La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

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Carrefour des collectivités : il sera question de la gestion de l’eau

Fidélité Loin du brouhaha dont commencent à résonner les couloirs de la politique locale, retirée pour l’instant de la vie publique, en retrait des dissensions qui déchirent les multiples ailes d’une gauche bisontine salement divisée, l’ancienne députée du Doubs Barbara Romagnan a pris du recul. Retournée à la vie civile, elle a choisi d’en- seigner le français au collège, elle le fait également auprès des personnes incar- cérées pour tenter de leur redonner les premières clés d’une hypothétique réin- sertion. Ce silence médiatique et politique ne la rend pas moins bavarde. C’est sur les deux cents pages d’un livre qu’elle a décidé de s’exprimer. Dans un ouvrage fraîchement sorti intitulé “Mon pays me manque” (aux Éditions Libre et Solidaire), cette écorchée vive qui a visiblement “mal à sa France” a décidé de régler ses comptes à une gauche qui l’a profondé- ment déçue. Dans ce réquisitoire, elle n’épargne personne, aucun de ses ex- camarades socialistes, l’ancien président Hollande en tête, qu’elle accuse d’avoir piétiné une à une les valeurs de gauche qu’elle avait espoir de relayer quand elle était parlementaire. Ses belles illusions ont vite été douchées, elle le raconte dans cet ouvrage. Le maire sortant de Besançon n’est pas épargné non plus, lui l’ancien socialiste devenu marcheur. Au-delà de l’amer constat d’appartenir à une majorité qui a foulé du pied toutes ses profondes convictions d’humaniste de gauche, ce qui transparaît tout au long du livre de Barbara Romagnan, c’est d’abord la fidélité absolue à des idéaux et à sa conscience de femme de devoir. Sa position jusqu’au- boutiste de frondeuse lui a peut-être valu d’échouer à conserver son mandat de députée, emportée elle aussi par la vague macroniste. Mais à l’approche d’une nou- velle échéance électorale, le parcours de Barbara Romagnan a peut-être de quoi inspirer ceux qui, en quête d’un nouveau mandat, se demandent pourquoi tant de leurs concitoyens se sont éloignés, par méfiance, de leurs discours politiques mouvants au gré des vents. Sans doute parce que ce que que ces citoyens cher- chent avant tout, c’est une loyauté dans la démarche. Si Barbara Romagnan est loin de faire l’unanimité, personne ne pourra lui retirer cet attribut devenu rare en politique : la fidélité. Cette femme l’a élevée en valeur cardinale, quitte à y perdre ses électeurs. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le P.C.F. enmode circuit court

2 euros le kg de pêche, Made in France, et bio, qui dit mieux ? Personne. À part la section du Parti com- muniste français du Grand Besançon qui a organisé ven- dredi 6 septembre l’opération “Action fruits et légumes”, la sixième du genre. But de l’opé- ration ? Proposer dans les quar- tiers populaires de Palente (place des Tilleuls), Clairs-Soleils (rue d’Anglas) et Planoise (Ile-de- France), une vente en direct de produits que les membres du parti étaient partis chercher la veille avec une camionnette chez un producteur dans le sud

tout à fait inaccessible pour un grand nombre de familles, sans parler du bio 70 % plus cher que les produits conventionnels. La grande distribution exploite le producteur et les consom- mateurs” poursuit le parti qui voit dans les circuits courts la solution. Encore faut-il que les personnes en difficulté aient le réflexe d’acheter chez un producteur, de s’y rendre, de cuisiner. C’est justement ce que tente de faire, à son échelle, le P.C.F. du Grand Besançon. Le 6 septembre, le parti a fait des gens heureux. Un bon début. n

est de la France. “Nous voulons démontrer qu’il est possible d’organiser des circuits courts bénéfiques à la fois aux consom- mateurs et aux producteurs… et dénoncer les marges appli- quées par la grande distribution, faites sur le dos des consom- mateurs et des producteurs” présente Thibaut Bize, membre du parti, adjoint à la Ville de Besançon. Cette année, 600 kg de produits ont été acheminés par camion jusqu’à Besançon et très vite, ils ont trouvé preneur. “La recommandation “Mangez 5 fruits et légumes par jour” est

Jean-Louis Fousseret, Vincent Martin, Patrick Genre, Éric Vermot.

