La Presse Bisontine 195 - Février 2018

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018

La commune rénove son centre ancien DANNEMARIE-SUR-CRÈTE De nouveaux aménagements piétonniers et paysagers sont en cours dans le quartier de l’église. Dannemarie complète ainsi ses précédents travaux en bas de village et côté lotissements.

Un nouveau chantier dans la commune

s’entassent.” Les maisons individuelles qui ont poussé comme des champi- gnons ces dernières années, avec des lotisseurs privés qui renta- bilisent au maximum la surfa- ce des terrains, n’arrangeant rien. Le maire évoque, lui, la présence du lycée agricole avec ses 500 élèves et du groupe sco- laire et ses 200 élèves.Auxquels il faut ajouter les 28 000 voya- geurs à l’année apportés par sa gare S.N.C.F. et tous les emplois générés par sa zone d’activité. Autant de flux entrants et sor- tants qui ont nécessité d’anti- Enfin un projet pour Brico-Stoc Les 12 000 m 2 de locaux en friche en entrée de Dannema- rie, visibles depuis la R.D. 673, pourraient bien trouver leur reconversion. Après plusieurs projets évoqués (activités de loisirs, boîte de nuit…), un inves- tisseur serait sur les rangs pour y développer des services. Affai- re à suivre et à confirmer. n

L es premiers coups de pel- le ont été donnés et vont se poursuivre durant plu- sieurs mois autour et à proximité de l’église. Objectif ? Renforcer la physionomie et l’identité du centre ancien. Une

première étape a été franchie avec la récente rénovation du presbytère et la création de cinq logements (en plus des deux déjà existants), portée par Grand Besançon Habitat.Aujourd’hui, on s’attaque aux extérieurs pour-

rait-on dire. L’opération, qui s’achèvera fin 2018, prévoit notamment l’agran- dissement du parvis de l’église et la mise en place “d’éléments piétonniers très importants.” Un point qui tenait à cœur à son maire, Gérard Galliot, natif de la commune, qui se rappelle avoir vu “ce quartier se rétrécir, en étant enfant, pour laisser plus de la place à la voiture.” Aujour- d’hui, on revient en arrière : le monument aux morts retrou- vera ainsi son ancien emplace- ment. Jardins rehaussés et végé- tation prendront également place dans le quartier. L’investissement d’environ 600 000 euros prévoit en paral- lèle la création de quatre places de stationnement, rue des Pon- tots et d’un parking et d’un ver- ger, rue des Esserteux, en lieu et place de l’ancien groupe sco- laire désaffecté, “qui a été détruit après concertation” , précise le maire. “Sa restructuration n’était pas opportune et cela permettra de mieux gérer les véhicules qui

Gérard Galliot présente les nouveaux aménagements du centre ancien. Deux tronçons de travaux de 500 000 euros ont déjà été réalisés en entrée de village.

Conseil d’architecture, d’urba- nisme et d’environnement il y a une dizaine d’années.” Le tour de la commune est aujourd’hui en passe d’être ache- vé. “On a commencé par les voies les plus empruntées avec le dépla- cement des services (comme la bibliothèque) en entrée de vil- lage, pour terminer par des voies plus secondaires” , note Gérard Galliot. Des changements qui ne sont pas du goût de tous les habitants. Certains évoquant “une sauvegarde douteuse du patrimoine et des infrastruc- tures.” À commencer par ce tilleul bicentenaire abattu pour les aménagements de la place de l’Église ou de l’ex-école trans- formée en parking. “On prône la démocratie participative en

nous consultant et on ne tient pas compte de notre avis” , insis- te un habitant du quartier du centre-bourg. Un vieux chêne avait aussi été abattu pour la création de la place en face du cimetière, rebap- tisée la “place Rouge” par ceux qui la jugent trop moderne et de mauvais goût. “Il n’y a plus de proximité, ni de lieu de conver- gence, les villages périurbains deviennent des villages rurbains, des dortoirs !” En attendant, d’autres travaux de rénovation de voirie sont pré- vus pour 2019, avec peut-être de nouvelles jonctions un jour, en direction deVelesmes-Essarts (une voie piétonne serait bien prévue) ou de Chemaudin. n S.G.

ciper sur la ques- tion. “Nous avons réfléchi de longue date à la voirie et la circulation piétonne dans le village, en dili- gentant notam- ment des spécia- listes comme le

Un parking à la place de l’ancienne école.

Le parvis de l’église prévoit d’être élargi et l’ancien abribus sera déplacé vers le nouveau parking.

