La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

EN BREF

JUSTICE

10 ans après… “On a l’impression que les notaires et les huissiers ont tous les droits” L’affaire de l’ex-notaire d’Orchamps, Bertrand Baltzinger (condamné pour détournement de fonds et abus de confiance), continue d’impacter les victimes, qui voient aujourd’hui leurs sollicitations menacées par le délai de prescription.

Via Francigena La Via Francigena, chemin historique encore méconnu qui passe par Besançon, reprend vie grâce à une mobilisation de passionné. “La Via Francigena en Terre de France” est un ouvrage destiné à guider des visiteurs motorisés, des pèlerins ou des randonneurs vers les étapes incontournables et facilement accessibles de ce parcours, en respectant le plus possible le tracé suivi par Sigéric en 990 de Rome à Canterbury. Prix de vente 8 euros. En vente dans les librairies, monuments et offices de tourisme le long de la Via Francigena. Repas-spectacle Repas-spectacle animé par les Marchands de bonheur jeudi 10 et vendredi 11 mai à l’exposition éphémère à La Vèze à 19 heures. Tarifs : 18 euros par personne. Renseignements au 06 10 54 19 88. Livre Fête du livre de jeunesse de Palente du 14 au 20 mai. Thème de cette édition 2018 : les héros. Avec auteurs, illustrateurs, expos, ateliers, animations et spectacles. Renseignements : M.J.C. de Palente au 03 81 80 41 80.

E lle crie au scandale et ne mesure plus son désar- roi. Nelly Barato fait par- tie des plaignants et se bat depuis près de dix ans pour que justice lui soit rendue. Sans véritable résultat. “On a l’im- pression d’avoir affaire à une mafia et que les notaires et les huissiers ont tous les droits.” Une récente décision des Pru- d’hommes la pousse à s’indi- gner un peu plus. “J’ai vendu en février 2008 mon fonds de commerce de courtage à un ami de M. Baltzinger et non seule- ment je n’ai pas été payée, mais en plus je me suis aperçue au moment de ma retraite qu’il ne m’avait jamais déclarée. J’ai alors demandé réparation et on me déboute au motif qu’il y a prescription, en m’obligeant en plus à lui verser 1 500 euros, ce

tion de gérance pendant cinq ans. Son ex-compagne, égale- ment impliquée, avait, elle, choi- si de ne pas faire appel de son jugement (N.D.L.R. : un an de prison avec sursis). Quant à Bertrand Baltzinger, il vient de sortir de prison en janvier der- nier après y avoir effectué sa peine de deux ans. Pour mémoire, l’ex-notaire était accusé d'avoir détourné des chèques de comptes clients de son office notarial entre 2006 et 2008, portant sur plusieurs millions d’euros, pour les réin- jecter dans des sociétés immo- bilières bisontines et pari- siennes. Faisant au passage une trentaine de victimes. “On se sent floués. Personne n’a jamais été dédommagé de ces détour- nements” , souligne Nelly Bara- to, qui insiste sur les consé-

n’est pas normal !” Désabusée, elle ne tient pas pour autant à lâcher prise dans l’attente d’une audience au tri- bunal de Besançon concernant Sébastien Pretet, l’un des deux collaborateurs de l’ancien notai- re accusé de recel et complici-

té, qui poursuit les actions en justice (appel, pourvoi en cassation…) depuis sa condamnation en 2014.Mais, éniè- me rebondisse- ment, cette audien- ce vient d’être reportée au 20 sep- tembre. Lui avait été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, assor- ti d’une interdic-

Six suicides seraient liés à cette affaire.

Un peu plus d’une trentaine de plaignants s’étaient portés partie civile dans cette affaire, dont Nelly Barato.

prison !” , et la prochaine pres- cription laisse peu d’espoir sur l’avenir. “Si la Chambre régio- nale des notaires avait réagi, il n’y aurait jamais eu autant de fonds détournés. Nous avions mis le doigt sur le fait qu’un notaire n’a pas le droit de gérer une agence immobilière” , conclut-elle avec regret. n S.G.

quences dramatiques de cette affaire. Six suicides y seraient directement liés d’après elle, “des personnes qui ont perdu leur entreprise, leur maison, leur commerce…” Les jugements rendus jusqu’ici n’offrent pas de réparations suf- fisantes à son sens : “Nous aurions préféré qu’il nous rem- bourse, plutôt qu’il fasse de la

CORCELLES-FERRIÈRES La grogne monte Le non-retour à la semaine de 4 jours passe mal

Le Regroupement pédagogique intercommunal (R.P.I.) local fait exception en ne revenant pas sur la réforme des rythmes scolaires. Ce que n’apprécient pas les parents d’élèves. D’autant que cette décision serait liée à un simple problème de bus.

