La Presse Bisontine 213 - Octobre 2019

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 213 - Octobre 2019

PATRIMOINE Musée de la résistance et de la déportation Les portes du musée bientôt vont se refermer Le Musée de la résistance et de la déportation (M.R.D.) fermera ses portes le 31 décembre pour une période de deux ans et demi de travaux. Réouverture programmée le 8 septembre 2022 avec une muséographie totalement repensée.

P our Marie-Claire Ruet et sa petite équipe, le compte à rebours sonne comme l’annonce d’un inévitable pincement au cœur. La conservatrice duMusée de la résistance et de la déportation travaille dans ce lieu de mémoire depuis 1988, la perspective de le voir fermer (pro- visoirement) ne la laisse évidemment

pas indifférente. Le M.R.D. installé depuis 1982 dans le bâtiment des cadets de la Citadelle, fermera donc ses portes pour deux ans et demi de chantier. La Ville et ses partenaires consacreront plus de 5 millions d’euros à l’opération. “Nous invitons donc d’ici le 31 décembre le plus grand nombre à venir visiter ce musée une dernière fois avant sa fer-

meture pour travaux” observe Marie- Claire Ruet. Les travaux de rénovation se déploie- ront autour de plusieurs priorités : le redéploiement de l’accueil “beaucoup trop étriqué actuellement” , la réorga- nisation des espaces d’exposition et l’amélioration des conditions de conser- vation. “L’accueil n’est pas digne d’un musée de notre catégorie. Il sera donc repensé, et matérialisé peut-être sous le porche ou le long du bâtiment. Nous allons également réduire la taille des expositions permanentes au profit d’es- paces d’expositions temporaires et de médiation” détaille la conservatrice. Un sas tampon sera également créé entre l’accueil et le début de l’exposition afin d’isoler le parcours permanent du reste du site et de mettre les visiteurs dans une ambiance calme propice à la découverte de collections dont la portée émotionnelle ne laisse personne indif- férent. “Le visiteur sera plus sollicité qu’avant, passant d’un statut plutôt passif à un rôle actif dans l’acquisition des connaissances. Nous voulons en faire un musée plus accessible, dans tous les sens du terme.”

Un échantillon des collections que propose ce musée si singulier ouvert en 1971 (il était alors dans un autre bâtiment).

L’idée de cette rénovation est aussi d’éveiller l’œil et l’esprit avec une mise en valeur plus soignée des objets, photos, dessins et objets d’art concentration- naire présentés, tout en aiguisant l’es-

aux familles d’apprendre à leurs enfants, même s’ils ne visitent pas le musée, qu’à la Citadelle au siècle dernier, la France a été occupée et que des résistants ont été tués et des personnes déportées dans les camps.” En 2018, le musée a attiré 48 967 visi- teurs. 20 % seulement des titulaires d’une entrée à la Citadelle en franchis- sent les portes. Si le but n’est pas d’y faire entrer les familles avec de jeunes enfants, l’objectif de cette rénovation est bien de “continuer à remplir notre rôle de passeurs demémoire. Les anciens déportés encore vivants et leurs descen- dants comptent sur nous” ajouteMarie- Claire Ruet. n J.-F.H.

Le 8 septembre, un panneau a été mis en place devant le musée pour le lancement du projet de rénovation (photos D.R.).

prit critique et de ques- tionnement du visiteur. Le groupement d’archi- tectes et de scénographes qui travaillent au projet prévoit également de res- taurer le lien entre le M.R.D. avec la Citadelle et son histoire liée à la seconde guerre mondiale (poteau des fusillés, sta- tue du témoin…). “L’idée est de donner l’occasion

“Les anciens

déportés comptent sur nous.”

