La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

DOSSIER

23 La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

l Bénévolat

Une association promeut deux athlètes et le trail “Il faut que l’on crée un label Ville-trail”

Patrice Hennequin insistait dès 2014 auprès du maire de Besançon pour qu’il inscrive l’activité outdoor dans son programme. Il a créé une association pour soutenir deux athlètes et développer l’image d’une ville sport-nature.

L e Bisontin est du genre chau- vin. Mais lorsque l’un d’eux assure qu’il n’y a pas une vil- le en France de plus de 100 000 habitants capable d’offrir un terrain de sport en pleine nature, avec du déni- velé, àmoins de deuxminutes du centre- ville, force est de constater qu’il a rai- son. Patrice Hennequin, amoureux du trail, du vélo, et de sa ville, a créé l’as- sociation Fort’trail dont l’objectif est de soutenir deux traileurs de renom international, Sangé Sherpa et Thi- baut Baronian, tout en développant au travers d’eux l’image de Besançon, capitale du trail. “Le trail, c’est plus de 6 millions de pratiquants en Fran- ce, une progression de 41 %. Il faut en profiter. Il y a une véritable économie derrière. Je connais des couples d’autres régions à la base qui sont venus s’ins- taller à Besançon pour profiter de ce cadre” témoigne Patrice. En 2014, avant les élections municipales, il avait évo- qué avec le maire des pistes de tra- vail. “Grâce à mon travail, j’ai par- couru toutes les villes. À chaque fois que je voyais quelque chose de bien dans le domaine, je prenais des notes” se souvient-il. Faire de “Besac” un spot sportif, cela passe par la création d’une base de

re”, le reste ensuite. D’ailleurs, Patri- ce Hennequin aimerait que ses deux protégés, Sangé Sherpa, et Thibaut Baronian, soient un peu plus soute- nus, financièrement notamment. Baro- nian est un des ambassadeurs de la Ville. “Ces athlètes ont une image. Je ne crois que les élus se rendent comp- te des stars qu’ils sont dans ce sport, poursuit le président de Fort’trail. Moi, je n’ai rien à gagner. Je le fais parce que ce sont des gamins attachants qui peuvent apporter à notre ville grâce à leur image. Je veux être le colporteur positif des atouts de Besançon.” L’Agglo a entendu le message mais ne semble pas prête à aller plus loin en matière de soutien financier. Patrice Hennequin a créé cette association pour aider financièrement “ses” deux protégés. Thibaut Baronian, le beau gosse du trail, attire les sponsors. Kiné à Besançon, il enchaîne les victoires. Patrice développe de l’énergie pour eux. Sangé Sherpa est une force de la nature, un homme attachant et humble. Arrivé du Népal en 2007, il rencontre son épouse à Besançon, s’intègre grâ- ce au trail et remporte de prestigieux ultra-trails dont celui de Montreux l’an dernier. Le tout avec une humili- té déconcertante.

trail avec des circuits balisés au départ. Une première base est prévue à la Rodia, l’autre dans Besançon. “Il y aura une dizaine de parcours. Il faut aller plus loin en créant des vestiaires, un bâtiment en dur où les associations pourraient se retrouver et aussi prati- quer d’autres sports en pleine nature voire imaginer du sport-santé. Tout est possible” émet l’homme dont les idées foisonnent. Attache prise auprès de Jean-Yves Pralon, élu en charge du développe- ment des sports à l’agglomération, il n’est pas prévu pour le moment de créer un lieu en “dur” pour ce genre

Patrice Hennequin (à gauche) avec Sangé Sherpa, traileur bisontin parmi les meilleurs de sa discipline dans les très longues distances.

d’activités à la Rodia ou àAvanne. “Peut-être fau- dra-t-il déplacer le site du S.N.B. de son empla- cement actuel sur l’es- pace qui sera laissé libre par la friche industrielle en cours de déconstruc- tion” émet Jean-Yves Pralon. L’agglomération joue-t- elle petit bras ? Disons qu’elle procède par étapes. La création et la promotion du label “Grandes heures natu-

“Il faut des vestiaires, que d’autres sports puis- sent venir.”

À 37 ans, le salarié des Galeries Lafayet- te prend en moyenne 30 jours de congé sans solde par an pour se rendre sur les épreuves quand il part courir au Japon ou au Portugal. Il dort parfois dans sa voiture pour limiter les frais. Sangé a un lien particulier avec Patri- ce qu’il surnomme “tonton”, une façon de le remercier. En 2015, la sœur du coureur doit se faire opérer du cœur. Patrice, avec d’autres traileurs, orga- nise une manifestation sportive et récolte de l’argent qui permettra de la

soigner. Le sport, le trail surtout, c’est de la solidarité. Une marque de fabrique sur laquelle le Bisontin veut jouer : “Il faut obtenir un label “Ville trail” et accueillir à l’avenir les championnats de France.” Sur les plus grandes épreuves à venir, Patrice va poursuivre son travail de lobby pour parler posi- tivement de Besançon. Le bouche-à- oreille doit se transmettre dans les mollets des sportifs… n E.Ch.

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