La Presse Bisontine 195 - Février 2018

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018

BESANÇON

Rémi Mathis

La Bourgogne-Franche-Comté

lui doit sa nouvelle identité

À 35 ans, le Bisontin a déjà un parcours bien rempli. Conser- vateur à la Bibliothèque natio- nale de France, rédacteur en chef de la revue des Nouvelles de l’estampe, spécialiste du jansénisme et du XVII ème siècle… Difficile de lui attribuer un titre, tant il a de fonctions. Il faut dire que l’homme est brillant. Passé par khâgne au lycée Carnot de Dijon, puis par la prestigieuse École nationale des chartes et l’École supé- rieure des sciences de l’information et des bibliothèques (E.N.S.S.I.B.), sa mère militant de la libre diffusion des connaissances, Rémi Mathis a aussi été un temps “M. Wikimédia France”. Il est le père des nouvelles armoiries de la région. Passionné d’histoire et

Rémi Mathis travaille actuellement sur

les graveurs bisontins de

Loisy. Il y a deux ans, il avait pré- senté “avec fier- té” une partie de la production bisontine d’estampes lors d’une exposition à Los Angeles.

nous avoue dans la maison où il a passé son enfance, qu’il “a toujours été un enfant calme et studieux.” Son intérêt se portera très vite sur le XVII ème siècle et en particulier sur l’histoire diplomatique. Il commence- ra d’ailleurs une thèse consa- crée à Simon Arnauld de Pomponne (ministre d’État sous Louis XIV), avant de

“Il n’y avait pas 50 solutions.”

diriger la bibliothèque de sciences humaines de l’Université Paris Descartes. En 2010, Rémi Mathis est finalement nommé conservateur au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France. Un champ d’études “fascinant” , d’après ce passionné. “Très peu de personnes tra- vaillent sur les estampes. Les historiens purs s’intéressent davantage aux écrits et les historiens de l’art ne considèrent pas ces images suffisamment belles, du coup, tout un pan de culture nous échappe.” Une situation à laquelle il remédie dans la revue trimestrielle des Nouvelles de l’estampe, dont il est responsable. “Quand je suis arrivé, on faisait encore la mise en page au ciseau et à la colle” , s’amuse-t- il. Mais le défi pour rajeunir tout ça est relevé (malgré le peu de moyens humains, seule une secrétaire de rédaction à 80 %) par le jeune conservateur qui a fait de la

libre diffusion des connaissances, un enjeu. “Dans une seconde vie” , comme il dit, il dirigea notamment Wikimédia France. “J’ai commencé à contribuer entre 2005 et 2008, dans ma petite chambre d’étu- diant où on avait 1 heure d’A.D.S.L.” Il prendra ensuite différentes fonctions (administrateur, chef de projet) jusqu’à la présidence de la structure adminis- trative. “J’étais chargé d’assurer l’inter- face entre la société civile et Wikipédia.” Ce sera aussi le temps du développe- ment de partenariats “avec le centre Pom- pidou, Versailles, le gouvernement…” “Nous avons eu l’agrément du ministè- re de l’Éducation pour faire de la for- mation, de façon à ce que les lycéens s’en emparent et apprennent ce qu’est une source, une licence, etc.Wikipédia est une porte d’entrée géniale sur la culture.” En 2014, il choisit finalement de laisser la

place. Ses recherches sur les estampes l’amè- nent, en parallèle, à travailler sur les armoiries et de fil en aiguille sur celles de sa région de naissance. “J’y pensais depuis un certain temps et j’ai été mis dans la boucle.” Les règles en héraldique étant assez strictes, “il n’y avait pas 50 solu- tions” , avoue-t-il. “La présidente de Région voulait en outre que cela soit validé par le comité scientifique et le conseil français de l’héraldique.” Ce qui sera chose faite. Extérieur au jeu politique régional, l’his- torien dit ne pas avoir compris les salves du F.N. autour de ce nouveau blason. Aujourd’hui encore, on voit peu flotter les nouvelles armoiries dans les différentes institutions et communes. Lui dit espérer “qu’on arrivera à s’en emparer, sans que cela remette en cause les armoiries de pro- vince comme Montbéliard par exemple, qui ont leur propre histoire.” n S.G.

Bio express

l Né le 20 novembre 1982 à Besançon

Marié, un enfant

l

l Il vit à Villejuif et travaille à Paris l Nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2014

Les armoiries conçues par le Bisontin mêlent le rouge, le blanc, l’azur et l’or au lion comtois, la fleur de lys et les gueules, symbolisant les deux régions anciennes et nouvelles.

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