La Presse Bisontine 207 - Mars 2019
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019
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EN BREF
ENTREPRISES
Éviter les suicides “Le chef d’entreprise se sent souvent bien seul”
Lundisociable À l’occasion du Forum Lundisociable qui se déroulera le 11 mars au Kursaal de Besançon, les Bisontin(e) s sont invité(e) s, en ce mois de février, à participer au “Battle Food Challenge”, des concours de cuisine organisés sur les marchés de Besançon. Le défi ? Réaliser des recettes en lien avec les thématiques du forum comme cuisiner un plat équilibré avec un petit budget ou avec des produits issus des circuits courts. La finale se déroule le 28 février dans les locaux de Cuisine Mode d’emploi(s), partenaire du Forum Lundisociable. Le ou la gagnante remportera un week-end gastronomique à Paris pour 2 personnes et dînera à la table du chef étoilé, Thierry Marx, au Mandarin Oriental. Le prix sera remis à cette nouvelle étoile de la cuisine lors de la clôture du forum, le 11 mars. Emmaüs La Bibliothèque universitaire Claude Oytana de l’Université de Franche-Comté accueille, jusqu’au 8 mars, en partenariat avec la communauté Emmaüs de Besançon, une rétrospective historique à l’occasion des 70 ans du Mouvement Emmaüs.
A.P.E.S.A., comme Aide Psychologique pour les Entrepreneurs en Souffrance Aiguë. C’est le nom de l’association récemment consti- tuée par un noyau de chefs d’entreprise de la région. À sa tête, Christine-Noëlle Baudin, vice-présidente de la C.C.I. du Doubs.
L a Presse Bisontine : Pourquoi avoir créé une association destinée à aider les chefs d’entreprise en souffrance ? Christine-Noëlle Baudin : L’objectif d’A.P.E.S.A. est d’aider et d’apporter un soutien psychologique aux chefs d’en- treprise en souffrance aiguë. Hélas, ce sont des situations qui arrivent régu- lièrement. Ces situations sont souvent la conséquence de ce que dans le milieu on appelle “la règle des 3 D” : divorce, dépôt de bilan, dépression. Notre but, c’est donc d’éviter au chef d’entreprise de commettre le geste ultime. Un nou- veau cas de suicide est survenu en ce mois de janvier dans le Doubs. La souf- france est bien réelle dans ce milieu. Ce sujet ne doit pas rester tabou, et nous voulons faire en sorte que la parole se libère. Car quand il est confronté aux difficultés, le chef d’entreprise se sent souvent bien seul. L.P.B. : Les dispositifs existants au tribunal de commerce ou à la C.C.I. ne suffisaient pas ? C.-N.B. : Quand un chef d’entreprise se retrouve devant le tribunal de commerce, c’est sans doute à ce moment-là, et même plus tôt si c’est possible, qu’il faut anti- ciper les choses. Au sein de la C.C.I., il
existe bien un service juridique et un centre d’information et de prévention (C.I.P.) mais au-delà de ces services spé- cifiques qui concernent souvent des ques- tions juridiques, toutes les difficultés morales et psychologiques n’étaient trai- tées par personne. Au sein de cette nou- velle association, ce sont des psychologues ou des psychiatres qui interviennent. Il manquait juste une orchestration de tous les acteurs dans un cadre précis de déontologie. L’association comprend 11 membres fondateurs et une trentaine
de lanceurs d’alerte. Depuis sa création l’été dernier, l’association A.P.E.S.A. est déjà intervenue à cinq reprises. L.P.B. :Qui peut devenir lan- ceur d’alerte ? C.-N.B. : N’importe qui se sentant concerné ou sensibilisé à ces ques- tions. Une journée de formation à ce sujet a eu lieu le 12 février au siège de la C.C.I. à Besançon. Notre asso-
“J’ai été régulièrement témoin de la souffrance de ces chefs d’entreprise.”
Christine-Noëlle Baudin, présidente de l’association A.P.E.S.A. (photo archive L.P.B.).
ciation peut déjà compter sur une tren- taine de lanceurs d’alerte. L’idée, c’est d’intervenir très rapidement, le jour même, par un coup de téléphone ou une visite, dès qu’un lanceur d’alerte nous prévient. Ensuite, le suivi peut aller jusqu’à quatre ou cinq rendez-vous et après, on délègue le suivi du chef d’en- treprise à des professionnels. On peut également intervenir dans l’entourage ou la famille du chef d’entreprise.