EN BREF

UNIVERSITÉ

40 heures de cours Un diplôme qui enseigne les bases du droit anglais

Cimetière La Ville de Besançon va réaliser de nouveaux emplacements au cimetière Saint-Claude pour répondre à la demande de nombreux Bisontins concernant les possibilités d’inhumation sur la commune. 43 emplacements pleine terre, 442 cavurnes et 295 caveaux 4 et 6 places seront aménagés d’ici 2021. Les travaux d’agrandissement du cimetière se déroulent en 2 phases. La première tranche qui a démarré se poursuivra jusqu’en janvier 2020, puis une seconde sera réalisée d’avril à décembre 2020. Des nuisances sonores sont à prévoir jusqu’à fin octobre, du lundi au vendredi de 7 h 30 à 16 h 30. Renseignements au 06 33 99 10 43. V.T.T. L’Extrême sur Loue, course V.T.T. à Ornans et dans la vallée de la Loue, se déroule le 5 et 6 octobre. Ce sont 8 randonnées V.T.T. pour tous, les Championnats de France V.T.T. X.C.M. et une manche de la coupe du Monde. Informations : www.extreme-sur-loue.com

La formation en droit anglais ouverte l’an dernier aux étudiants de l’U.F.R.-S.J.E.P.G., a été élargie cette rentrée aux professionnels. Un autre diplôme en droit américain vient aussi de se créer.

“D ans le contexte de mon- dialisation, il devient nécessaire pour les juristes de se former au droit anglais ou américain, et plus largement à la Common Law” , remarque Célia Berger-Tarare, enseignante en droit privé à l’Université de Franche-Comté. Partie du constat que les étu- diants français étaient peu for- més à ce système juridique, pourtant appliqué dans tout le Commonwealth et jusqu’aux États-Unis, elle a ainsi suggéré d’ouvrir une formation à Besan- çon. “Peu d’universités le proposent, alors qu’il y a un réel intérêt notamment en droit des affaires, ou dans le cas d’études ou de stages à l’étranger.” Il s’agit d’ac- quérir une connaissance globale des méthodologies juridiques qui divergent sur certains points avec le droit civil, auquel on se réfère ici et qui concerne une

grande partie de l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Sud. “D’une façon générale, ce sont les juges qui font le système en droit anglais, alors qu’en France, c’est la loi” , résume Célia Berger- Tarare. Les enseignements, dispensés dans la langue de Shakespeare, permettent aussi de développer son vocabulaire, indispensable à la compréhension de docu- ments et d’échanges juridiques en anglais. “On serait tenté de croire que cela servira peu dans notre région et pourtant, plu-

Les cours se font par groupe de 15 à 20 personnes à la faculté de droit à la Bouloie.

Or le droit anglais est souvent privilégié pour les affaires rele- vant du droit privé, nous apprend Célia Berger-Tarare. Et parce que les professionnels en exercice peuvent également être concernés par des transac- tions internationales ou des échanges commerciaux en anglais, il a été décidé cette année de leur ouvrir les portes de la formation. “Nous l’avons volontairement

mi-mars. Son coût est de 485 euros.Victime de son succès l’an dernier, elle avait attiré 60 étudiants au lieu de la vingtaine escomptée. Elle se voit donc ajouter cette année une voisine : le D.U. en droit américain. Indépendante l’une de l’autre, cette formation sera proposée dans la continuité, à ceux qui ont déjà eu une intro- duction à la Common Law. n S.G.

proposée sur des horaires res- treints et en soirée.” Le rythme est ainsi adapté à la poursuite d’études de droit ou d’un travail en parallèle. Ouverte sans sélec- tion aux personnes ayant validé une première année de licence de droit (et sinon sur dossier de candidature), la formation est sanctionnée par un diplôme uni- versitaire (D.U.). 40 heures de cours se répartissent sur 20 semaines de mi-septembre à

sieurs de mes étudiants sont déjà venus, étonnés d’avoir à faire à des contrats anglais alors qu’ils étaient en stage en entre- prise à Belfort par exemple.”

Dans la langue de Shakespeare.

Made with FlippingBook Learn more on our blog