La Presse Bisontine 206 - Février 2019

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

Urbanisme : les tops et les flops bisontins

Les flops

L ocataires et propriétaires du Centre Saint-Pierre à Besan- çon en ont assez de la “mauvaise” presse de leur immeuble. Peuvent-ils admettre que la résidence ressemble à tout sauf à un centre commercial ? Le rez-de-chaussée est morti- fère. 3 000 m 2 et 70 cellules étaient occupées aux grandes heures du centre dans les années quatre-vingt. La plupart de celles-ci ont fermé. Idéalement placé à l’angle de rue de la République et de l’avenue Gaulard, cet espace dispose à ses étages de magnifiques vues sur le Parc Micaud. Demeure de l’activité commerciale avec coiffeur, restaurant-self… n Le mortifère Centre Saint-Pierre

La place de la Liberté aux Chaprais

P révue en 2019, l’ouverture de la partie haute de la zone commerciale de Chalezeule, aussi appelée Mar- nières, n’a jamais démarré. Le groupe Frey avait pré- vu d’investir là 12 millions d’euros pour y développer et gérer 9 750 m 2 de surface de plancher dont 8 750 m 2 dédiés aux commerces et un restaurant de 1 000 m 2 . Mais voilà, la C.D.A.C. n’a pas donné le feu vert à l’aménageur si bien que Frey a lâché le projet bisontin. Cela fait beaucoup puisque l’aménageur Klépierre, en 2011, avait lui aussi jeté l’éponge. Le Grand Besançon a investi là plusieurs millions d’euros dans le rachat des terrains de la S.P.A., de l’entreprise Mares- chal, ou encore dans la création d’une nouvelle rue goudron- née qui débouche… sur une voie sans issue. Bref, cela fait tache alors que le bas de la zone est, lui, ouvert. Lors de l’inau- guration du Retail Park Carrefour, la première adjointe de Chalezeule a rappelé qu’il ne fait pas oublier la partie hau- te… qui n’était autre que la porte d’entrée de la zone com- merciale ! Un investisseur était sur les rangs pour racheter le terrain à un prix bien inférieur… n Le haut des Marnières

“L e mur de la hon- te : les vestiges d’une pissotière” indiquait l’asso- ciation “Vivre aux Chaprais” qui n’a eu de cesse de récla- mer “une mise en valeur de cet- te place.” La place de la Liber- té d’où a été lancée le 7 septembre 1944 l’attaque des combattants volontaires pour la libération de la ville de Besançon est située au car- refour de la rue de Belfort avec les rues de la Liberté, des Deux Princesses et des Chaprais, en face de la rue du Cercle. Elle sert surtout au stationnement de 10 voitures, avec 3 arbres, un local pour les anciens com-

battants, un espace utilisé par les services de la voirie, un chalet de compostage. Triste, sans âme. L’association avait averti lemaire, qui avait répon- du : “La ville souhaite y pour- suivre sa politique d’embellis- sement. Elle est clairement une priorité avec d’autres places emblématiques de la ville telles que la place Victor Hugo, le square Saint-Amour, et la pla- ce du 8 septembre. Nous enga- gerons une concertation sur le quartier pour retenir les meilleurs aménagements en fonction des usages souhaités pour ses espaces publics par le quartier.” Cinq ans plus tard, toujours rien. n

l’été. Les radiateurs électriques doivent tourner à plein pour réchauffer les pièces en cette période et lorsque le soleil tape fort, la chaleur devient lour- de. La cour intérieure est une grande une place en béton aus- tère. Pour briller, la toiture doit être régulièrement asti- quée. Son emplacement au bord du pont Canot en fait tou- tefois un site remarquable. n

S ous ses airs de sou- coupe volante posée au bord du Doubs, le centre d’affaires La City vieillit mal. L’intérieur du bâtiment est une passoire énergétique où il fait froid l’hi- ver et où l’on crève de chaud La City

C ôté pile, côté face. D’un côté une rue au soleil avec de jolies maison- nettes. De l’autre, un côté à l’ombre où se succèdent un parking, un terrain désaf- fecté et d’anciennes industries. Casamène a un double visage. Les bâtiments qui jouxtent le chemin de halage semblent désaffectés. Pourtant, une par- tie d’entre eux abritent de l’ac- tivité comme le Relais vélo ou un peu plus loin des résidences d’artistes, d’associations. Le parking Casamène est quant à lui souvent vide. Destiné dès 2011 à devenir un parking- relais, il n’a jamais obtenu les espoirs placés en lui. Voilà des années que le site n’a jamais bougé.À noter qu’un terrain est répertorié dans la base de don- nées “Basol” des sites et sols pollués (ou potentiellement pol- lués). Le lieu a accueilli une usine fabricant du gaz à partir de la distillation de la houille de 1914 à 1961. Actuellement, il n’est plus utilisé. Il était consti- tué à la fin de son exploitation en 1999 d’une zone de stocka- ge d’hydrocarbures, d’une zone de stockage de carburant et d’une zone utilisée pour le ravi- taillement. n Le secteur de Casamène

S ymbole de la tentative de reconquête urbaine de Pla- noise, la place Cassin et son avenue du Parc (photo) desservant d’autres secteurs de Planoise a été imagi- née comme une ville nouvelle à sa construction dans les années soixante-dix mais bien vite son architecture est contestée et les problématiques économiques et sociales que le quartier traverse donnent un sérieux coup de vieux à l’en- semble. La présence de friches commerciales récentes renfor- ce ce sentiment à part, même si, Cassin reste un des secteurs les plus vivants de Planoise et de Besançon. n La place Cassin et l’avenue du Parc

La Rhodiaceta, ombre d’elle-même

L e maire s’était toujours promis, quand il descen- dait la côte de Morre, d’évacuer ce point noir qu’est la Rhodiaceta… sans toutefois oublier son passé industriel. Après moult péripéties liées à 25 ans de bataille judiciaire, l’ex-industrie laissera place dès l’été à un parc urbain de 5 hec- tares, sous la Citadelle, dont des locaux seront mis à dispo- sition du Sport nautique bison- tin. Des vestiges du passé res-

tent comme “la cathédrale”, le château d’eau… soit environ 3 000 m 2 de bâtiments, dont le plus ancien, créé en 1895. À mesure que les pelleteuses sont entrées en action depuis 2018 pour grignoter l’espace, les habi- tants du quartier des Prés-de- Vaux voient désormais jour après jour leur environnement s’ouvrir. Le chantier de décons- truction donne déjà cet espoir d’offrir à l’entrée de Rivotte une vision bucolique. n