La Presse Bisontine 202 - Octobre 2018

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 202 - Octobre 2018

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THISE

Polémique dans le Grand Besançon

Contrôles des piscines et abris de jardin : les remous continuent ? Les langues se délient à Thise après la décision du maire de “dénoncer” tous ceux qui ne sont pas en règle via l’utilisation d’images satellites des propriétés privées sur Internet.

C omme tous les édiles, Alain Loriguet sait les finances comptables de sa commune limitées, baisse de dotations oblige.Alors lui est venu l’idée d’utiliser - avec son adjoint aux finances - le célèbre moteur de recherche Google Earth pour traquer les piscines et abris de jardin (de plus de 9 m 2 ) non déclarées. Malin, et à la fois sensible. Une autre commune en France en aurait fait de même. À chaque fraude, la commune peut empocher 350 euros en taxe d’aménagement et quasiment 1 000 euros pour une extension de 25 m 2 (dont une part est reversée aux autres collectivi- tés). “Nous avons réalisé beau- coup d’économies, de la baisse du nombre d’adjoints à la négo- ciation d’emprunts en passant par l’extinction des lumières la

aux finances. Pour autant, des plaintes orales et des courriers dont certains sont arrivés à notre rédaction ont fait part de l’incompréhen- sion des habitants qui se sont sentis épiés dans leur proprié- té. Ils ont dénoncé une métho- de “intrusive” sachant qu’il n’est pas possible de flouter sa mai- son. Sous couvert d’anonymat, un adjoint remarque que la méthode était, peut-être, “cava- lière.” La loi est dure mais c’est la loi. Dura lex, sed lex . Dans toute vague, surtout pour une piscine, il y a l’effet ressac. Lorsqu’il était premier adjoint du temps de la mandature de Bernard Moyse (maire de Thi- se de 2008 à 2014), Alain Lori- guet se serait fait rappeler ora- lement à l’ordre pour un abri de jardin. “Je confirme. Nous lui avions demandé - avec mon

nuit. Maintenant, on fait les fonds de tiroirs. Il n’y a pas de raisons que certains payent et pas d’autres. Nous sommes dans un cadre équitable et juste” argu- mente le maire. Environ 25 propriétaires thi- siens indélicats ou mal infor- més ont été épinglés. Prévenus par un mot dans le Flash info

Thise a fait la chasse aux piscines et abris de jardin non déclarés avec l’aide de Google Earth !

durant l’été, les habitants de la troisième com- mune en taille de l’Agglomération ont réagi en mai- rie. “Je n’ai aucu- ne remarque néga- tive. Des gens sont venus s’informer, d’autre se mettre en règle” se défend Alain Loriguet qui a validé ce projet avec son adjoint

350 euros pour une piscine détectée.

l’air !” dit Bernard Moyse. “Ce P.L.U., c’était n’importe quoi. M. Moyse lui a fait capoter la création d’une maison médica- le.” Le passé, c’est le passé. Thise veut aller de l’avant. La com- mune a encore de - grands - pro- jet comme la création d’une rési- dence senior, la rénovation des hangars de l’aérodrome. n E.Ch.

salon de jardin !” Dont acte. Un différend subsiste entre l’an- cien maire et l’ancien premier adjoint. “Alain Loriguet parle de baisses de subventions pour argumenter son choix. Or, il oublie qu’il a fait perdre à la commune 114 000 euros enmon- tant une véritable cabale contre le P.L.U. que nous devions appli- quer mais qui a été abandonné. Ce fut 114 000 euros mis en

adjoint à l’urbanisme de l’époque - de se mettre en conformité avec une construction” témoigne Ber- nard Moyse. Alain Loriguet répond très franchement : “C’est totalement faux, c’est un men- songe. J’ai bien construit l’an dernier une extension qui est déclarée. Il faut être crédible et j’ai payé la taxe d’aménagement : c’est légal et clair. J’ai bien un socle en béton…qui supporte un

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