La Presse Bisontine 195 - Février 2018
A g e n d a
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La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018
théâtrE
du 24 JanviEr au 2 févriEr
littératurE
polar
Célie Pauthe revisite Bérénice La directrice du C.D.N. de Besançon met en scène le chef-d’œuvre de Racine, inspirée également par Marguerite Duras qui s’en était emparée dans le film-poème Césarée.
Intrigue policière au grand air Après le succès des aventures de Séverin Ménigoz et du P’tit Mouge, l’auteur bisontin Philippe Koeberlé publie “Le piège anadrome” qui conduit les deux amoureux de pêche à la mouche en Islande.
Bérénice Texte Jean Racine, mise en scène Célie Pauthe Les 24, 25, 26, 27, 30 et 31 janvier,
et les 1 er et 2 février Renseignements au 03 81 88 55 11
I ls ont parcouru les moindres recoins de la Loue et du Dessoubre et débusqué les plus belles truites dans les trois précédents polars à succès (Autopsie d’une truite, Le sorcier d’Ornans, Là où tombe la neige). Avec “Le piè- ge anadrome”, de nouvelles aventures propul- sent SéverinMénigoz et le P’tit Mouge, les deux personnages principaux, loin de leur Comté natale. Passionné de pêche à la mouche, et de nature, Philippe Koeberlé publie un quatrième ouvra- ge, un roman policier où l’intrigue se déroule en Islande, pays des volcans, du froid, des sau- mons. Anadrome désignant les poissons qui naissent en eau douce puis retournent en mer et fraient dans la rivière où ils sont nés. Avec ce livre (320 pages) publié le 20 novembre dernier, l’auteur poursuit une saga appréciée par la critique et attendue par les lecteurs. Phi- lippe a son lectorat qui ne se limite plus à la Franche-Comté. “Sans vraiment de publicité, je suis toujours surpris des commandes qui vien- nent de partout en France mais aussi d’ailleurs” commente l’écrivain, anesthésiste de métier, qui partage sa passion entre pêche à la mouche et l’écriture. Pourquoi les paysages islandais ? C’est un voya- ge là-bas en 2015 qui lui a donné l’inspiration. Dans cette nature indomptable où nos deux Francs-Comtois accompagnent en qualité de guides de pêche de riches financiers parisiens, rien ne va se passer comme prévu. Des morts mystérieuses vont transformer le séjour royal en piège fatal. n
redécouvert Bérénice à travers un court-métrage réalisé par Marguerite Duras en 1979, Césarée. Dans ce film-poème, qui sera présent dans le spec- tacle, l’auteure-cinéaste ima- gine l’après séparation, le retour de Bérénice à Césarée, sa vil- le natale de Judée, dont elle était reine et qu’elle quitta pour suivre Titus, le colonisateur, destructeur du temple de Jéru- salem. Comme Médée, Bérénice tra- hit par amour, et comme elle, elle sera abandonnée. Perdant Titus, Bérénice perd tout. Pour Racine, l’enfant de Port-Royal, élevé au lait de la radicalité janséniste, comme pour Duras, l’amour est un pari qui enga- ge corps et âme, et qui ne peut se vivre qu’en s’abandonnant intégralement à l’autre, au risque de s’y perdre, de s’y dis- soudre, de s’y détruire. L’amour est tout sauf une ter- re de négociation et de com- promis. Mais en est-il un autre qui mérite d’être vécu ? n
“T itus, qui aimait pas- sionnément Bérénice, et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empi- re.” À partir de ce bref épisode de l’histoire romaine, et se don- nant comme défi de “faire
quelque chose de rien” , Racine compose une œuvre-manifes- te, tragédie de la séparation et de l’amour radical. La simpli- cité y fait la force de l’action scénique, et l’épure des vers devient une respiration inti- me, un souffle vital transmuant la douleur en beauté. Célie Pauthe a
Le Bisontin Philippe Koeberlé et son dernier ouvrage.
Les répétitions ont démarré il y a plusieurs semaines (photo E. Carecchio).
