La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

BESANÇON

5 La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

SOCIÉTÉ

Les proches invités à réagir

Violence faite aux femmes : “cela n’arrive pas qu’aux autres” Plusieurs rendez-vous sont donnés jusqu’en décembre à Besançon en écho à la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes. Un sujet tristement d’actualité avec les récents meurtres d’Alexia Daval et de Razia.

ê tre harcelées, menacées, violées, assassinées, maltraitées, mépri- sées… simplement parce que l’on est une femme reste une réalité encore aujourd’hui. Ce qui ne semble plus entendable au XXI ème siècle trouve toujours une expression dans de multiples formes de violence, “partout et dans tous les milieux sociaux” , souligne Christine Perrot, présidente de Solidarité femmes Besan- çon. “On compte environ 150 assassi-

prochains jours d’assister à un spec- tacle au Kursaal, de visionner le film “Les conquérantes” au cinéma Méga- rama du centre-ville ou encore de par- ticiper à un colloque le 26 et 27 novembre au Centre diocésain sur la parentalité et la violence conjuga- le. Car les maltraitances “ne concer- nent pas seulement chaque couple en son sein” , rappelle Christine Perrot qui aimerait voir une plus large prise de conscience et un changement de comportement des proches, encore trop souvent dans l’inaction. “Cela n’arri- ve pas qu’aux autres et il faut avoir le courage d’intervenir et d’aider la per- sonne violentée, quitte à rompre une amitié ou des liens familiaux provi- soirement.” Pour cela, il existe un numé- ro d’écoute, le 39 19, accessible 7 jours sur 7 “et qui ne s’affiche pas dans la liste des communications pour celles qui ont peur” , précise la présidente de Solidarité Femmes. Portant la même démarche de soutien, le mouvement “Nous toutes” (parti de Paris avec plusieurs ramifications aujourd’hui en région) organise aussi une marche le 24 novembre à Besan- çon, pour lutter contre les violences

nats de femmes chaque année en Fran- ce et en même temps, plus de 220 000 souffrent au quotidien. Si nous sommes révoltées par ces décès, on l’est tout autant sur l’emprise qu’ont à subir ces femmes des années durant.” L’association travaille avec un collec- tif d’associations locales depuis plus de 10 ans sur ces questions.Avec Miroir de Femmes, Amnesty International, Osez le Féminisme, le Mouvement du Nid, Soroptimist… elle propose ces

Tous les deux jours et demi, une femme meurt sous les coups de son conjoint.

si cela lui chante” , comme cela est rap- pelé sur sa page Facebook. Si des structures existent, il resterait par ailleurs encore à faire selon Chris- tine Perrot. “Il manque du personnel et des moyens, la prise en charge des femmes battues se faisant sur le long terme, et la protection n’est parfois pas suffisante comme on l’a vu avec Razia (N.D.L.R. : la jeune mère de 3 enfants, poignardée dans la rue par son mari, avait déposé 7 plaintes à Besançon et Marseille). Il faut réactualiser les outils de protection.” n S.G.

sexistes. Leur objectif ? S’emparer de l’indignation suscitée par les hashtags “Me too” et “Balance ton porc” pour “organiser une déferlante féministe”

200 personnes ont participé à l’hommage rendu à Razia début novembre à l’appel de l’association Solidarité femmes (photo Solidarité femmes).

et définitivement ancré dans les esprits qu’une femme “n’est jamais res- ponsable des violences qu’elle subit” et qu’elle “a le droit de porter une mini-jupe, de se balader seule le soir, de refuser de parler à quelqu’un ou d’avoir un rapport sexuel, et de faire des photos nues

“Une femme a

le droit de porter une mini-jupe.”.

Programme des animations sur www.solidaritefemmes25.org

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