La Presse Bisontine 210 - Juin 2019

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°210 - Juin 2019

BESANÇON A-T-ELLE LES MUSCLES POUR DEVENIR RÉFÉRENCE DU SPORT OUTDOOR ?

l Sports nature Des espaces, des compétences, des infrastructures Pourquoi le Grand Besançon doit croire en ses atouts Le Grand Besançon est, avec Montpellier, Millau ou encore Chamonix, parmi les premiers à avoir compris que le sport est un levier de croissance du territoire. Le premier festival Grandes Heures Nature mi-juin fait la part belle à tous les sports extérieurs et aux associations. Une étape du Festival international de sports extrêmes (F.I.S.E.) chauffera à blanc cette première édition à Micropolis (photo d’introduction E. Chatelain-Ville de Besançon).

Notre territoire est un formidable terrain de jeux pour le trail, le cyclisme, le V.T.T., le canoë, le sport santé. Pas un hasard si une équipe pro de cyclisme vient de s’installer, qu’une délégation japonaise est venue repérer un lieu en vue des J.O. de 2024.

Q u’on se le dise, le festival Grandes Heures Nature à Micropolis n’est qu’une étape dans la construction de “Besançon, terre d’outdoor”. “C’est un projet de territoire qui doit profiter à tous les Grands Bisontins. Il doit prouver nos atouts : ceux de proposer à moins de 5 minutes d’un centre-ville historique un terrain de jeu pour de nombreuses disciplines. Attention à ne pas le dénaturer !” annonce Jean-Yves Pralon, vice-président de l’Agglo chargé des sports et de la culture. Peu importe si l’événement réunit 5 000 ou 15 000 visiteurs (du 13 au 16 juin) : il doit per- durer dans le temps. Qui connaissait il y a 10 ans le Roc d’Azur devenu le plus grand événement V.T.T. en Europe, l’U.T.M.B. du Mont-Blanc, le Natural Games de Millau, le Natur@aventure de Montpellier ? Personne. Ce n’est donc pas sur un “one shot” - qui coûte tout de même 600 000 euros à l’Agglomération - qu’il faudra pour- suivre ou non les efforts. La capitale du temps ne deviendra pas capitale de l’effort sans sueur. “Même si la réussite espérée n’est pas là pour cette première édition, il faudra poursuivre sur cette lancée” prévient déjà Jean-Yves Pralon

bien, choyer les sportifs, c’est mieux. Une “base trail” à proximité de la Rodia est en projet avec vestiaire, douches, salle de musculation, présence de kinés, des conseils en diététique… Rien de mieux pour pérenniser le sport tout au long de l’année. Mi-2020, un centre de la performance sportive dédié aux athlètes de haut niveau mais aussi aux amateurs et sport-santé ouvrira ses portes vers le Point du Jour. Un investisseur privé prend les risques : “On dispose à Besan- çon d’un terrain de jeux unique au monde que beaucoup de régions nous envient, au centre de l’Europe, à 2 heures de Paris. J’ai créé ce centre en vue des Jeux olympiques 2024 mais pas que. Besançon doit être un atout pour le sport français car il possède toutes les infrastructures… même s’il manque encore un vélodrome couvert” confie l’ancien cycliste professionnel Alexandre Chouffe. Son “hôtel de la performance” abritera 13 chambres hypoxie destinées à reproduire les effets bénéfiques de l’altitude sur le sportif, une chambre thermique pour s’entraîner dans une chaleur extrême ou très froide, un cen- tre de recherche composé des médecins et scientifiques dont certains sont issus

qui rappelle toutefois “qu’un engoue- ment se fait ressentir.” 450 bénévoles ont proposé leur aide pour soutenir l’organisation. Comme un athlète, le Grand Besançon a construit son développement “sportif” par palier. Il a commencé par s’attacher les services de sportifs de renom deve- nus ses ambassadeurs. Ils sont 7. Aux plaidoyers d’athlètes comme Thibaut Baronian (trail) ou Julie Bresset (cham- pionne olympique de V.T.T.) qui ont choisi Besançon comme terrain d’en- traînement s’ajoutent la renommée du Trail des Forts (5 000 participants cette

Le Trail des Forts 2019 a une nouvelle fois rappelé aux 5 000 participants la beauté et la difficulté des parcours dans le Grand Besançon. Un atout.

année), la création d’un espace permanent de Trail Grandes Heures Nature inauguré en octobre dernier à Avanne. Ce sont 187 km de terrains dédiés et l’ob- tention du label Uni’Vert Trail, le premier du genre en France. “Depuis, une application téléchargeable sur son smartphone permet de retrouver tous les circuits, de défier un chrono, d’autres coureurs” explique l’Agglo- mération. Proposer des parcours, c’est

de l’Université de Franche-Comté, une salle de fitness et de musculation… Il sera ouvert à tous. Le siège de l’équipe cycliste Groupama-F.D.J. a choisi d’y installer son équipe continentale. Les coureurs de différentes nationalités ont été surpris (en bien) par la variété des parcours fait savoir Nicolas Boisson, leur entraîneur. Les pros ont posé leurs valises à Besançon. Une université du Japon (qui gère le haut niveau) a de son côté envoyé - début mai - une délégation pour décou- vrir ce centre. Elle aimerait que ses athlètes olympiques viennent à Besan-

çon s’acclimater et préparer les J.O. de 2024 dans ce centre en partenariat avec l’Université. Il ne faut plus jouer petits bras. Oui, le Grand Besançon revêt toutes les forces pour devenir une référence de l’outdoor, un mode de vie partagé par 15 millions de Français dont 45 % de la population de l’Agglo de plus de 15 ans. Des séjours touristiques trail sont même proposés par l’Office de tourisme. Le braquet du Grand Besançon semble le bon. Il faudra être endurant pour s’imposer. n E.Ch.

Deux projets

pour les sportifs amateurs ou pros.

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