Le piège anadrome Éditions Coxigrue, 18 euros Renseignements : www.coxigrue.com
musiquE
lE 30 JanviEr au Kursaal
C’ est devenu une tradition pour le Rota- ry Besançon Est : la musique pour une bonne cause. Cette année, c’est l’Orchestre Philharmonique de Besan- çon “André Stapffer” qui s’associe à cette ini- tiative caritative, avec La Galerie de la Danse et le jeune pianiste bisontin Bastien Dollinger actuellement en classe de perfectionnement au Conservatoire National Supérieur deMusique et de Danse de Paris. Au programme de cette soirée prometteuse, un répertoire varié qui va de Frédéric Chopin avec son concerto pour pia- des enfants Le Rotary Besançon Est organise le 30 janvier la troisième édition de son grand concert à but caritatif, au profit cette année de la Fondation “La Vie au Grand Air, priorité Enfance”. Un concert pour la cause
Courbet et les artistes sous la Commune Exposition Jusqu’au 23 avril aumuséE d’ornans
no n° 2 en fa mineur, à Beethoven et sa sym- phonie n° 7, 2 ème mouvement, en passant par Sibélius, Ketelbey et Johann Strauss. “Une bel- le soirée musicale et de solidarité” promet Marie- Agathe Leroux, chargée de communication du Rotary. L’ouverture des portes aura lieu à 19 heures avec apéritif dînatoire au profit de la Fonda- tion “La Vie au Grand Air, priorité Enfan- ce”. Acteur national de la protection de l’en- fance depuis 1927, cette Fondation reçoit, protège quand il le faut, et accompagne au quotidien des enfants, des adolescents et leur famille en situa- tion de détresse. Reconnue d’utilité publique, elle accueille des enfants et des jeunes, tout en épaulant leur famille à un moment clé de leur histoire. “Sa mission est de leur donner des outils et des repères pour surmonter leurs dif- ficultés et les accompagner vers l’autonomie.” n Tarif : 20 euros (gratuit moins de 12 ans) Billetterie à L’Intranquille, rue des Granges et à La Galerie de la Danse, rue Midol Informations au 06 63 70 17 88 Concert au profit du Rotary Besançon Est Mardi 30 janvier à 20 heures Grand Kursaal de Besançon
Exposition Gustave Courbet et la Fédération des artistes sous la Commune Musée Gustave Courbet à Ornans Jusqu’au 23 avril Renseignements au 03 81 86 22 88 www.musee-courbet.fr
Le musée Courbet propose une exposition-dossier sur l’implication des artistes durant la Commune de Paris. L’expo évoque en particulier la Fédération des artistes dont Gustave Courbet fut le président.
P our le peintre d’Ornans, les Beaux-Arts sont une composante importante de l’État mais leur organisation ne peut dépendre que des artistes eux-mêmes, regroupés au sein d’une fédération. Ainsi, l’organisation du Salon annuel, l’administration des musées, l’ensei-
gnement de l’art et les commandes publiques sont repensés. Avec des œuvres de Gustave Courbet et des membres de la Fédération des artistes, avec des documents d’archives et des témoignages de Communards, l’exposition rend compte de cet essai de refondation. Le nom de Gustave Courbet évoque autant les grandes luttes politiques du XIX ème siècle que celles pour la défense d’une vision nouvelle de l’art. Aussi, l’engagement du peintre au sein de la Commission des arts durant la guerre de 1870 contre la Prusse, puis de la Fédéra- tion des artistes lors de la Commune de Paris en 1871, permet de comprendre les principes de liberté et de démocratie qu’il revendique- ra tout au long de sa vie personnelle et de sa carrière artistique. De la chute du Second Empire après la défai- te de la France à Sedan le 2 septembre 1870, à la condamnation de Courbet le 2 sep- tembre 1871, l’exposition retrace les actions et revendications du peintre, et des hommes engagés à ses côtés, pour transformer la socié- té et le monde de l’art selon des idéaux nou- veaux. L’implication de ces artistes dans la Commu- ne de Paris n’a pas seulement affecté de maniè- re tragique leur existence mais elle a égale- ment durablement marqué l’image que la société garde des événements, ainsi que l’ima- ginaire des représentations qui en découlent. n
L’Orchestre Philharmonique
de Besançon sera présent sur la scène du Kursaal.
Autoportrait à Sainte-Pélagie, une huile sur toile peinte vers 1872 (Musée Gustave Courbet - photo : P. Guenat).
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