La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

DOSSIER I

La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

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l Conjoncture À peine 250 cette année Les ventes de logements neufs en chute libre La fin du dispositif Pinel à Besançon a des conséquences immédiates sur les ventes de logements neufs dont le nombre a été divisé par deux depuis l’an dernier.

E n 2018, sur Besançon, entre 450 et 480 logements neufs ont été vendus (hors mai- sons individuelles). “Cette année, entre janvier et juin, on dénombre à peine 125 logements neufs vendus sur Besançon” indique Fabrice Jeannot, représentant local du C.E.C.I.M. (Centre d’Études de la Conjoncture Immobilière), un obser- vatoire national de la construction neuve. La fin du dispositif Pinel a donc mis un coup d’arrêt brutal à la dyna- mique de construction locale. Sur les 125 logements produits au cours du premier semestre 2019, 53 ont été acquis par des investisseurs jusqu’à

fin mars. “Et de mars à juin, on ne compte plus que 8 acquisitions par des investisseurs.” Ce coup de frein brutal à la vente inquiète surtout les professionnels du bâtiment. “Cette

Fabrice Jeannot est le représentant local du C.E.C.I.M., un observatoire du logement neuf.

année, il y a encore du travail pour le second œuvre avec les logements en

Seulement 44 logements mis en vente entre janvier et juin.

construction. Mais pour 2020, on peut imaginer que les chantiers de construc- tion seront beaucoup moins nombreux. C’est très important de ne pas arrêter la production afin de

Besançon, ville la moins chère Avec un prix du neuf à 3 352 euros le mètre carré, l’ex-capitale comtoise est en queue de peloton, avec Dijon, dans le classement des prix pour les villes du Grand Est de la France. n

maintenir un outil de travail perfor- mant sur place” estime M. Jeannot qui craint l’emballement d’un cercle vicieux : “Si nous n’avons plus les com- pétences sur place, les promoteurs seront obligés d’aller chercher des acteurs nationaux qui seront forcément plus chers. Et il ne faut jamais oublier que c’est le prix de revient qui détermine le prix de vente final.” Les professionnels locaux du bâtiment s’attendent donc à ce que le nombre de logements vendus soit inférieur de moitié cette année par rapport à l’an dernier. “Si on arrive à se maintenir à 250, ce sera déjà bien” estime même le représentant du C.E.C.I.M. Les promoteurs bisontins trouvent tout de même matière à se consoler en scrutant les stocks de logements neufs disponibles à la vente. Fin juin, ces logements en stock étaient au nombre de 376 à l’échelle de Besançon. Contre

Strasbourg : Annecy : Chambéry :

3 800 € le m 2 5 200 € le m 2 3 500 € le m 2

Grenoble :

3 600 € le m 2 3 500 € le m 2 3 400 € le m 2

Lille :

Sillon lorrain : Lyon métropole : 4 900 € le m 2 Lyon intra muros : 5 500 € le m 2

Dijon : 3 300 € le m 2 Pays genevois : 5 000 € le m 2

Prix relevés entre janvier et juin 2019, source C.E.C.I.M.

497 à fin juin 2018. “Ce stock correspond à peu près à une année de production, ça reste donc équilibré.” Mais un autre chiffre apparaît plus alarmant pour Besançon : toujours sur le premier semestre, de janvier à juin 2019, seulement 44 logements ont

été mis en vente sur la ville alors qu’ils avaient été 428 sur la même période en 2018. Fabrice Jeannot relativise : “Cela signifie qu’en 2018, le stock d’ap- partements a baissé mais comme aujourd’hui on vend la moitié moins, il n’y a pas d’inquiétude réelle à avoir pour le moment : il n’y a ni tension, ni un stock trop important. Je ne m’in- quiète pas concernant l’état du logement à Besançon, mais un peu plus sur l’ac- tivité de production. C’est seulement si en 2020 il ne se passe rien et pour une deuxième année consécutive on ne vend que 250 logements que le risque sera réel d’avoir de la tension et des prix qui montent” analyse le professionnel. Sur le plan des prix du neuf, avec un prix du mètre carré dans le neuf à 3 352 euros (chiffre juin 2019), Besan- çon reste une des villes les plus acces- sibles en termes de prix. “Le prix du neuf était en moyenne à 3 124 euros en 2018 à Besançon et il y a dix ans, nous étions déjà dans les 3 000 euros. Le marché est donc relativement stable et ne subit pas de grands soubresauts comme dans certaines villes plus ten- dues” précise Fabrice Jeannot. n J.-F.H. également en chute Entre janvier et juin 2019, on a construit 3 227 logements dans la métropole de Lyon, 510 dans le sillon lorrain (Metz et Nancy), 376 à Dijon et… à peine 116 à Besançon. n La production de logements

Le nombre de mises en chantier a fortement baissé également.

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