L a stupéfaction a laissé pla- ce à la colère et l’envie d’agir. “Après cinq ans d’application de cette réfor- me, nous constatons que nos enfants sont bien plus fatigués qu’avant et que les activités pré- conisées n’ont pas été mises en place, faute de budget” , lance l’une des mamans. “On a pure- ment et simplement doublé leur temps de garderie aux frais des parents !” , ajoute une autre. Quand est venu le moment de donner un avis consultatif sur

le retour à la semaine des 4 jours, suite au décret de 2017 l’y auto- risant sur dérogation, il n’a ain- si pas été fait mystère du sou- hait des parents. “Un avis favorable du conseil d’école en est d’ailleurs ressorti.” Mais le 23 mars dernier, la mau- vaise surprise tombe. La déro- gation demandée par la Com- munauté de commune du Val Marnaysien (à laquelle le R.P.I. de Berthelange, Corcelles-Fer- rières, Corcondray et Ferrières- les-Bois est désormais rattaché

depuis la loi N.O.T.R.E.), est refusée pour cause de “problè- me technique au niveau de l’or- ganisation des transports.” L’étonnement est d’autant plus grand que les autres R.P.I. du Val Marnaysien mais aussi de Saint-Vit, Routelle, Antorpe… n’ont pas eu à souffrir de la même décision. La commune de Mercey-le-Grand qui rencon- trait le problème, aurait fina- lement trouvé une solution. “Nous demandons que nos enfants ne soient pas lésés. Un

La centaine d’élèves du R.P.I. de Berthelange, Corcelles-Ferrières, Corcondray et Ferrières-les-Bois pourrait bien rester à 4,5 jours à la prochaine rentrée.

plus de 700 000 euros que la col- lectivité devrait débourser pour remédier aux problèmes de ramassage liés à ce retour en arrière, sur l’ensemble de son territoire. Ici, les parents se disent en colè- re, après s’être rendus à l’Ins-

maintien à 4,5 jours isole com- plètement notre R.P.I. des acti- vités alentour” , souligne Jérô- me Boudinet, dont deux des trois enfants sont actuellement sco- larisés à Corcelles. “Par ailleurs, ce n’est pas à l’école de s’adap- ter aux horaires du transpor- teur mais bien l’inverse.” Car c’est bien là que le bât blesse. La décision aurait été motivée par un problème de chaînage de bus entre différentes écoles, dont la leur. Le retour a quatre jours nécessitant de rajouter un bus, avec un surcoût de 30 000 euros pour la Région à qui incombe la compétence des transports sco- laires. Au cumul, c’est un peu

en place des 4,5 jours, le bus pas- sait sans problème.” Ils prévoient des opérations coup de poing pour se faire entendre. Quand d’autres envisagent la solution des écoles privées. Le ras-le-bol gagnerait aussi les habitants, qui avaient déjà eu l’impression de “ne pas avoir été entendus” au moment du rat- tachement au Val Marnaysien. “Ce n’est pas notre bassin de vie, ni notre bassin d’emploi contrai- rement au Grand Besançon et à Saint-Vit.” L’augmentation de la part intercommunale sur les taxes n’étant pas pour apaiser les esprits. n S.G.

Le système de ramassage scolaire du R.P.I. traverse aujourd’hui plusieurs communes et pose un problème de chaînage dans le cas d’un retour à 4 jours.

pection acadé- mique et avoir pris contact avec la Région, sans résultat. “On a déjà des classes à triple niveau à deux maîtresses. Cette fois, on dit non ! D’autant qu’avant la mise

“Nos enfants ne doivent pas être lésés.”

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