La Presse Bisontine 201 - Septembre 2018

l’événement

La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

Arrêté Anti-mendicité : lA fin de l’Aventure pour lA gAuche bisontine ?

La gauche bisontine se déchire depuis la polémique née de l’adoption par la municipalité d’un arrêté contre la mendicité dite agressive. Face aux critiques, le maire de Besançon est de plus en plus isolé. La campagne pour les municipales de 2020 est lancée.

l Polémique Les suites de l’affaire Fousseret, l’homme “blessé”

de l’ultra-gauche fera-t-elle plier le maire de Besançon ? “Cer- tainement pas. Si la justice me donne tort, je me soumettrai évi- demment à sa décision. Sinon, il n’y a aucune raison que je reti- re cet arrêté pris dans l’intérêt général. Et sur le plan politique, je ne dévierai pas d’un pouce. J’appliquerai strictement le pro- gramme pour lequel nous avons été élus.” Et après une courte pause…, “jusqu’en mars 2020” ajoute-t-il. n J.-F.H. Jean-Louis Fousseret : “On veut me faire passer pour ce que je ne suis pas. C’est inacceptable.” Dans son article 1 er , l’arrêté muni- cipal pris au début de l’été sti- pulait que “la consommation d’al- cool, la mendicité, accompagnée ou non d’animaux, les regrou- pements, ainsi que la station assi- se ou allongée lorsqu’elle consti- tue une entrave à la circulation publique sont interdites.” n Que disait précisément l’arrêté ?

Même avec la menace de voir annulé son arrêté municipal, le maire de Besançon n’a aucun regret sur l’adoption du texte. Il se dit en même temps très affecté par les attaques reçues de son aile gauche.

“C’ est notre petite affaire Benalla à nous !” lâche un proche du maire de Besançon en évoquant l’épiso- de qui a empoisonné la fin de l’été à Besançon. Et fortement ébranlé la sérénité de son mai- re. “Je suis blessé, affecté par la

tournure de ces événements alors qu’en tant que maire pragma- tique, j’ai pris cette mesure en toute bonne foi afin de répondre aux nombreuses sollicitations des gens qui me faisaient part de ces phénomènes en ville” sou- pire Jean-Louis Fousseret. Pour lui, les réactions suscitées ces dernières semaines sont certes blessantes, “mais surtout

“Une application intelligente de l’arrêté” A ucun S.D.F. ou mendiant n’a été verbalisé depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté au début de l’été selon les sources policières. Pour autant, il a permis plusieurs fois aux forces de l’ordre bisontine d’intervenir. “Nous avons plusieurs fois donné des injonctions à quitter les lieux. Il y a eu une application intelli- gente de cet arrêté” note Benoît Desferet, le directeur départe- mental de la sécurité publique qui reconnaît, contrairement aux affirmations béates des anti-arrêtés, que “des violences en ville dans lesquelles des S.D.F. étaient impliqués surviennent, de maniè- re assez régulière. Ce sont des agressions la plupart du temps pour de l’argent, qui empoisonnent la vie des passants.” n

judiciaire que les juges admi- nistratifs devaient examiner. S’ils ne déclaraient pas cet arrê- té inapplicable dans l’urgence, il serait de toute façon attaqué sur le fond par ses opposants. Sur le terrain, la contestation n’est pas terminée. Après un premier rassemblement orga- nisé dans l’urgence le 18 août qui a réuni une bonne centaine de contestataires sur la place Pasteur, une seconde manifes- tation est prévue le 1 er sep- tembre. La colère des militants

et conscience” , Jean-Louis Fous- seret se dit horripilé qu’on veuille “me faire passer pour ce que je

injustes.” En briscard de la politique, il y voit évidemment aussi des manœuvres pré-électorales. “On veut jeter le discrédit sur le mai- re, et par ricochet sur l’action du président de la République, c’est évident. Depuis que je suis un maire L.R.E.M., non seule- ment il n’y a pas moins de mesures sociales à Besançon, mais l’action sociale n’a jamais été une aussi grande priorité dans cette ville.” Répétant qu’il a pris cet arrêté “en mon âme

ne suis pas. C’est inacceptable” dit- il en affirmant avoir reçu “des centaines de mes- sages de soutien ces derniers jours.” Le fameux arrê- té municipal était donc sus- pendu au recours

Sur le terrain, la contestation

n’est pas terminée.

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