La Presse Bisontine 195 - Février 2018

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018

SÉCURITÉ

Les boucliers sont arrivés

Les policiers municipaux ne veulent pas être 7 boucliers et 18 casques de protection équipent depuis quelques semaines les policiers municipaux bisontins. Malgré l’attirail, ils se sentent démunis et réclament toujours l’armement.

Les boucliers et casques mis à disposition depuis décembre aux policiers municipaux de Besançon.

A près la matraque télescopique, la gazeuse, le taser, le gilet pare- balles, la caméra, un nouvel attirail équipe depuis décembre les 53 policiers municipaux bisontins : le bouclier et le casque de protection. Mais toujours pas d’arme létale com-

me 96 % des agents le réclament dans une enquête réalisée par les syndicats C.F.T.C., F.O. et S.N.P.M. Arrivés en décembre, ces 7 boucliers et 18 casques sont soigneusement ran- gés dans le coffre des voitures. Ils ne sont sortis “que lorsque la situation

l’exige et non pour les contrôles” rap- pelle l’adjointe en charge de la sécuri- té à Besançon. Ces équipements font pourtant tout sauf rassurer les agents. “Nous sommes des Robin des bois sans les flèches, image l’un d’eux. Dans un reportage diffusé sur France 3, le mai- re assure que les policiers municipaux ne sont pas formés pour courir après les délinquants, faire des saisies, que ce n’est pas leur rôle. C’est totalement faux. À Planoise dans le cadre du G.L.T.D. (groupement local de traite- ment de la délinquance), nous avons il y a encore quelques jours saisi 30 bar- rettes de cannabis, 280 euros en liqui- de. Les policiers que nous sommes sont formés au même titre que les autres à Lyon, Marseille, Nice… Monsieur le maire, demandez le nombre le nombre d’interpellations, les saisies réalisées,

les armes découvertes ! Vous serez sur- pris” lance un policier qui a tenu à gar- der l’anonymat. La municipale travaille main dans la main avec la nationale. Elle est même parfois primo-intervenante. “On rentre dans les cages d’escalier. Nous avons d’ailleurs l’autorisation des bailleurs

cher dans la voiture, ce sera trop tard ! Mais c’est encore la preuve de notre exposition aux risques” déplore une policière. Les agents vont demander des flash-balls nouvelle génération à leur direction. Le malaise est palpable : “S’il arrive un drame, ce sera de la non- assistance à personne en danger de la part du maire” commente Jacques Desoche pour le syndicat C.F.T.C. des agents de laVille lequel réclament des revalorisations salariales pour les poli- ciers, l’arme à feu, un meilleur statut pour les Agents de service de la voie publique (A.S.V.P.). Dotés d’une conscience professionnel- le, les agents poursuivent leur travail… en espérant que l’armement, sujet poli- tique, soit à nouveau débattu dans les prochaines semaines. n E.Ch.

L’armement toujours pas prévu “Leur sécurité d’abord” L’adjointe en charge des questions de sécurité Danièle Poissenot a conscience des risques auxquels sont confrontés les policiers. Mais la position de la Ville sur l’armement n’a pas changé.

sociaux. C’est notre domaine de compéten- ce mais nous donner un bouclier et un casque, c’est faire du maintien de l’ordre, et ça, nous n’avons pas le droit. Nous ne sommes pas formés” ajoute un autre. Jusqu’à présent, les boucliers n’ont pas ser- vi. “De toute manière, le temps d’aller les cher-

Le maintien de l’ordre

n’est pas dans leurs compé- tences.

La Presse Bisontine : Les boucliers ne ras- surent pas les policiers municipaux, au contraire. Danièle Poissenot : Je ne suis pas d’ac- cord, c’est une protection pour évi- ter d’éventuels jets ou caillassages. C’est une sécurité collective qui per- met de les protéger dans leurs mis- sions. Nous mettons le maximum pour leur sécurité. L.P.B. : Vous savez que les agents récla- ment l’arme létale. Avez-vous changé de position ? D.P. : Ils ont le taser, le gilet pare- balles, la caméra qui enregistre et qui les sécurise, mais je ne vais pas vous dire que l’arme létale, c’est mieux. Est-ce une protection l’ar- me létale ? Je ne sais pas. Notre position n’a pas changé. Nos poli- ciers sont en lien direct avec la Poli- ce nationale. C’est ce qu’on appel- le l’interopérabilité. S’ils assistent à un braquage par exemple, ce n’est pas à eux d’intervenir : ils doivent prévenir la Police nationale. L.P.B. : Auront-ils le flash-ball dernière génération ? D.P. : C’est trop tôt pour répondre à cette demande.

re selon laquelle “ce n’est pas à eux de courir après les délinquants”, ce qu’ils font. D.P. : La préoccupation dumaire est de les protéger. L.P.B. : Est-il vrai que les patrouilles à moto sont stoppées, car trop risqué ? D.P. : Pour le moment, il y a moins de motos : j’espère que ce ne sera pas définitif. Je reconnais les dan- gers : ne serait-ce que porter du bleu est un facteur de risque. J’espère en 2018 des avancées en matière de sécurité dans les quartiers prio- ritaires. L.P.B. : Vous annonciez des renforts d’ef- fectifs. Or, ce n’est pas le cas sur le ter- rain. Est-ce dû à des salaires trop bas par rapport à d’autres villes ? D.P. : Nous notons un déficit de six policiers par rapport à ce que l’on devrait avoir en raison de départs et de recrutements qui peinent à suivre. Beaucoup de villes ont fait comme nous : elles recrutent. Je ne sais pas si nos policiers sont moins payés, c’est pourquoi j’ai demandé un état des lieux par rapport à d’autres villes. C’est compliqué car personne ne travaille de la même façon. Nous le saurons bientôt. n Propos recueillis par E.Ch.

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