La Presse Bisontine 211 - Juillet-Aout 2019

ÉVÉNEMENT L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°211 - Juillet-août 2019

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l Patrimoine Ornans célèbre son peintre Un chemin pour l’histoire Début juin, la Ville d’Ornans a inauguré un sentier mémoriel, menant du musée Courbet jusqu’à la tombe du peintre. Le président de la République a souhaité lui-même le découvrir lors de sa venue le jour du bicentenaire.

Sur la tombe de Gustave Courbet lors de l’inauguration

le 1 er juin (photo A. Vallet).

Emmanuel Macron qui a parcouru le cheminement Courbet lors de sa visite le 10 juin dernier (photo F. Grosperrin).

L a visite s’est faite en délégation restreinte, ajoutée à la décou- verte présidentielle du musée Courbet et de son atelier, comme un hommage rendu à la mémoire du peintre. C’est d’ailleurs précisément dans ce but qu’a été créé ce cheminement. “Nous avons conçu ce tracé en reconnaissance à Gustave Courbet et à son attachement à Ornans” , explique le maire, Sylvain Ducret. “On souhaitait que ce bicentenaire ne soit

pas une fin en soi, mais une continuité dans le rayonnement de Courbet. Ce sentier restera dans le temps.” La Ville n’a pas hésité à investir 190 000 euros dans le projet. Aussi bien adressé aux habitants d’Or- nans qu’aux touristes, le parcours débute dumusée, place Robert-Fernier, et longe une partie de la cour d’école pour rejoindre l’avenue du Maréchal Juin, non loin du cimetière où le cercueil de Courbet ne sera accueilli que 42

ans après son décès en Suisse en 1877. Certains y trouveront l’occasion rêvée d’un pèlerinage sur sa tombe, recon- naissable grâce à un rocher brut entouré de chaînes noires. “Les deux sites sont séparés de 300 m à vol d’oiseau mais le parcours inclut une petite ascension d’escaliers à l’ombre des arbres. Pour en faciliter l’accès, nous avons donc créé un parvis avec un banc à mi-chemin” , précise le maire. Celui-ci a été dédié à Gaston Delestre, cheville ouvrière de l’institut Courbet. Tandis qu’un peu plus haut a été sculp- tée une œuvre monumentale par un autre artiste ornanais : Gustave Lafond. Les admirateurs de Courbet reconnaî- tront sans difficulté le célèbre tableau de “l’Enterrement à Ornans”, que l’ar- tiste a choisi ici de réinterpréter. Une belle idée, tout comme ce cheminement au grand air que Courbet aurait typi- quement apprécié. n S.G.

Le président de la République aurait particulièrement apprécié la sculpture de Gustave Lafond.

l Flagey Léon Isabey, l’architecte de Courbet Flagey célèbre aussi son hôte La ferme familiale de la famille Courbet située à Flagey, à une dizaine de kilomètres d’Ornans, sert également d’écrin à des expositions. C’est également un café littéraire et un jardin où il fait bon savourer le temps qui passe.

R achetée par le Conseil départemental il y a dix ans, la Ferme de Flagey est devenue grâce à ses expositions tempo- raires et son café littéraire un lieu d’exposition à part entière. Située au centre du bourg de Flagey, sur le premier plateau au-dessus d’Ornans, la bâtisse était la propriété de la famille paternelle de Gustave Courbet, une ancienne exploitation agri- cole de la famille du peintre, acquise, restaurée et ouverte au public par la collectivité dépar- tementale à partir de 2009.

Chris Liardon est responsable de la pro- grammation culturelle de la Ferme de Flagey.

12 000 curieux viennent en moyenne chaque année y décou- vrir les expositions ou siroter un café dans les canapés moel- leux du Café Juliette. Une fré- quentation insuffisante cepen- dant pour faire tourner les

de Flagey accueille en général deux expositions temporaires par an, plus 45 événementiels : concerts, conférences, pièces de théâtre, ateliers d’art plastique” indique Chris Liardon, le res- ponsable de la programmation de la Ferme Courbet. Pour cet été anniversaire, la Ferme de Flagey accueille l’ex- position “Courbet-Isabey, le pein- tre et l’architecte”, jusqu’au 3 novembre. “Léon Isabey était un architecte originaire de Besan- çon que Courbet a rencontré en 1855. Suite au refus du salon des beaux-arts d’exposer son

chambres d’hôtes qui avaient ouvert ici, fermées depuis l’an dernier faute de rentabilité suf- fisante. Elles ser- vent désormais à y héberger des artistes en rési- dence. “La Ferme

“Courbet et Isabey ont fini par se brouiller.

se brouiller quand le peintre a demandé à l’architecte de lui faire les plans de son atelier à Ornans. Isabey a rendu un projet qui selon Courbet détonnait com- plètement avec l’architecture de la vallée de la Loue, et surtout beaucoup trop onéreux.” D’autres rendez-vous culturels viendront ponctuer la saison estivale à la Ferme de Flagey pour célébrer le bicentenaire. Notamment du jazz les 12, 13 et 14 juillet, et des expositions, ateliers d’initiation et animations musicales les 27 et 28 juillet dans le cadre du Courbestival 2019.Toutes les programmations du bicentenaire sont à retrouver sur www.musee-courbet.fr n J.-F.H.

Avec cet épisode, c’est la première fois en France qu’un peintre exposera seul en dehors des ins- tances officielles et hors de son propre atelier. L’exposition de Flagey donne à voir une reconstitution de l’ac- crochage des toiles de Courbet dans ce pavillon du réalisme tandis qu’une autre section du parcours est consacrée à l’expo- sition universelle de 1867 pour laquelle Courbet demande à nou- veau à Isabey de lui construire un pavillon, en pierres cette fois- ci. L’exposition de Flagey est complétée par un fonds de lettres inédites sur la construction du pavillon de 1867, issues des col- lections de l’Institut Courbet. “Courbet et Isabey ont fini par

tableau “L’atelier du peintre”, Courbet décide alors de créer sa propre salle d’exposition. Il passe commande à l’architecte Isabey qui lui réalisera son pavillon du réalisme à Paris, avenue Mon- taigne” raconte Chris Liardon.

Le jardin, comme le Café

Juliette sont propices à la détente et à la flânerie.

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