L e Carrefour des collec- tivités se déroule à Micropolis jeudi 10 et vendredi 11 octobre, moment devenu incontournable pour les professionnels des Tra- vaux Publics et les maires de la région. Sont attendues envi- ron 2 300 personnes, dont des élus en provenance du Doubs, de Haute-Saône, du Jura et du Territoire de Belfort, et des entreprises de travaux publics, venues soumettre leurs innovations aux collec- tivités locales. Le métier du T.P. va beaucoup mieux. Les collectivités inves- tissent à nouveau. Le thème 2019 tournera autour de “la gestion de l’eau, tous res- ponsables”. “Il faut mettre l’accent non pas sur l’eau

captée mais sur celle que l’on perd” explique Vincent Martin, président de la F.R.T.P. Les maires en sont conscients… “Environ 20 à 25 % des pré- lèvements d’eau dans les nappes se perdent à cause des fuites dans les installa- tions” ajoute Patrick Genre, président des A.M.F. franc- comtoises. Un travail d’inter- connexion entre les réseaux doit être mené. “30 ateliers seront présents sur le salon où l’on parlera de croissance verte” Éric Vermot, président du cluster Éco-chantiers. Les élus locaux apprécient ce ren- dez-vous qui leur permet d’échanger et découvrir les dernières innovations. Ren- seignements : carrefour-col- lectivites.com n

La section Grand Besançon du P.C.F. a vendu des fruits français achetés en direct comme ici à Palente. Elle dénonce la marge des grandes surfaces.

La dernière rentrée de Jean-Louis Fousseret

L e maire de Besançon, qui ne se représentera pas aux élections muni- cipales, a tenu sa tradi- tionnelle réunion de rentrée fin août. La dernière du genre, durant laquelle il s’est positionné en rassembleur. Le rendez-vous, donné sur le chantier du pôle tertiaire Viotte, se voulait forcément particulier. Symbolique aussi. Installé au sixième étage avec une vue plongeante sur la ville, le maire sortant a pris de la hauteur, pour dresser un bilan des derniers mois. Satisfait de la fréquenta- tion de la piscine de Chalezeule depuis sa réouverture (42 000 visiteurs), de celle de la plage d’Osselle “qui va continuer à s’agrandir” , de la Citadelle

au moins de le démarrer” , concède-t-il au sujet de ce der- nier. “Peu importe si je suis là à son inauguration. Après 2020, la vie va continuer à Besançon.” D’autres dossiers auront aussi encore le temps d’être portés. “Je veux trouver des crédits pour refaire le toit de la maison Colette” , glisse en exemple l’élu. Sur de bons rails, le dossier “tramway” reste, à ses yeux, une réussite. Regardant avec intérêt cette rentrée politique, Jean-Louis Fousseret ne pouvait, enfin, faire l’impasse sur les municipales de 2020. Face à une majorité sortante plus divisée que jamais, l’élu a déclaré qu’il ne voyait aucun candidat déclaré en mesure de rassembler. “Cette

(155 088 visiteurs à fin juillet) ou du nouveau Musée des beaux-arts (avec déjà 125 000 visiteurs), il a également évoqué les projets urbains en cours (école des Vaîtes, ouverture du parc et nouvelle halle nautique aux Prés-de-Vaux, salle d’es- calade…), et mis l’accent sur tout ce qu’il reste à réaliser. Jean-Louis Fousseret l’a affirmé : il travaillera “jusqu’à la dernière minute.” À sept mois des élections, l’élu se trouve dans la dernière ligne droite. De grands chantiers sont tout juste mis sur les rails comme la réhabilitation de Saint- Jacques (avec la désignation prochaine d’un cabinet d’archi- tecte) ou la rénovation duMusée de la déportation. “Mon but était

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Jean-Louis Fousseret a appelé à un rassemblement, pour décider au mieux du cap à prendre pour la ville.

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., M. Jeanningros - A.D.E.M.E.,

comme j’ai pu le faire sur mes différentes listes.” Et de conclure, sans citer de nom : “Certains pensent qu’ils peuvent faire seuls. S’ils refusent le rassem- blement, cela sera leur respon- sabilité.” n

situation ne me convient pas, je ferai tout pour que cela change. Ne pas se rassembler serait suicidaire” , a-t-il estimé. “Il faut se mettre d’accord sur le cap que cette ville doit prendre et accepter les divergences

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