il diminue les temps d’examens et de produits injectés. La tomographie est une technique d’imagerie médicale qui identifie certaines lésions tumorales, per- met de faire un bilan d’extension et de contrôler la réponse au trai- tement. “Grâce au scanner dernière génération, on enregistre + 107 % d’augmentation de la résolution spatiale et 80 % de réduction de dose irradiante de scanner, soit une économie de 246 000 euros par an liée la diminution de doses de 3 à 2 Mbq/kg (becquerel)” annonce le docteur Rémy Sabbah. Après l’injection, par voie intra-

veineuse d’un traceur radioactif, ce dernier va se fixer sur les tissus cancéreux et inflammatoires. Le patient reçoit une injection de pro- duit traceur radioactif par voie veineuse puis doit attendre environ une heure au repos. L’examen est indolore, sans effets secondaires. Cette technologie est capable de détecter, lors de l’examen, des ano- malies de l’ordre du millimètre grâce à une meilleure détectabilité des petites lésions. Les patients bénéficient alors d’un examen plus rapide, moins irradiant et d’une évaluation plus précise. Cette technologie ouvre également de nouvelles perspectives comme la possibilité d’augmenter le volume de prise en charge des patients mais aussi l’accessibilité à de nouveaux traceurs. Il répond à la demande croissant de l’institut régional fédératif de cancer et en particulier la prise en charge rapide des urgences. n

Le P r Frédéric Mauny veut mieux connaître l’exposition des utilisateurs de portables aux radiofréquences.

Étude indemnisée : 35€ Renseignements sur sputnic@chu-besancon.fr

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