La Presse Bisontine 197 - Avril 2018

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 197 - Avril 2018

130 bougies pour l’E.N.I.L. MAMIROLLE Formation 2018 marque les 130 ans d’existence de l’École nationale d’industrie laitière (E.N.I.L.) de Mamirolle. Avec comme fil conducteur l’avenir et la modernité, un programme d’animations jalonnera toute l’année.

Les premières promotions étaient composées - entre autres - de pro- fessionnels dési- reux d’améliorer la qualité de leurs produits.

L’ établissement de Mamirolle est le pre- mier des six E.N.I.L. français à avoir vu le jour en 1888. Dispersées sur tout le territoire, dont deux en Franche-Comté, ces écoles ont la particularité de regrouper sur un même lieu une école, un centre d’analyses, de recherche

< “Après les découvertes de Pas- teur sur l’infiniment petit, on avait une meilleure connais- sance scientifique des bactéries. Il devenait indispensable de transmettre ces connaissances aux éleveurs de vaches et pro- ducteurs de lait, un produit fra- gile” rappelle Jean-BernardThé- ry, directeur adjoint de l’E.N.I.L.

et de développement, et un ate- lier de production. Un triptyque historique qui a perduré grâce à l’engagement des enseignants et techniciens. Il y a 130 ans, en 1888, l’E.N.I.L. était ainsi pionnière dans cet- te approche de l’enseignement, dans un contexte favorable à la création d’une école de laiterie.

de Mamirolle. À cette époque, le savoir-faire artisanal et les fromages de gar- de existaient depuis longtemps. Ainsi, la première promotion fut constituée d’adultes et de fro- magers désireux de proposer des produits de qualité. “Dans les années 1920, il y avait une véritable fierté des producteurs de produire autant de lait sans faire de mal à personne” , sou- ligne Raphaël Mesonero, pro- fesseur d’éducation socio-cul- turelle. En parallèle de ces avancées hygiéniques, les pre- miers professeurs mettent au point de nouveaux procédés, à l’instar du “degré Dornic”, du nom du premier directeur, pro- cédé permettant de mesurer l’acidité des produits. Au fil des années, après le lait et le fromage, l’école s’ouvre à d’autres filières : agroalimen- taire, laboratoire, puis l’eau. Aujourd’hui, les formateurs de

l’E.N.I.L. apportent une exper- tise auprès des structures fro- magères locales, font de la recherche et développement pour des entreprises françaises et étrangères, proposent des for- mations aux entreprises… La structure dispense en outre une formation scolaire en lycée, une formation pour apprentis du C.A.P. au Master, et de la for- mation pour adultes et pour entreprises.

s’impose doucement à l’esprit des professionnels. “Nous avons aujourd’hui la technique pour faciliter le travail, reprend Raphaël Mesonero. Les femmes ont toute leur place, et de plus en plus de fromagers les accueillent.” C’est pour cette rai- son que les équipes ont souhai- té un anniversaire tourné davan- tage vers lamodernité et l’avenir. “Nous souhaitons ouvrir les jeunes à leur environnement et à la compréhension de ces enjeux. Quelles sont les valeurs qui ont fait la réussite du comté ? Quelles ressources et quelle qualité de l’eau pour demain ?” Un pro- gramme d’animations s’ap- puyant sur ces thématiques se déclinera tout au long de l’an- née, avec comme point culmi- nant la célébration officielle de l’anniversaire en mai (date non encore arrêtée), et un marché fromager le 15 septembre. n C.G.

“De plus en plus de fromagers accueillent des femmes.”

Quelque 150 élèves y sont for- més chaque année. En 130 ans, les enseignants ont observé des évo- lutions qui sont devenues aujour- d’hui des enjeux sociétaux. La féminisation des métiers du lait

Aujourd’hui, adultes et ados se forment avec des équipements ultra-modernes, à l’instar de cette plateforme hydraulique, un réseau d’eau potable miniaturisé.

Le Rubik’s cube fait son retour dans les cours de récré SAÔNE Un outil pédagogique

C’était une première au collège saônois. Le professeur documen- taliste, François Males- sard, a eu l’idée d’or- ganiser ce tournoi de Rubik’s cube en voyant un petit groupe d’élèves y jouer à la récré. “J’ai trouvé intéressant de mettre en avant leur dextérité et leur savoir- faire.” Ils étaient neuf à se prêter au jeu et devaient résoudre le Rubik’s Cube classique (3 x 3 x 3) en moins d’une minute et vingt secondes. Certes, on est encore loin du record du monde à 4,59 secondes, détenu par un jeune Coréen (et àmoins d’un clin d’œil, soit une demi-seconde, par un robot), mais ces jeunes Francs-Comtois ne déméritent pas, quand on sait qu’il existe plus de 43 millions de milliards de combinaisons possibles. Le gagnant a remporté un cube en 5 x 5 x 5 offert par le foyer socio-éduca- tif du collège, pour augmenter encore un peu la difficulté. “Ce genre de compétitions se multi- plient” , confirme Jean-Christophe Dele- dicq, co-créateur du tournoi intersco- laire Inter-Rubik. Lui, propose de résoudre par équipe 50 cubes (3 x 3 x 3) dans le temps le plus court, “mais il existe un tas d’autres épreuves : à l’aveugle, sur de tout petits cubes… C’est un bon outil pédagogique, d’au- tant que les algorithmes sont réintro- duits dans les programmes.” n S.G. 43 millions de milliards de combinaisons possibles.

“Il y a différentes méthodes, ce qu’il faut surtout c’est de l’observation.” Et quand on lui demande s’il a un truc, il répond tout simplement : “Il faut apprendre les combinaisons par cœur et les répéter encore et encore.” Une technique qui paie à en croire les résul- tats de la petite compétition interne menée dans son établissement. Gas- pard termine deuxième en résolvant son Rubik’s cube en 41 secondes (!), juste derrière Antoine Comte qui le finit, lui, en 38 secondes. La troisième place, détenue par Corentin Vionnet, a également été décrochée grâce à un temps inférieur à une minute : 46 secondes exactement.

Exit les hand spinner, les toupies et autres cartes collec- tors. Depuis le début de l’année, c’est le célèbre casse- tête multicolore qui circule. Une compétition entre élèves a même eu lieu le 9 mars au collège Entre Deux Velles.

C ette fois, le phénomène à lamode n’est pas nouveau. Il est même plutôt ancien puisqu’il a connu des heures fastes dans les années quatre-vingt. Le Rubik’s cube ressort ainsi du placard pour s’offrir une secon- de jeunesse entre les mains des collé- giens et lycéens. Bien sûr, il n’égale pas cette pâte gluante, colorée et élastique

que les adolescents s’amusent à fabri- quer eux-mêmes, appelée “slime”, mais il fait quand même un bon nombre d’adeptes. Gaspard Charvy, élève en 3 ème au collège de Saône, est un de ceux- là. “Cela me déstresse ”, avoue le jeune homme, quand pour d’autres, cela a l’effet inverse. Mais “tout est question d’entraînement” , selon lui.

La compétition s’est déroulée avec des cubes “classiques”, selon une version sim- plifiée des règles de la World Cube Association en 3 x 3 x 3.

Gaspard ici avec son Rubik’s cube, et les autres “cubeurs” du collège saônois ont fait honneur à leur réputation en pas- sant, pour la plupart, sous la barre de la minute.

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