La Presse Bisontine 191 - Octobre 2017
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 191 - Octobre 2017
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POLITIQUE
Il défend son bilan à mi-mandat
“Je ferai en sorte de faire
émerger des têtes nouvelles”
L a Presse Bisontine : Cette “tournée” dans les quartiers pour défendre votre bilan à mi-mandat, c’est une belle opé- ration de communication ? Jean-Louis Fousseret : Non, c’est d’abord un engagement que j’avais pris depuis toujours de rendre compte de notre action. Je l’avais fait après un an de mandat et j’avais dit que je le referais. Je veux montrer aux Bisontines et aux Bisontins que 65 % des engagements que nous avions pris en 2014 sont ter- minés ou engagés. Il y en a même d’autres qui sont terminés ou engagés alors qu’ils ne figuraient même pas au programme, comme la centaine de ser- vices civiques que nous avons enga- gés, ou encore l’agence régionale de la biodiversité. Dans un souci de trans- parence, nous publions sur le site www.2020.besancon.fr l’intégralité des 404 engagements que nous avions pris et nous précisons pour chacun s’ils sont déjà réalisés ou non. Il est capital pour moi d’aller à la rencontre des habi- tants, de les écouter. On m’a souvent qualifié, parfois avec un certainmépris, de maire de proximité, je l’assume com- plètement. L.P.B. : Il y a dans toutes vos promesses de 2014 des choses qui semble-t-il ne se feront pas. On peut citer pêle-mêle un salon du Made in Franche-Comté, un salon du sport, des jeux de la jeunesse ?… Des promesses en l’air ? J.-L.F. : Il y a des choses qui ont évolué. L’idée d’un salon Made in Franche- Comté a évolué vers l’idée d’un salon de l’outdoor que nous prévoyons d’or- ganiser en lien avec Micropolis. Besan- çon, avec ses atouts, son trail des forts, est en train de devenir une vraie capi- tale des sports outdoor. Il y a une vraie appétence ici pour les sports de plein air. L.P.B. : Vous confirmez bien que vous êtes à mi-mandat de votre troi- sième et dernier mandat de maire ? Aucune inten- tion de rempiler ? municipale. À deux ans et demi de la fin de son dernier mandat, il ne veut pas encore songer à sa succession. D’autres le font pour lui… Le maire de Besançon s’apprête à visiter les différents quartiers de Besançon pour rendre compte de l’action
À 70 ans, Jean-Louis Fousseret
confirme que ce c’est bel et bien son der- nier mandat.
veulent savent s’adapter.
tés et ils le seront encore. J’en appel- le aussi à un renfort des effectifs de police nationale pour mieux coordon- ner nos actions. À mon niveau, je fais ce que je dois faire. Un groupe local de traitement de la délinquance va se mettre en place. Il faut maintenant que l’État redonne à Besançon les moyens pour que la police fasse son travail correctement et augmenter les moyens de la justice. En ce qui me concerne, à Planoise comme ailleurs, je suis dans l’action et pas dans la bla- blatage comme certains qui ont fait de cette question leur fonds de commer- ce. L.P.B. : Autre sujet qui fâche : le commerce de centre-ville et l’attractivité du centre. J.-L.F. : Arrêtons de se tirer une balle dans le pied, avançons avec les gens qui veulent avancer et parlons de ce qui marche ! Certains commerçants, peu nombreux, ont commis l’énorme erreur de dire aux gens de ne plus venir au centre-ville au moment des travaux du tram. Ce sont les mêmes qui disent qu’à Besançon il ne se passe rien. La plupart des commerçants sont de bon- ne volonté mais il y a un petit noyau de personnes qui pour des raisons bas- sement politiques se complaisent à cri- tiquer systématiquement les actions de la mairie et à dénigrer cette ville. Je ne dis pas que le commerce n’a pas de difficultés, évidemment, mais il faut discuter avec les gens qui ont envie de faire avancer les choses et il y en a beaucoup. Depuis le début de l’année, pas moins de 27 boutiques ont été reprises au centre-ville. Des commer- çants de Dijon se sont installés et disent eux-mêmes que c’est mieux à Besan- çon ! Bien sûr les modes de vie ont changé, mais les commerçants qui le
à vocation régionale, j’espère aussi la biblio- thèque universitaire. Il y a déjà la Maison des sciences de l’homme, le Village by C.A. qui doit accueillir des start-up. Nous prévoyons égale- ment la rénovation d’un grand jardin qui fera le lien avec les fortifi- cationsVauban, la réno- vation d’appartements haut de gamme en faça- de, de l’habitat public,
