La Presse Bisontine 208 - Avril 2019

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

COLLECTIVITÉ Passage en Communauté urbaine Grand Besançon Métropole : derrière le nom, quelles orientations ?

L’Agglomération devient au 1 er juillet prochain une Communauté urbaine censée peser davantage dans la vie des Grands Bisontins.

défenseur de ce passage enC.U., Jacques Krieger (Roche-lez-Beaupré) émet quelques craintes : “J’ai l’impression que nous perdrons en souplesse, que les habitants ne se sentent pas concernés mais si c’est dans leur intérêt puisqu’en 2028 par exemple ils paieront tous l’eau le même prix.” Enfin, il y a ceux pour qui ce change- ment est loin d’être la panacée. C’est ce que pense Daniel Paris (Mazerolles- le-Salin) : “Je doute que cette transfor- mation apporte du positif dans nos communes. En nous enlevant l’urba- nisme, l’assainissement, la voirie, vous avez mis nos communes à nu.” Voilà le Grand Besançon Métropole rhabillé pour le printemps, lui qui dit posséder les attributs pour peser face aux autres métropoles. On le verra lors des futurs grands dossiers à défendre que sont l’université et l’hôpital régional uni- versitaire. n E.Ch. Entre 2001 et 2018, l’Agglomération a investi 633 millions d’euros sur le ter- ritoire. En 2019 et pour la première année, le budget consolidé se monte à 304 millions d’euros. Il prévoit 72 mil- lions d’euros de dépenses d’équipement. Des projets phares sont annoncés pour 2019, “année du sport avec le projet Grandes Heures Nature du 13 au 16 juin” synthétise Jean-Louis Fousseret. À noter également l’ouverture d’une salle d’escalade, l’accélération des pistes cyclables, le lancement de la première phase de restructuration du plan d’eau d’Osselle-Routelle, l’étude pour la base nautique des Prés-de- Vaux et autour d’un projet équestre. La poursuite du Salon du Livre est actée, des Mardis des Rives, du festival Déto- nation. 2019 marquera l’avancement des études pré-opérationnelles pour la Grande Bibliothèque, la nouvelle Cité du Savoir et de l’innovation. L’université, elle, sera confortée. 50 millions d’euros cofinancés par plusieurs partenaires seront investis pour la restructuration, l’amélioration, la rénovation du campus et de l’animation de la vie étudiante. L’encours de la dette a diminué pour s’établir à 4,3 ans. La collectivité annonce une stabilité des taux d’imposition en 2019 dans les 68 communes après une augmentation les dernières années. La taxe d’habitation est maintenue à 9,63 % ainsi que la taxe foncière sur les propriétés bâties à 1,54 %, la taxe sur les propriétés non- bâties à 1,17, la cotisation foncière des entreprises à 26,26 %. La Cotisation foncière des entreprises (C.F.E.) n’aug- mente pas. n n 2019, budget “sportif” n Pas de hausse d’impôts

même. Besançon entre dans la cour des “moyens”. À titre de comparaison, il ne restait en France en 2018 que 6 Communautés d’Agglomération de plus de 100 000 habitants (le Grand Besan- çon en compte 200 000) contre 13 en 2016. “L’évolution vers la communauté urbaine est une suite logique. Elle nous permettra demain de rester dans la catégorie des intercommunalités qui comptent. Elle nous donnera de la lisi- bilité et nous permettra d’être assis à la table de négociations quand il le fau- dra avec l’État, la Région… Et cela ne se fera qu’avec les communes” assure Jean-Louis Fousseret. Beaucoup de maires, bien que dessaisis de ce qui faisait le sel de leur fonction, ont compris cela. “Cela induira un apport économique, un rayonnement pour Besançon. Les mutualisations des compétences comme l’eau, la voirie, doi- vent faciliter les choses” pense Daniel Huot, maire de Mamirolle. Fervent Les derniers débats de la C.A.G.B . n La volonté des communes pèsera-t-elle ? Quand Marchaux voudra rénover une rue, il devra envoyer une demande à la C.U. Lorsque Le Gratteris pensera à ses lampadaires, idem. Si Thise souhaite entreprendre des travaux d’assainisse- ment, même chose. Beaucoup de demandes des 68 communes vont arri- ver sur le bureau du président. Seuls les plus forts seront-ils entendus ? Le bureau promet que non. Une méthode de gouvernance dite “unique” relocalise certaines politiques, des comités de secteur associant des élus communaux qui, jusqu’alors, n’in- tervenaient pas dans l’élaboration des politiques transférées ont été créés. Les élus communaux devraient donc être au cœur des décisions. 800 000 € à verser à l’État ? Le Grand Besançon a passé un pacte avec le préfet. Ce deal se nomme “la contractualisation”. L’Agglo ne doit pas dépasser ses dépenses de fonctionne- ment de + 1,2 % par an sous peine d’ap- plication d’une pénalité. Cette année, elle n’a pas respecté ce contrat et doit 800 000 euros à l’État, provisionnés par un prêt. Une discussion est engagée. La collectivité veut prouver que la hausse des dépenses est alourdie par le budget Transports. L’État n’avait pas tranché à l’heure où nous bouclions ces lignes. n Pénalité financière :

Jean-Louis Fousseret qui a vite compris qu’une erreur de communication était commise. Certes, elle n’est pas énorme. Mais elle témoigne d’une façon de pro- céder. Gabriel Baulieu a d’ailleurs envoyé une lettre d’excuse au maire de Tallenay. Le nom sera bien Grand Besançon Métropole (34 abstentions - 5 contre). Christophe Lime, conseiller communautaire de Besançon d’ironiser : “Avec ce vote, nous ne serons pas obligés de payer une agence de communication pour nous trouver un nom !” Historique, le moment le fut tout de

A nnoncé comme historique, le conseil communautaire du Grand Besançon - jeudi 28 février dernier - a bel et bien failli tourner au tragique. Historique car les 128 conseillers communautaires ont validé à la majorité le passage en Communauté urbaine applicable au 1 er juillet. Tragique parce que deux élus, non desmoindres, ont ouvertement critiqué une méthode de gouvernance. Tout est parti du choix du nom de la future communauté urbaine qui devait s’appeler “Besançon Métropole”. Bras droit de Jean-Louis Fousseret, Gabriel Baulieu (Serre-les-Sapins) a annoncé que le choix se porterait plutôt sur “Grand BesançonMétropole”. Les vice- présidents Robert Stepourjine (maire de Pirey) et Jean-Yves Pralon (Tallenay) ont littéralement bondi de leur chaise, eux, les voisins du 1 er vice-président. “Vous nous prenez pour des suppositoires car nous avions validé BesançonMétro-

pole” a lâché Jean-Yves Pralon. Ambiance… “Pourquoi le changer entre- temps ? Nous allons avec ce Grand Besançon Métropole passer pour des gens inconséquents” a enchaîné, cir- conspect, Robert Stepourjine.Malaise… “Nos services de communication nous ont conseillés ceci” a tenté de répondre

Le passage en Communauté urbaine a été largement validé. “Il nous donnera de la lisibilité face aux autres” dit le président Fousseret.

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