La Presse Bisontine 211 - Juillet-Aout 2019

10 DOSSIER BESANÇON

La Presse Bisontine n°211 - Juillet-août 2019

La Communauté urbaine mise sur le hand

SPORT

La bataille des subventions Fallait-il aider financièrement le B.F. Football, en déficit ? Vif débat autour de l’attribution d’une subvention exceptionnelle de 25 000 euros attribué au Besançon foot (B.F.), un club fort sportivement, faible financièrement. Le Racing Besançon se sent écarté.

les dirigeants bisontins ont appris à construire des budgets prévisionnels réalisables. Cet épisode remet sur le tapis une poli- tique sportive communale qui n’a jamais su ou pu trancher en imposant, comme Dijon l’a fait en son temps, un club unique de football. “On a poussé fortement à la fusion mais elle ne s’est pas faite” rappelle Abdel Ghezali. C’est validé l’octroi de subventions supplé- mentaires aux deux clubs de handball. Un coup de pouce à 135 000 euros de la Communauté urbaine. Cette décision devait encore être entérinée par tous les élus du Grand Besançon lors du conseil communautaire du 27 juin. “C’est un effort significatif pour le hand- ball, juge Jean-Yves Pralon, vice-pré- sident chargé des sports. Les autres disciplines comme le football ne sont pas concernées par les subventions de la communauté urbaine car nous P arce que les deux disciplines contribuent au rayonnement de l’Agglomération, le bureau a

en effet le district le 29 mai qui a balayé les espoirs d’un regroupement B.F.- Racing au motif que le B.F. était trop endetté. Dommage. Un club a disparu du paysage footballistique : celui de Planoise. Quant au S.C. Clemenceau, il est en redressement judiciaire. Le ballon ne tourne pas toujours rond à Besançon. n E.Ch. Ainsi, L’E.S.B.-F. qui évoluera en L.F.H. et en Coupe d’Europe l’année prochaine voit son aide de l’Agglomération passer de 45 000 à 120 000 euros en plus des 390 000 euros de la Ville. En cas de finale européenne, le club recevra 55 000 euros supplémentaires de l’Ag- glo, 50 000 de la Ville et 25 000 par match aller-retour disputé. Les garçons du G.B.D.H. retrouvent de leur côté la Pro D2. L’aide de l’Agglo passe de 20 000 à 70 000 euros en plus des 380 000 euros de la Ville. n estimons que le handball à ce niveau contribue au rayonnement de notre territoire.”

I ls ne s’apprécient guère sur le terrain. Ils s’apprécieront encore moins en coulisses. Adversaires sur les pelouses de Nationale 3, les deux clubs bisontins du Racing et du B.F. se retrouvent en oppo- Les autres clubs l Palente-Orchamps (handball) Le club après une magnifique saison atteint la 2 ème division. Il jouera au Palais des Sports. Sa subvention passe de 45 000 à 100 000 euros. Basket Le BesAc s’est maintenu en Nationale 1 tout en parvenant à mobiliser des partenariats privés pour boucler son budget. La Ville a décidé d’ajouter 50 000 euros d’aides aux 180 000 euros alloués. Une aide qui comble notamment la faiblesse des infrastructures : le BesAc ne disposait pas de salle V.I.P. d’après- match. Un partenariat avec le Lycée Ledoux lui permettra cette saison de bénéficier d’un espace supplémentaire pour accueillir ses sponsors après les matches. Les féminines du B.B.C. évo- lueront en N1 pour une subvention éta- blie à 21 000 contre 35 000 la saison passée. Rugby L’Olympique Bisontin descend au niveau régional. Sa subvention passe de 47 000 à 10 000 euros. L’équipe féminine engagée en Fédérale 1. Volley-ball L’équipe masculine du B.V.B. descend en N3 et passe de 27 000 à 23 000 euros d’aide. l l l

