La Presse Bisontine 195 - Février 2018

LE GRAND BESANÇON 32

La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018

SAINT-VIT L’association primée au niveau national Gaspard, raconte-nous ton histoire L’association Traces de vie créée par Christelle Cuinet a aidé le petit Gaspard, hospitalisé au C.H.R.U. Minjoz, à écrire sa propre histoire. Ses parents attendent avec une pointe de fébrilité la sortie du livre.

Dans sa maison de

Saint-Vit, Gaspard, entouré de ses parents et de Christelle Cuinet de l’association Traces de vie.

S es parentsAlain et Maga- li ignorent encore tout du contenu de ce fameux livre dont la sortie est prévue d’ici la fin du mois. On sent bien leur fébrilité à quelques jours de le découvrir… Pour l’instant, deux personnes seu- lement sont dans la confiden- ce : l’auteur évidemment, le petit Gaspard, 7 ans. Et Christelle Cuinet, biographe hospitalière de métier et créatrice de l’as- sociation Traces de vies qui a aidé Gaspard à raconter sa propre histoire. “Mon travail consiste à amener les enfants à parler d’eux, souvent par l’in- termédiaire d’un de leurs héros. Ils font également des dessins.

Je retranscris alors ce qu’ils me racontent, avec leurs dessins, et le tout est ensuite mis en page et imprimé comme un vrai livre que l’on remet à la famille” indique Christelle Cuinet. Gaspard et elle se sont rencon-

cache plus son impatience. “Elle est sympa Christelle, c’est mieux qu’avec l’instituteur qui ne me fait faire que de la lecture et de l’écriture” sourit le garçonnet qui souffre d’un cancer de l’os et qui subit un lourd traitement au C.H.U. “Pour notre petit, c’est une belle parenthèse. Ce que fait Christelle avec les enfants est extraordinaire” complète Alain Paget, le papa. L’association créée par Chris- telle Cuinet a reçu l’an dernier reçu le prix régional, puis natio- nal de l’économie sociale et soli- daire et de l’innovation sociale,

ainsi que le trophée d’or des femmes de l’économie Bour- gogne-Franche-Comté pour l’in- novation sociale. Cette ancien- ne enseignante consacre désormais 100 % de son temps à cette activité de biographe hospitalière. Pour les familles, le service est gratuit. “Je consi- dère cela comme un service ren- du à l’enfant ou l’adolescent gra- vement malade. Il est donc important que ce travail ne soit pas facturé aux familles mais offert comme un service et un accompagnement” dit-elle. En contrepartie, l’association dont

le budget annuel atteint désor- mais les 85 000 euros est donc en permanence à la recherche de soutiens financiers. Depuis sa création en 2013, l’as- sociationTraces de vies a accom- pagné 55 enfants ou adolescents hospitalisés, dont une vingtai- ne rien qu’en 2017. Si Christelle Cuinet a abandonné l’Éduca- tion nationale pour se lancer à temps plein dans cette activité originale, c’est pour “donner plus

de sens à ma vie en mettant mes compétences d’écoute au servi- ce des plus fragiles” dit-elle. Jus- qu’ici, Traces de vie ne pouvait intervenir que dans le service d’hémato-onco-pédiatrie du C.H.U. Minjoz, là où est suivi Gaspard. Une convention signée en fin d’année dernière lui per- met désormais d’intervenir dans tous les services adultes et enfants de l’hôpital. n J.-F.H.

trés une dizai- ne de fois à l’hô- pital. Jusqu’à ce que le livre sor- te, le secret est bien gardé. “On sait juste qu’il y aura quelques dessins de Gas- pard dans son livre” commen- te Magali, la maman, qui ne

“Pour notre petit, c’est une belle parenthèse.”.

www.tracesdevies.fr Facebook association Traces de vie

Groupe de parole Un de vos proches souffre de troubles psychiques et vous EN BREF

DÉMOGRAPHIE 9 000 habitants gagnés en 5 ans La métropole dijonnaise attire : qui s’y installe ?

