La Presse Bisontine 201 - Septembre 2018

LE PORTRAIT

47 La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

BESANÇON

Un passage remarqué aux 24 heures du Temps

Emmanuel Faaitoa, l’horloger tahitien

Il a développé la première marque de montre polynésienne : Temanus. Un savant mélange de ses origines mortuaciennes et tahitiennes qui détonne dans le milieu horloger.

passage chez Novo Cristal à La Chaux- de-Fonds, il décide d’écrire sa propre his- toire. Arrivé à 40 ans et après le décès de son papa, Emmanuel veut concrétiser une idée de longue date : introduire la nacre et la perle dans les montres. “J’ai été long- temps baigné dans l’un et l’autre des domaines, sans les avoir jamais vu être réunis.” Il dépose un premier brevet en décembre 2008 pour une montre avec tige de remontoir en perle de culture. Un pari novateur qui ne prend pas tout de suite. “Ici, onme disait que c’était moche et à Tahiti, la montre n’était pas vraiment l’accessoire mode privilégié, loin derrière le paréo.” Quand aujourd’hui il n’arrive plus à fournir ce qu’on lui demande. “Je suis pire que Rolex, j’ai six mois d’atten- te pour livrer !” , s’amuse-t-il. “Le cap des 10 ans semble donner l’idée du profes- sionnalisme.” Son activité horlogère prend autant d’importance désormais que la création de bijoux menée en parallèle. À Tahiti, il passe pour un créateur assez moderne avec des bagues et des colliers à base de céramique ou de titane. Un par- tenariat noué avec Jean-Pierre Lépine lui permet aussi de proposer des stylos originaux. Et s’il constate toujours une certaine fri- losité du milieu horloger, “18 700 km de différence, c’est énorme dans la tête et le relationnel” , il espère néanmoins déve- lopper “d’autres collaborations avec de grandes marques sur des petites séries” , avec des mouvements mécaniques cette fois. C’était en partie l’objectif de sa venue aux 24 heures duTemps à Besançon. L’ap- pel est lancé. Ces montres à quartz avec une gamme de prix moyenne de 300 à 800 euros (pou- vant aller jusqu’à 4 000 euros suivant la qualité des perles et de la nacre) ont fait la preuve de leur intérêt, avec une valeur ajoutée apportée sur les bracelets. “Les pièces en nacre sont gravées à la main en Polynésie et déclinables à l’infini.” Frap- pée au dos d’un “Fabriqué à Besançon”, elles associent sa double culture jusque dans le nom de la marque. “Ma femme, originaire de Pouilley-les-Vignes, s’appelle aussi Emmanuelle et on nous surnomme les Temanus à Tahiti, ce qui veut dire oiseaux, d’où le logo.” Le mélange des genres est pour ainsi dire une habitude, jusque dans son assiette où il marie sau- cisse de Morteau et comté avec l’Uru, la patate locale. Emmanuel projette même un jour d’ouvrir sa boutique “Au Doubs Tahiti” où il pourrait définitivement scel- ler l’union de ses deux sangs. n S.G.

S es amis aiment le surnommer “le bug” car son physique très proche de celui d’un Polynésien, tranche avec son accent franc-comtois. Il ne lui serait pas difficile pourtant d’adopter “le parlé tahitien”, nourri très tôt de cette culture d’outre-mer par son père arrivé par le biais de l’armée à Mor- teau, mais il aime cette double apparte- nance. “Ma mère ne pouvait pas vivre sans ses sapins, mon père sans son lagon. Ce qui fait que j’ai eu la chance de faire mes études à Morteau, tout en me rendant régu- lièrement à Tahiti. Ma mère me disait si tu travailles bien, tu pourras y aller, autant dire que j’étais motivé !”

Bio express

l Né à Besançon d’une mère mortuacienne et d’un père tahitien l Il a vécu jusqu’à l’âge de 5 ans à Tahiti l Il habite aujourd’hui à Mahina, à 10 km de Papeete l Passé chez Comadur et Novo Cristal en Suisse

Il décroche son B.E.P. élec- tromécanique sans vrai but précis, étant plus connu à l’époque comme musicien et animateur de bals dans le Haut-Doubs, avant de se diri- ger naturellement vers l’hor- logerie. “J’ai commencé com- me mécanicien prototypiste chez Comadur aux Brenets.” 14 ans plus tard et après un

Ses souvenirs à ski en paréo !

Aujourd’hui, Emmanuel vit à Tahiti et ne revient que quelques mois dans le Doubs pour le développement de sa marque.

Pour la mécanique de ses montres, Emmanuel travaille avec S.M.B. à Besançon.

Contact : temanus@orange.fr

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