sition sur l’attribution des subven- tions. Rétrogradé administrativement en Régionale 1 pour raison financière (N.D.L.R. : il a fait appel de cette déci- sion), le B.F. Football s’est vu accorder lors du conseil municipal du 20 juin une aide exceptionnelle de 25 000 euros (en plus des 90 000 euros de contrat de développement). Ce montant devrait lui permettre de présenter auprès de la D.N.C.G. un dossier lui donnant le droit de rester en N3. Sauf que l’aide pourrait compromettre l’avenir du Racing en N3. Sain financièrement, le Racing s’est maintenu de justesse mais son destin est lié à celui de Jura Sud, qui, s’il descend en N3, condamnerait le Racing à la R1. Vu de ce club, l’im- pression est la suivante : la Ville aide un “mauvais élève” et condamne l’autre. Le foot à Besançon n’a jamais été très simple à suivre. À la question de savoir s’il fallait ren- flouer une partie des caisses du B.F., Ludovic Fagaut (Les Républicains) pense que non : “ Avec cette décision, la Ville met deux clubs en opposition. Je disais oui au projet de fusion entre ces deux clubs et non à l’accompagne- ment d’un déficit. En faisant cela, la Ville condamne le Racing” commente l’élu d’opposition qui a demandé lors du conseil du 20 juin que le vote soit repoussé en attendant les décisions sportives de la Fédération. Il n’a pas été entendu. Son collègue Jacques Grosperrin assure “qu’il faut sauver le soldat B.F.” L’adjoint aux sports à l’origine de cette subvention exceptionnelle se savait attendu au coin du stade : “Si on a pris cette décision, c’est uniquement pour les jeunes, se défend Abdel Ghezali. Si demain le B.F. arrête, que fait-on des 670 licenciés ? C’est pour eux qu’on le fait” argumente-t-il. “Rien n’empêche

le B.F. d’être en R1 et de garder ses jeunes” répond Ludovic Fagaut. Les souvenirs de l’épisode de feu le

B.R.C. sont encore dans toutes les mémoires. La Ville avait versé en l’es- pace de quatre ans entre 2009 et 2012, près de 500 000 euros pour sauver un club. Jean- Louis Fousseret avait alors promis que laVille n’épongerait plus les dettes sans garanties. Depuis, il faut l’avouer,

La fusion entre les deux échoue au dernier moment.

Le B.F. et le Racing (en rouge), en mars, s’étaient quittés sur un score nul dans le championnat de N3 (photo Racing Besançon).

LUTTE

Où va le sport individuel de haut niveau ? Il manque 15 000 euros au C.P.B., le club se rétrograde

I l manquait 15 000 euros au club bisontin pour repartir en D1. Le cercle pugilistique de Besançon (C.P.B.) a demandé de l’aide parce qu’il a toujours été sérieux financièrement et sportivement. Le Départe- ment du Doubs était prêt à l’aider mais la Ville de Besançon n’a pas répondu dans les temps. En bon père de famille, le Président a

décidé de ne pas inscrire son équipe phare en D1 la mort dans l’âme pour éviter de mettre à mal les finances du club. Un crève-cœur. “Il nous manquait 15 000 euros pour repartir. Je ne voulais pas que mes compétiteurs enchaînent les matches au motif que nous ne sommes pas assez, puis qu’ils se bles- sent” commente le président Max Tudezca déçu.

Le C.P.B. a formé de grands champions, conduit plu- sieurs athlètes aux J.O. dont Ghani Yalouz. Il est aidé financièrement à hauteur de 42 000 euros dans le cadre du contrat de déve- loppement sportif et maté- riellement lors de l’organi- sation de compétition. “42 000 euros, ce n’est pas rien d’autant que l’on aide déjà le club sur des mani-

festations. On peut étudier une aide si nous ne sommes pas la seule collectivité à y aller” résumait l’adjoint bisontin aux sports peu avant que le C.P.B. ne donne sa décision. Les meilleurs lutteurs du C.P.B. à l’image de Rassoul Altamirov vont quitter le navire. Le sport de haut niveau individuel à Besançon n’est-il pas assez soutenu ? n

Le président du C.P.B. Max Tudezca (photo archive L.P.B.).

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