La Presse Bisontine 211 - Juillet-Aout 2019
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n°211 - Juillet-août 2019
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POLÉMIQUE
Des centaines de maisons ont fissuré suite à la sécheresse
“C’est une catastrophe naturelle silencieuse” Ils se disent “les oubliés de la sécheresse”. Réunis au sein d’une association, des Grands Bisontins demandent la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle après l’apparition de graves fissures sur leur habitation.
La sécheresse de 2018 a causé des dégâts sur certaines habitations comme ici à Morre.
D epuis l’été dernier, deux énormes fissures sont apparues sur samaison. La première sur sa façade, l’autre sur un encadre- ment de fenêtre. Dans certains cas, certains habitants n’arrivent plus à ouvrir leur porte d’entrée, leur baie vitrée, tant le terrain à “bougé”. La raison : la séche- resse prolongée de 2018 qui a contracté les sols argileux-mar- neux sur lesquels les habitations reposent. La maison d’Alain Galliot à Morre en fait partie. Le village est l’un des plus tou- chés du Grand Besançon par les conséquences de cet aléa cli- matique. 52 dossiers de demande de reconnaissance de catastrophe ont été déposés ici. Ils s’ajoutent à ceux déposés par les résidents des communes de Besançon, Miserey-Salines, Nancray, Larnod, Busy, Mont- ferrand-le-Château… Comme la plupart des personnes
touchées par ce phénomène, Alain est inquiet mais n’est pas résigné. Il est devenu pour le Doubs le référent de l’association “Les oubliés de la sécheresse”, une structure née dans le Jura après la canicule de 2003. Cette dernière est là pour rassurer les habitants, les conseiller dans les procédures à suivre et à res- pecter. En mai dernier, à Morre, l’association a réuni une cen- taine de personnes pour les informer : “Les personnes se sen- tent abandonnées. Certaines ont passé l’hiver avec des courants d’air dans leur maison en raison des fissures… Dans un autre département que le Doubs, cer- tains ont même dû quitter leur résidence. 10 mois après l’obser- vation de ces sinistres, on attend toujours la reconnaissance de catastrophe naturelle, déplore Alain Galliot. Ce type de sinistre ne fait pas de bruit à l’inverse d’un orage de grêle mais c’est
bien une catastrophe naturelle silencieuse qui se déroule !” pointe le référent de l’association qui compte 70 adhérents. Elle propose l’appui d’experts exté- rieurs, donne des conseils sur les façons de déclarer son sinis- tre à l’assurance. Les bénévoles ont tenu une réunion d’infor- mation en mai dernier à Morre et invité un expert ainsi que des
l’été” espère Alain Galliot qui ne compte pas son temps pour répondre et conseiller bénévo- lement des habitants inquiets. “Il faut en parler ! Certains maires ont même refusé d’enre- gistrer les déclarations de leurs administrés au motif que cela allait faire de lamauvaise publi- cité ! Nous demandons leur appui” réclame le référent. En janvier dernier, Besançon a incité ses administrés à déposer leur dossier. 57 Bisontins se sont manifestés. La Ville a adressé sa demande le 14 mars au ser- vice interministériel de Défense
et de Protection civile de la pré- fecture du Doubs. “Cette dernière attendait le rapport annuel de Météo France nécessaire à l’ana- lyse du dossier qui devait être rendu enmai, rapporte le service des Affaires juridiques et assu- rances à Besançon. Il est fort probable, compte tenu du nombre important de dossiers à instruire à l’échelle nationale, que la publi- cation de cet éventuel arrêté n’ait lieu qu’à l’automne.” Si la commission émet un avis
favorable, et après la publication de l’arrêté interministériel reconnaissant l’état de catas- trophe naturelle, les assurés victimes disposeront alors d’un délai de 10 jours au maximum après la date de publication de l’arrêté, pour faire valoir leurs droits, c’est-à-dire déclarer les dommages matériels qu’ils ont subis. Les indemnisations inter- viendront dans la limite des garanties souscrites. n E.Ch.
spécialistes du bâtiment. Conso- lider une maison touchée par les fissures est tech- niquement réali- sable mais très coûteux. À quand la recon- naissance d’état de catastrophe naturelle pour le Doubs ? Seul le préfet a la réponse. “Peut- être à la fin de
57 Bisontins se sont manifestés, 52 à Morre.
Association “Les Oubliés de la sécheresse” : Alain Galliot au 03 81 81 25 59
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