L.P.B. : Pourquoi êtes-vous sensibilisée à cette question ? C.-N.B. : Dans mon parcours professionnel, j’ai été pendant 14 ans juge au tribunal de commerce et j’ai été régulièrement témoin de la souffrance de ces chefs d’en- treprise. Cette initiative nous semblait donc nécessaire et répondre à un besoin. Malheureusement, cette question reste encore un peu taboue. n Propos recueillis par J.-F.H.
DÉMOGRAPHIE 4 200 bébés par an à Besançon Moins de naissances à l’avenir Une étude de l’I.N.S.E.E. évoque une baisse du nombre de naissances en région depuis le début
E n 2017, les femmes de la région ont donné nais- sance à 27 600 bébés. Un chiffre qui a donc ten- dance à diminuer, en particula- rité depuis 2010.Une des raisons est à trouver dans la baisse de la fécondité, comme partout ail- leurs. Les Françaises qui déte- naient il y a peu encore l’un des plus hauts taux de fécondité en Europe, ont aujourd’hui en moyenne 1,8 enfant. Le nombre de femmes en âge de procréer va aussi en diminuant. “La région compte 565 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, 6 % de moins qu’en 2010” , constate l’I.N.S.E.E. Cette évo- lution plus marquée en Bour- gogne-Franche-Comté explique notamment que les naissances y aient plus fortement reculé qu’en France. Il faut ajouter à cela divers facteurs (recul de l’âge de la première grossesse, carrière longue…) et ce phéno- mène montant du “Ginks” pour “Green Inclination No Kids”, certaines femmes renonçant à la maternité par conviction éco- logique. Les maternités de la région devraient donc continuer à voir moins d’accouchements, a
minima jusqu’en 2030, période à laquelle “la génération née en 2000, plus nombreuse, sera à son tour en âge d’avoir des enfants” , prévient l’I.N.S.E.E. Seules Besançon et Dijon sem- blent faire exception avec un nombre de naissances stables. Le C.H.R.U. bisontin a même vu une augmentation de ses accou- chements au moment du trans- fert en 2012 de la maternité de Saint-Jacques à Minjoz, et dans les années qui ont suivi. Passant de 2 500 naissances à 2 800 aujourd’hui. “D’autres hôpitaux ont vécu la même situation. Dès que nous avons une nouvelle structure, il y a plus de nais- sances. Cela attire les futures mamans” , remarque le D r Blan- dine Mulin, médecin coordina- teur du Réseau Périnatalité de Franche-Comté. “D’une façon plus générale, les naissances dans les grandes villes ne dimi- nuent pas en raison du regrou- pement des populations autour des grands centres urbains.” La Polyclinique de Franche- Comté qui atteignait un temps quasiment le même nombre de naissances qu’au C.H.R.U. (plus de 2 000 naissances), a vu naître 1 413 bébés en 2018. “C’est stable
des années 1980, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2030. Les maternités bisontines sont toutefois épargnées.
On compte 12 centres périnataux de proximité et 19 maternités en Bourgogne-Franche-Comté.
qui prend en charge et lamaman et le bébé, pour éviter lesmultiples interlocuteurs et on s’adapte au plus près des besoins, y compris en pré et post-accouchement avec des ateliers massage, un soutien allaitement…” , énumère Marie- Noëlle Jacamon. La P.F.C. pro- pose aussi des approches inno- vantes comme l’hypnose ou le “winner flow” (un embout d’ex- sufflation utile aux mamans et par ricochet au bébé), pour lequel elle vient d’ailleurs d’obtenir le prix P.A.R.I. n S.G.
depuis 2017, mais il y a eu beau- coup moins d’accouchements ces dernières années” , reconnaît Marie Noëlle Jacamon, sage- femme cadre. Le transfert de Saint-Jacques a certes joué un rôle dans cette diminution des naissances, “mais il y a eu aussi le nouveau service maternité fusionné àTrévenans et la fusion des Régions qui a amené parfois un déplacement des actifs.” On continue toutefois d’y venir de toute la Franche-Comté, attiré par une offre de soins un peu différente. “C’est lamême équipe
13 % des mères n’accouchent pas dans la maternité du bassin où elles résident d’après l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté.
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