faire pour les deux ans et demi à venir. Besançon doit plus que jamais démon- trer que cette ville est un des deux pôles d’équilibre de la nouvelle gran- de région. L.P.B. : Alors quelles sont vos priorités d’ici 2020 ? J.-L.F. : J’ai cette obsession de confor- ter le rayonnement et l’attractivité de cette ville. Cela passe notamment par les grandes opérations d’urbanisme qui ont été lancées et qui sont en train de démarrer : le pôle Viotte dont la première pierre sera posée le 6 octobre, l’opération Vauban qui démarre, les Vaîtes qui prennent leur envol, la réflexion engagée sur les Planches- Relançons. Sur le plan de l’agglomé- ration, il s’agira de continuer la zone économique de la Nouvelle Ère aux Auxons qui démarre. Un peu comme Témis, on nous a longtemps reproché le fait que cette zone mettait du temps à démarrer et on voit ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Il y a aussi les grands projets de renouvellement urbain à la Grette et à Planoise, puis la Rhodia dont l’opération de démoli- tion a enfin démarré. Sur le plan éco- nomique, je pense aussi à toute la filiè- re médicale, la e-santé, l’immunothérapie, qui sont en plein développement à Besançon. L.P.B. : Parlez-nous aussi de Saint-Jacques. Les contours de ce fameux projet de cité inter- nationale des savoirs et de l’innovation parais- sent encore un peu flous… J.-L.F. : Rien n’est flou. Le comité de pilo- tage est sur le point de choisir entre trois ou quatre grands opérateurs qui s’apprêtent à rendre leur copie sur ce dossier. Il y aura à Saint-Jacques une grande bibliothèque d’agglomération
L.P.B. : Quelle image souhaiteriez-vous que les gens gardent de vous après bientôt vingt ans passés à la tête de cette ville ? J.-L.F. : Quand j’étais gamin et que j’al- lais à l’école de la Butte, je ne pensais surtout pas que je serais un jour mai- re de cette ville. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Je souhaiterais sim- plement qu’on puisse dire que je suis un maire très attaché à la proximité et que j’aurai utilisé toute mon éner- gie à préparer Besançon pour que les gens y vivent bien au XXIème siècle, dans une ville qui attire, qui rayonne et qui soit aussi un modèle en matiè- re de biodiversité. L.P.B. : Quel rôle tiendrez-vous quand il s’agi- ra de vous trouver un successeur à la tête de cette ville ? J.-L.F. : Je ferai en sorte de faire émer- ger des têtes nouvelles et des talents. Je soutiendrai celui ou celle qui sera capable de poursuivre la politique qu’on a initiée depuis 2001. Je ne rentrerai surtout pas dans des calculs d’arriè- re-boutique politicienne. L.P.B. : Le fait de vous être éloigné du P.-S. et d’être désormais En Marche signifie-t-il que vous soutiendrez plutôt un dauphin com- patible avec votre nouveau parti, comme Éric Alauzet par exemple ? J.-L.F. : Cela ne signifie rien du tout. Je ferai en sorte d’aider ceux qui pour- ront conforter leur engagement pour cette ville ou d’autres qui se révéle- ront. L.P.B. : Et l’après 2020 pour vous ? J.-L.F. : Ce sera un engagement fort dans le milieu associatif. n Propos recueillis par J.-F.H.
“Je suis dans l’action et pas dans la blablatage.”
un centre des congrès de 600 ou 700 places et un hôtel, une partie com- merciale et restauration, ainsi que de l’habitat intergénérationnel, le tout avec une requalification complète de la place Saint-Jacques où les places de parking devraient être supprimées pour créer une superbe entrée de vil- le. D’ici la fin de ce mandat, ce projet sera lancé, en collaboration étroite évi- demment avec le C.H.R.U. qui est actuel- lement propriétaire de l’ensemble. Saint-Jacques est un projet global, qui est pensé et articulé depuis plusieurs années déjà. L.P.B. : Le C.L.A. pourrait également démé- nager sur ce site Saint-Jacques semble-t-il ? J.-L.F. : Il en est question en effet. L.P.B. : Il y a un dossier que vous aurez peut- être plus de mal à défendre, c’est celui de la sécurité et de la tranquillité publique, notam- ment à Planoise… J.-L.F. : Il est faux de dire que nous ne faisons rien. La vidéo-protection, pour laquelle certains n’étaient pas d’ac- cord, est en place et tout le monde reconnaît son utilité. Les effectifs de la police municipale ont été augmen-
“Après 2020, un engagement fort dans le milieu associatif.”
J.-L.F. : J’ai dit que j’ar- rêtais en 2020, j’arrê- terai en 2020. Sauf si le gouvernement déci- de de repousser les municipales d’un an évidemment. Je comp- te sur les trois ans qui restent pour dire que nous aurons respecté nos engagements. Au- delà d’un bilan à mi- mandat, le plus impor- tant est sans doute d’expliquer aux habi- tants ce qu’il reste à
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