La Presse Bisontine 207 - Mars 2019

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019

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LA GAUCHE BISONTINE ÉPARPILLÉE FAÇON PUZZLE

La gauche plus que jamais désunie à un an des municipales l Municipales La droite ironise Il ne reste rien de la belle unité de façade qui prévalait À un an des municipales où Jean-Louis Fousseret laissera son fauteuil de maire, qui incarne les valeurs de gauche à Besançon ? Entre discussions d’appareils, petites manœuvres politiciennes et émergence du débat citoyen, l’union de la gauche est encore un lointain rêve.

Les fractures de la majorité

en 2014 sur la liste conduite par Jean-Louis Fousseret. Les dissensions au sein de l’équipe municipales sont de plus en plus difficiles à cacher.

Jean-Louis Fousseret compte désormais les soutiens sur les doigts des mains au sein de la municipalité.

O n sort les flingues à gauche. Et les langues se délient. Si le ralliement du maire à l’étiquette L.R.E.M. a été le détonateur, l’incendie semble aujourd’hui difficile à maîtriser dans les rangs d’une gauche qui paraît de plus en plus divisée. Défections et ral- liements se succèdent et à un an des municipales de mars 2020, bien malin qui pourra prédire l’issue d’un scrutin qui n’aura jamais connu une telle confi- guration. Entre un candidat L.R.E.M. à la succession du maire, Éric Alauzet qui attend l’onction de son parti pour être officialisé (c’est prévu en juin) et une majorité municipale qui se délite de jour en jour, la gauche bisontine ne montre pas son plus beau visage actuellement. Le principal favori à la succession de Jean-Louis Fousseret reste donc Éric Alauzet qui continue à multiplier les ralliements. Derniers en date, avec les neuf des treize élus L.R.E.M. du conseil municipal qui ont décidé de se rallier à la cause du député candidat : Pascal Curie, Danielle Dard, Béatrice

socialistes ont décidé de créer à l’au- tomne un intergroupe dont la parole semble de plus en plus libre et la contestation aux choix du maire de plus en plus affichée. Dans ce contexte de plus en plus tendu, la verte Anne Vignot ne cache plus son intention d’en découdre avec les troupes L.R.E.M. Au sein de cette majorité municipale divisée, il reste le parti socialiste qui a engagé sa propre démarche de désignation des candidats à la candidature, avec notamment l’ad- joint Nicolas Bodin qui a dégainé la sienne fin janvier. Enmarge, d’autres groupes de réflexion ou mouvements politiques de gauche tentent de s’organiser à l’image du mouvement Edge (pour Espace de dia- logue des gauches et des écologistes). “Le changement de positionnement politique du maire a créé une situation qui place les forces de gauche et éco- logistes devant une exigence nouvelle. C’est pour y répondre que nous avons créé cet espace de dialogue, d’échanges et de participation, ouvert à toutes celles et tous ceux qui désirent bâtir

Falcinella, Danielle Poissenot, Karima Rochdi, Dominique Schauss, Rémi Sthal, Catherine Thiébaut et Gérard Van Helle. Jean-Louis Fousseret éga- lement membre du groupe L.R.E.M. reste pour l’instant sur la réserve, cristallisant les fractures au seinmême du groupe L.R.E.M. D’autres anciens élus avaient déjà rejoint la démarche d’Éric Alauzet dans un “appel des 19” sur lequel figurait notamment le nom de Frank Monneur. “Ce même Frank Monneur qui était en 2012 aux côtés d’Yves-Michel Dahoui pour expliquer à tout le monde pourquoi il ne fallait pas voter Éric Alauzet !” ironise un cadre du P.-S. bisontin. L’ambiance n’est donc pas à la franche harmonie au sein du groupe L.R.E.M. dont la référente départementale, Alexandra Cordier, pourrait contester la légitimité d’Éric Alauzet en présentant elle- même sa candidature. Pour l’instant, elle élude la question. Aux déboires de L.R.E.M. s’ajoute la division sur la gauche de l’échiquier municipal depuis que des élus com- munistes, verts, et une poignée de

ensemble une alternative aux politiques libérales” notent Marcelle Choblet et Claude Mercier, co-président de Edge Besançon. Enfin il y a les Insoumis de Besançon qui pour l’instant refusent toute idée de participation à des dis- cussions autour d’une alliance possible de ces gauches plus hétéroclites que plurielles. De cette désunion de la gauche, la droite municipale s’émeut : “Et Besan- çon dans tout ça ? interroge Jacques Grosperrin, le leader de la droite bison- tine. Sur 41 élus de la majorité qui ont été désignés pour gérer notre ville, combien de personnes reste-t-il pour porter les projets et les messages de la municipalité ? Aumoment où Besançon a plus que jamais besoin d’une équipe dynamique pour relancer son attrac- tivité, nous faisons le triste constat d’une ville à l’arrêt. Les personnes élues sur la liste de M. Fousseret tergiversent. Que de temps perdu pendant que d’au- tres villes avancent” commente oppor- tunément M. Grosperrin. n J.-F.H.

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