La Presse Bisontine 208 - Avril 2019

LE PORTRAIT

43 La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

BESANÇON

Depuis 1921 en Franche-Comté

Jean-Paul Renoud-Grappin a consacré sa vie aux enchères

“J e suis né dans une salle des ventes. C’est un peu comme Obélix, je suis tombé dedans tout petit ”, s’amuse le Bisontin. “Mes parents m’ont donné la passion des objets et de la clientèle. C’est un métier passionnant où l’on fait des décou- vertes chaque jour.” C’est par son grand-père que l’aventure des enchères démarre en 1921 àVesoul, puis la famille s’installe dans l’étude de la rue Pasteur à Besançon en 1947. Un endroit où le jeune Jean- Paul fera ses armes. Nommé admi- nistrateur en 1991, puis diplômé commissaire-priseur dans la fou- lée. De toutes ses années, il garde bien sûr de nombreux souvenirs, comme continue de résonner à Besançon. Autour d’une activité qui se transmet de père en fil(le)s. Bien connu du milieu des commissaires-priseurs, le nom des “Renoud-Grappin”

Jean-Paul Renoud-Grappin a côtoyé

des milliers d’acheteurs en 30 ans.

les ventes organisées autrefois à Micropo- lis. La création du bureau parisien puis l’installation dans les locaux de la rue Demangel il y a 3 ans et demi, sont venues écrire une nouvelle page avec une clientèle plus uniquement locale. “Les ventes live nous permettent d’être pré- sents partout dans le monde, avec 10 à 15 pays à chaque enchère.” Les espaces de vente et de

10 à 15 pays représentés dans les ventes live.

Renoud-Grappin sont bel et bien une histoire de famille. Le marteau en ivoire du grand-père Camille n’est d’ailleurs jamais très loin, uti- lisé exceptionnellement sur cer- taines ventes, car très fragile. Le commissaire-priseur bisontin nous avoue en casser régulièrement, porté par l’enthousiasme des ventes. Il lui est aussi arrivé de donner des coups de marteau importants, comme sur la succession Storch. “C’était l’une des cinq plus grosses collections de tableaux comtois qui ait jamais été vendue.” Il y a éga- lement eu ce tableau de Bernard Buffet représentant un clown

(vendu 160 000 euros), que convoi- taient des galeries allemandes et israéliennes et ces 100 bouteilles de vins avec des pièces rares, esti- mées à 140 000 euros. Mais ce qui marque encore le plus Jean-Paul Renoud-Grappin ce sont les com- portements Diogène. “Ces accumu- lateurs compulsifs qui remplissent leur maison. J’en rencontre 4 ou 5 par an.” Et quand on lui demande s’il y est lui-même collectionneur, il donne la réponse que faisait son père avant lui, en lien avec son métier passion : “Je ne collectionne rien sauf une chose, les émotions.” n S.G.

qui m’intéresse beaucoup, c’est le passage entre l’artiste et l’artisan, l’objet courant qui peut devenir un objet d’art alors que ce n’était pas sa destination.” Si chaque commissaire-priseur a son domaine de prédilection, il s’est fait une spécialité des tableaux avec la présence régulière de toiles com- toises dans sa salle des ventes. Son fils, qui a fait des études de droit et d’histoire de l’art, a d’ailleurs choisi de consacrer son mémoire à la neige dans la peinture comtoise. Il pourrait bien prendre sa succes- sion, comme sa fille qui travaille avec lui. Les enchères chez les

bureaux, plus adaptés qu’au cen- tre-ville, ont aussi permis “une aug- mentation de la clientèle et du nom- bre de dépôts.” En début d’année, la maison Renoud-Grappin a encore franchi une nouvelle étape, en intégrant “Ivoire France” : le premier grou- pement français de commissaires- priseurs. “Se regrouper entre pro- fessionnels est nécessaire à l’aube de la nouvelle réforme induite par la loi Macron. On souhaiterait nous voir réunis avec les huissiers, alors qu’il n’y a aucun véritable lien entre les deux métiers.” Lui dit avoir été attiré par l’art dans le métier. “Ce

Bio express

Né en 1960 à

l

Besançon

l Marié et père de deux enfants

l D’origine mâconnaise, mais Franc-Comtois depuis 3 générations Il intervient sur France Bleu Besançon et anime des conférences en droit et histoire de l’art l

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