souhaitez pouvoir en parler avec d’autres personnes qui comme vous vit en proximité avec eux. L’U.N.A.F.A.M. (Union nationale des psychiques) propose aux personnes proches d’un malade ou handicapé psychique de participer à un groupe de parole qui se réunira à Besançon à compter du 27 janvier. Rens. 06 31 25 39 33. Pause kiné Un petit massage ? Par ce froid hivernal bisontin, vous êtes stressés, tendus, fatigués ? Vous aimeriez vous détendre et vous relaxer ? L’Association des Étudiants Kinés de Besançon (A.E.K.B.) organise pour la neuvième fois sa Pause kiné les 3 et 4 février à Besançon. Les étudiants kiné vous accueillent dans leur école, 2 place Saint- Jacques à Besançon où vous attendent box individuels, musique douce, huile de massage pour un massage de détente. Réservez votre créneau de 30 minutes ou d’une heure en appelant le 06 88 66 38 63 ou par mail à familles et amis de personnes malades et/ou handicapés

Devenue officiellement une métropole en mars 2017, l’ex-capitale bourguignonne dessine une aire urbaine de 383 000 habitants, avec une population en croissance moyenne de 0,5 % par an selon l’I.N.S.E.E.

C’ est l’une des plus petites métropoles françaises (juste devant Brest), comparative- ment à celle de Lyon et ses 2,3 millions d’habitants. Mais sa dyna- mique démographique n’en reste pas moins honorable : avec 9 000 habitants gagnés dans son aire urbaine en 5 ans. “Ce qui la situe au 11 ème rang français par son attractivité, sur 21” , remarque David Brion à l’I.N.S.E.E. Bourgogne- Franche-Comté. Ce sont les naissances qui expliquent surtout la croissance, plutôt que les échanges migratoires qui sont à l’équi- libre. On continue à plus s’installer dans le Sud (Bordeaux et Montpellier en tête), mais le cadre de vie dijonnais n’est pas pour autant boudé par les locaux, même si cela s’accompagne sou- vent d’une réduction de la taille du loge- ment en raison de prix immobiliers plus élevés. La récente étude consacrée par l’insti- tut statistique à ce sujet montre ainsi que 14 000 habitants sont venus s’y installer en 2013 et autant l’ont quit- té. “Les nouveaux habitants viennent en premier lieu des autres communes de la région, notamment de la Saône- et-Loire et la Côte-d’Or voisines.” Ces échanges intra-régionaux ont partici- pé à gagner 1 100 habitants entre les arrivés et les départs cette année-là. Les étudiants sont les plus en nombre. “Un tiers des nouveaux arrivants, soit

4 300 personnes, viennent à Dijon pour étudier. La métropole dijonnaise aurait même tendance à attirer plus d’étu- diants que les autres” , constate David Brion. Là encore en provenance de la région mais aussi du Grand Est. Ce qui se ressent derrière sur la structure de la population. Deux tiers de ménages nouvellement installés sont composés d’une seule personne. Il faut dire aussi qu’ a contrario , Dijon perd ses jeunes actifs qualifiés, poten- tiellement en âge de fonder une famil- le : 8 400 en sont partis en 2013, tan- dis que seuls 7 000 s’y sont installés. “Il y a l’idée qu’on ne retient pas tous les

étudiants à la fin de leurs études. Beaucoup se diri- gent vers les grands pôles d’emplois de Paris ou Lyon.” Plus d’un tiers de ces actifs sur le départ emménagent tout de même dans une autre com- mune de la région. Peut- être sur Besançon ? L’I.N.S.E.E. ne s’avance pas,manquant de données à ce sujet. En interne, la périurba- nisation gagne du terrain. “Les familles choisissent de s’installer là où le fon- cier est plus disponible et moins cher. Mais, à l’in- verse de Besançon où cela

Dans

La fuite des jeunes actifs est à relier aux opportunités d’emplois cadres moins nombreuses : 8,4 % sur Dijon contre 11,6 % dans les 20 autres aires métropolitaines.

le top destination des étudiants.

y ont augmenté de 7 % et les familles monoparentales de 9 %. Du fait aussi qu’elle regroupe la moitié des logements sociaux de l’aire urbaine. Le Grand Besançon partage la plupart de ces caractéristiques (avec 2 836 habi- tants en plus entre 2010 et 2015), voyant aussi les familles s’installer en cou- ronne de la ville-centre et des jeunes arriver de l’extérieur pour son offre de formation. n S.G.

concerne la deuxième voire troisième couronne, davantage de personnes res- tent autour de Dijon.” Le Nord-Est de l’aire urbaine (Selongey, Is-sur-Tille, Mirebeau…) croît ainsi rapidement, tout comme le côté ouest en direction de Sombernon “grâce aux voies de com- munication favorables.” La ville-centre de Dijon a vu par rico- chet son nombre de couples avec ou sans enfants diminuer de 4 % entre 2009 et 2014, alors que les personnes seules

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