La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018
BESANÇON
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La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018
JUSTICE
Environ 400 détenus aujourd’hui La maison d’arrêt arrive à saturation Cet été a connu une nouvelle montée en charge, avec un nombre de détenus en augmentation depuis la fin 2017. Les 275 places théoriques sont largement dépassées à Besançon.
La maison d’arrêt de Besançon
héberge quelque
400 détenus alors que sa capacité opérationnelle est de 275 places.
“A ujourd’hui, quasi- ment toutes les cel- lules sont dou- blées” , indique Nicolas Rahon, secrétaire U.F.A.P. U.N.S.A. Justice à la maison d’arrêt de Besançon, “et
avec une redirection en cas de trop-plein d’effectifs, vers les centres de détention les plus proches, dont Besançon fait par- tie. “Les autres se situent à Varennes-le-Grand et Joux-la- Ville. Orléans et Châteaudun se trouvant trop éloignés pour les visites familiales.” La surpopulation carcérale n’est bien sûr pas propre à la Franche- Comté, mais engendre de diffi- ciles conditions de vie et d’exer- cice pour les détenus comme les gardiens. La promiscuité géné- rant souvent des conflits “que l’on ne peut pas désamorcer par des transferts dans des cellules vides.” Interrogée, la Chancellerie fait savoir qu’il y a “certes une aug- mentation de la surpopulation à Besançon depuis début de l’an- née mais pas de tensions parti- culières côté détenus : pas d’ac- croissement des violences, ni de matelas au sol.” Seul le mois d’août a vu un taux d’occupa-
cela va poser problème si l’on vient à garder un moment les 400 détenus actuels, il faudra avoir des matelas au sol.” Une situation que connaissent déjà les petites structures de Vesoul, Montbéliard, Lons-le-Saunier…
tion plus élevé qu’au niveau national à 143,3 % (alors qu’il est plutôt inférieur chaque mois d’un à huit points à la moyen- ne française). Si l’augmentation des délits peut expliquer en partie la situation, on trouve aussi un début de réponse dans le découpage des régions pénitentiaires d’après Nicolas Rahon. “Quand nous
nouvelle prison à Lure, qui aurait permis de souffler. Alors même que le président Hollande s’y était dit favorable “lors d’un comité interministériel sur la ruralité, organisé à Vesoul le 14 septembre 2015” , rappelle la présidente de Région, Marie- Guite Dufay, dans un commu- niqué. Ce revirement est jugé “d’autant plus inopportun, incompréhensible et brutal” que le projet était l’un “des plus avan- cés et aboutis de France” , déjà inscrit dans la programmation 2015-2017du ministère de la Justice. Les services déconcen- trés de l’État et les collectivités locales qui avaient travaillé de concert pour que cela aboutis- se, comptaient pour le moins dessus. Mais il faudra donc fai- re sans. n S.G.
la D.I.S.P. de Dijon où il y a moins de centres, on voit plus de tensions.” À tel point que cer- taines longues peines en atten- te de transfert feront sans dou- te leurs années à Besançon. Après un conflit social assez dur en début d’année, le milieu péni- tentiaire bisontin est pour ain- si dire inquiet. “Aucun signe ne laisse entrevoir une diminution prochaine des effectifs” : la poli- tique des courtes peines et des aménagements (bracelet élec- tronique, centre de semi-liber- té…) ne semblant pas suivi des faits par les juges, et le plan pénitentiaire ayant déjà repous- sé une partie des places sup- plémentaires à créer au pro- chain quinquennat. S’est ajoutée ce 16 octobre l’an- nonce de l’abandon définitif du projet de reconstruction d’une
étions rattachés à la Direction inter- régionale des ser- vices péniten- tiaires (D.I.S.P.) de Strasbourg, de 2009 jusqu’en 2017, on avait pas mal de transferts et on arrivait à stabiliser notre effectif à 320 déte- nus. En passant à
De nombreux transferts en attente.
Certaines longues peines en attente de transfert feront sans doute leurs années à Besançon (photo archive L.P.B.).
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