La Presse Bisontine 195 - Février 2018
L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018
EMPLOIS : LA FUITE VERS DIJON CONTINUE
Comme une mauvaise nouvelle de plus dans le bras de fer qui se joue entre Besançon et Dijon, c’est au tour du siège franc-comtois de la Caisse d’Épargne de Bourgogne-Franche-Comté de quitter Besançon. Tout cela, une nouvelle fois, dans le dos des responsables locaux.
l Entreprise
Départ de la Caisse d’Épargne
Le siège administratif de la Caisse d’épargne quitte Besançon pour Dijon Incompréhension des 83 salariés dont les bureaux sont situés à Témis. Fin 2019, ils devront allonger de 2 heures leurs trajets pour se rendre à Dijon, ou alors déménager. L’agence Saint-Pierre en centre-ville fermera également.
Témis va perdre 83 salariés du siège adminis- tratif de la Caisse d’Épargne qui partent à Dijon.
Q uand d’autres éta- blissements ban- caires rénovent leur siège social à Besançon comme le font le Crédit Agricole de Franche-Comté ou la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne, elle, fait ses valises. Fin 2019, les 83 salariés du siè- ge administratif franc-comtois
situé dans le bâtiment “Arté- mis” à Témis quitteront Besan- çon pour intégrer le futur siè- ge social régional en cours de construction au parcValmy (ban- lieue de Dijon). C’est là que l’écu- reuil construit son nouveau nid, un site unique de 9 600 m 2 dans un immeuble en bois de 7 étages. En 2006, dans le cadre de la fusion avec la Bourgogne, la
banque avait déjà réduit d’en- viron 70 ses effectifs à Besan- çon. Une partie des salariés avait alors quitté les bâtiments loués à la City pour Dijon, l’autre partie ayant rejoint “Artémis” en 2011. Sept ans plus tard, les salariés bisontins du siège administra- tif bougeront à nouveau. “La morosité règne depuis cette annonce au sein des équipes, témoigne une salariée qui pré- fère garder l’anonymat. Cela nous est imposé et va contre tou- te logique. On ne comprend pas la plus-value ! On nous dit que cela facilitera les plans de car- rière d’être dans un siège unique. Mais nous sommes 52 personnes à avoir plus de 50 ans…Croyez- vous que nous serons 52 à avoir une évolution ? Tout est tombé comme un cheveu sur la soupe” poursuit-elle. La plupart des salariés sont Bisontins. Ils gèrent les échanges interbancaires, les bulletins de salaire, les flux internationaux, les achats, les travaux dans les agences de Franche-Comté… Certains comptabilisent près
te pour l’équilibre de vie pro- fessionnelle et vie privée signée par M. Deramecourt le 14 juin 2017” avance un syndicaliste. Il a comptabilisé : ce sera 1 h 58 de trajet supplémentaire pour 80 agents (3 d’entre eux rési- dant à proximité de Dijon) et 9 734 km de kilomètres par jour cumulés. “Belle leçon pour une banque certifiée I.S.O. 50 001 (pour une gestion efficace de l’énergie) qui promeut l’inves- tissement régional ! , ironise-t- il. Nous venons d’interpeller les élus. La dernière chose à faire, c’est une grève, mais je n’ai pas l’impression que les salariés en ont l’envie.” À noter que la Caisse d’Épargne fermera également son agence locale de Saint-Pierre à Besan- çon, sans doute en 2019. C’est pourtant une de ses vitrines ! Avec ce départ de l’écureuil vers la chouette (emblème de Dijon), c’est l’aigle impérial bisontin qui se fait plumer. n E.Ch.
sont regroupés en fin d’année dernière “pour relayer la reven- dication de maintenir en l’état le site administratif de Besan- çon.” Mais la décision semble irrévocable (lire par ailleurs). “Nous savions que la direction construisait un site pour regrou- per deux de ses bâtiments de Dijon, témoigne un syndicalis- te. La seule chose qui nous déran- geait, c’était le montant de l’in- vestissement. Nous avions demandé des garanties.À chaque fois, la direction nous répondait qu’il n’était pas question de trans- férer Besançon… jusqu’à un courriel ambigu envoyé avant l’été, puis la confirmation” dit un syndicat. La C.E.B.F.C. disposera d’un siège unique à Dijon, décision “d’autant plus mal vécue que la plupart des autres Caisses d’Épargne ont gardé deux sites comme Lorraine-Alsace avec un siège à Strasbourg, un à Metz, ouAquitaine-Poitou-Charentes. C’est un non-respect de la Char-
de 30 ans d’ancienneté. Ils ont bâti leur vie ici et n’imaginent pas tout quitter. “Le site de Besançon ne coûte pas cher, il est loué. Si la décision avait été prise dans les six années à venir, la casse sociale aurait été moins importante” émet un banquier qui vit l’annonce comme du mépris. “C’est un sentiment d’abandon, fruit d’une décision unilatérale” ajoute un autre. “Dans une enquête transmise au
“Ce n’est pas pour embêter Besançon” La banque confirme le départ du siège administratif. Fabien Chau- ve, membre du directoire en charge du pôle ressources humaines et de la communication argumente : “Nous lançons la création d’un site unique au Parc Valmy. Fonctionner en bi-site est devenu com- pliqué dans un monde bancaire qui évolue. Nous ramenons les fonctions support dans le but de rationaliser et pour mieux servir. Il n’y aura pas de perte d’emplois, sans doute des départs en retrai- te. Lorsque nous avons fusionné en 2006, nous avions souhaité donner du temps. Fonctionner en site unique permettra des plans de carrière. Nous allons rencontrer les salariés d’Artémis. Le télé- travail pourra par exemple se généraliser. Cette décision n’est pas orientée pour embêter Besançon qui reste un partenaire.” n
président du directoire Jean- Pierre Derame- court, nous révé- lons que 83 % du personnel ne veut pas partir d’Artémis” indique l’inter- syndicale regroupant la C.F.D.T., S.N.E.- C.G.C., C.F.T.C., S.U.D. et S.U.- U.N.S.A. Les syndicats se
L’agence Saint-Pierre en centre-ville va aussi fermer.
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