EN BREF

MOBILITÉS

Suppression de la halte ferroviaire de Franois 3 % seulement des navetteurs quotidiens utilisent les transports en commun Le règne de la voiture individuelle est encore

Foire aux livres Le Secours populaire organise une braderie aux vêtements au complexe sportif de la Malcombe mardi 13 février de 9 heures à 17 heures et mercredi 14 février de 9 heures à 12 heures Il organise aussi une Foire aux livres au Kursaal (salle Proudhon) samedi 24 février de 14 heures à 18 heures et dimanche 25 février de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures Renseignements au 03 81 81 63 91. Bronzino Depuis le 21 septembre dernier, plus de 100 000 visiteurs ont pu admirer le tableau “La Déploration sur le Christ mort” de Bronzino exposée sur les cimaises de l’exposition florentine “Le XVI ème siècle à Florence” au Palazzo Strozzi de Florence (Italie). Dernièrement, l’exposition a été désignée par Il Giornale dell’Arte comme la plus belle exposition de l’année en Italie. Pour rappel, le tableau n’avait jamais quitté la France depuis son arrivée en 1545. L’œuvre du Bronzino sera de retour le 25 janvier au sein des réserves du musée en attendant la réouverture prévue le 16 novembre.

largement majoritaire dans les habitudes de déplacement des travailleurs entre leur domicile et leur lieu de travail.

A ujourd’hui, 8 actifs sur 10 dans notre région exercent leur emploi à l’extérieur de leur commune de résidence. Les migrations pen- dulaires ne cessent d’augmenter (+ 7,4 % depuis 1999) et les distances parcou- rues sont en augmentation constante. Sans doute que les interminables bou- chons qui sclérosent les axes franco- suisses à l’heure des frontaliers, ou ceux qui figent la circulation dans Besançon aux heures de pointe seraient en par- tie résorbés si l’utilisation d’autres modes de transport que la sacro-sainte bagno- le se généralisait. Dans le document préparatoire au futur schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (S.R.A.D.D.E.T.) dont les élus régionaux ont longuement débattu lors de la dernière session du Conseil régio- nal mi-décembre, il apparaît donc que “moins de 3 % des navetteurs quotidiens prennent les transports en commun et ce, même si des projets locaux de pro- motion du covoiturage et d’amélioration des transports publics ont vu le jour.” En 2012, pas moins de 87 000 actifs de Bourgogne-Franche-Comté travaillaient hors de la région. Ce chiffre ne cesse de progresser. L’espace frontalier réunit à

lui seul près de la moitié de ces navet- teurs du quotidien. “En 2014, 30 000 partaient de l’espace frontalier français vers l’Arc jurassien suisse, soit deux fois plus qu’en 2002. La grande majorité des trajets se font en voiture individuelle” poursuit le S.R.A.D.D.E.T. Cette situa- tion déplorable fait réagir l’opposition. “Il n’y a pas assez de solutions alterna- tives. Les différents responsables poli- tiques précédents n’ont pas pris la mesu- re des évolutions de l’emploi et des modes de vie. On n’a pas su s’adapter aux besoins de la population” s’inquiète Anne-Lau- re Breuillard-Fléty,

Dans notre région, 8 actifs sur 10 travaillent désormais en dehors de leur commune de résidence.

conseillère régionale membre de l’Union de la droite et du centre. “On ne peut pas privilégier les uns au détriment des autres” poursuit-elle en évoquant la suppression récente de certaines haltes ferro- viaires, comme celle de Fra- nois, décidée par la Région. Selon elle, il faut égale- ment profiter de la pré- sence dans la région de pôles d’excellence comme celui lié aux véhicules du futur pour imaginer les

30 000 partent de l’espace frontalier français.

transports de demain, “notamment avan- cer sur la question de la voiture sans chauffeur et réactiver la question du flu- vial qui est trop délaissée” dit-elle. Sur la question du covoiturage, l’élue régio- nale regrette que “ce soit le secteur pri- vé avec des sites comme Blablacar qui ait su se positionner alors que la collec- tivité régionale, chef de file en matière de transports, n’ait pas su anticiper et répondre aux attentes. On n’a pas été en phase avec les besoins.” La grande faiblesse de la région que le

S.R.A.D.D.E.T. a mise en lumière, c’est sans doute de ne pas avoir su créer, com- me nos voisins suisses ont su le faire, un système de mobilité quotidienne effi- cace, multimodale, durable et fiable. Ce fameux schéma régional est intitulé “Ici 2050”. Ce document doit fixer les grandes orientations enmatière d’aménagement, de transports et de gestion des ressources notamment pour les trois décennies à venir. Ce S.R.A.D.D.E.T. doit être prêt et validé avant 2019. n J.-F.H.

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