La Presse Bisontine 191 - Octobre 2017

LE GRAND BESANÇON 38

La Presse Bisontine n° 191 - Octobre 2017

FRAISANS Développement touristique Un hôtel standing en projet à Fraisans La petite commune jurassienne aux portes de Saint-Vit s’engage dans un nouveau projet structurant : la construction d’un hôtel-restaurant 3 étoiles de 40 chambres.

A vec l’accueil d’un festival reg- gae d’ampleur international, le No Logo, la création d’un espa- ce culturel pluridisciplinaire au sein de ses anciennes forges, la com- mune de Fraisans, à deux encablures de Saint-Vit, a misé sur la prise de risques - calculée - pour développer son attractivité. Christian Girod, le maire, souhaite parier aujourd’hui sur le développement touristique du sec- teur auquel il croit fortement. Les argu-

ments sont tangibles : “Fraisans a une position centrale, à 26 km de Besan- çon et 26 km de Dole, 17 km de la Sali- ne d’Arc-et-Senans, ou encore 30 km d’Arbois. Il y a aussi la Véloroute qui passe ici, la Forêt de Chaux juste à côté…Nous nous sommes aperçus qu’il manque un hôtel capable d’accueillir des bus et des groupes.” En décembre 2015, la municipalité fai- sait l’acquisition d’une vaste maison de maître, appelée communément le

Zoom Saint-Vit aussi a des projets S aint-Vit aimerait aussi voir un hôtel de grande capacité sortir de terre. La commune ne dispose plus à ce jour d’offre hôtelière depuis que le Soleil d’Or, établissement d’une dizaine de chambres, a fermé ses portes début 2016. “Les petits hôtels indépendants de cette dimension ont du mal à survivre, commente Pascal Routhier, le maire. Pour attirer les clients, il faut miser sur des établissements plus grands et luxueux.” Si l’édile avoue avoir entendu parler des ambitions fraisanoises, il précise réfléchir depuis plusieurs années à un projet de la même envergure. Toujours en gestation, ce dernier en est à un stade moins avancé que celui de son voisin jurassien. “Il y aurait un peu plus de chambres dans l’hôtel, avec un restaurant, un spa et une piscine couverte” , détaille Pascal Routhier. Les élus doivent désormais statuer sur le terrain définitif. En tout cas, le maire ne voit aucune concurrence avec le projet fraisanois. “Fraisans a un beau pro- jet, avec une superbe demeure qui mérite d’être réhabilitée. Le secteur a un potentiel touristique intéressant, avec la Véloroute, le tourisme fluvial… Les Hol- landais, Suisses, Allemands… sont friands de notre territoire. Saint-Vit comme Fraisans peuvent tirer leur épingle du jeu !” n

Le château de Fraisans pourrait accueillir d’ici quelque temps cinq chambres d’hôtes, un restaurant semi-gastronomique et un spa.

château de Fraisans, libérée par le groupe Les Opalines lorsque ce der- nier investissait dans un nouveau bâti- ment pour son E.H.P.A.D. Dès le départ, l’idée d’en faire un restaurant haut de gamme s’était imposée. Face aumanque d’offres en chambres d’hôtel, le projet s’est élargi à un hôtel-restaurant 3 étoiles et des chambres d’hôtes : cinq chambres d’hôtes aménagées dans le château, ainsi qu’un spa et un res- taurant semi-gastronomique. À côté est prévue la construction d’une annexe qui accueillerait 40 chambres. “Bien

qui décolle à Dole, mais aussi à Frai- sans avec le développement de l’acti- vité séminaires des Forges de Frai- sans. L’étude de faisabilité est aujourd’hui bouclée, l’architecte et le gestionnaire de l’établissement rete- nus. La mairie mettrait ainsi les locaux réhabilités et les terrains à disposi- tion, et est en train de constituer la société qui gérera le site. Elle dispose déjà de l’appui financier de la Région et de la Caisse des Dépôts. Reste à trouver les investisseurs potentiels. n C.G.

sûr, il ne faudra pas attendre le cha- land, et il y aura un gros travail de promotion et de commercialisation de l’établissement

auprès des agences locales et des voya- gistes.” La mairie indique être déjà en dis- cussion avec la Sali- ne d’Arc-et-Senans et la Ville de Dole. Sans compter le tourisme d’affaires

Il manque un hôtel pour

accueillirles bus et les groupes.”

EN BREF

ÉMAGNY

Après enquête publique L’élevage de visons aura-t-il l’autorisation de s’agrandir ? La demande d’exploitation de l’éleveur pour passer de 5 000 à 18 200 visons a reçu un avis favorable du commissaire-enquêteur. La décision finale de la préfecture du Doubs sera rendue dans les prochaines semaines.

Solidarité Les associations franc- comtoises Enfance et développement à Madagascar et Aide aux sans-abris de Madagascar organisent un concert de solidarité samedi 14 octobre à 20h au Grand Kursaal de Besançon. Chants profanes ou sacrés d’ici et d’ailleurs interprétés par les chœurs Résonances et la Chantoillotte. Participation libre. Tous les bénéfices reversés à Besançon compte un nouveau partenaire : E.D.F. Après A.R.D.E.C., E.N.E.D.I.S., P3G Industrie, Imasonic, Delfingen ou encore Camelin, c’est au tour du groupe E.D.F. de rejoindre le Village by CA. Inauguré le 6 mars dernier au cœur de la future Cité des Savoirs et de l’Innovation à Besançon, le Village by CA Besançon accompagne douze start- up dans le développement de leurs activités. ces associations. Crédit Agricole Le Village by CA

L es conclusions du com- missaire-enquêteur, Gabriel Laithier, suite à l’enquête publique qui s’est tenue du 18 avril au 20mai dernier, ont créé la surprise du côté des associations de défen- se animale et de l’environne- ment. “On ne s’y attendait pas” , reconnaît Fabien Robert, pré- sident de Combactive, “et on se dit, d’après ce qu’il écrit, qu’il n’a strictement pas lu notre rap- port.” Une étude d’une ving- taine de pages rédigée par le service juridique de Combacti- ve, adossée à une étude de l’as- sociation Dignité Animale et un rapport d’un expert indé- pendant, spécialement man- daté (extérieur à la région), lui avait en effet été remise. “Elle pointe des manquements et le lourd passif de l’éleveur multi-

récidiviste.” Ce qui laissait à penser pour ces associations qu’un “ancien colonel de gen- darmerie” ne pourrait se pro- noncer favorablement sur ce dossier. Et d’évoquer les pos- sibles pressions dont il aurait fait l’objet, dénonçant un “avis partial et scandaleux.” “Il est impensable qu’en Fran-

trois personnes” , écrivent dans un communiqué Animalter, Dignité animale, Combactive, Humanimo et la S.P.A. Dans son avis, le commissaire- enquêteur estime, lui, que ce projet de régularisation et d’ex- tension “ne provoque pas d’em- blée de pollutions impossibles à maîtriser” , ni “ne porte attein- te à l’agriculture.” Rappelant au passage que ce dossier est “particulièrement atypique en raison de sa nature et surtout de son histoire mouvementée (N.D.L.R. : avec des condam- nations pour non-respect de la réglementation, des appels et mises en conformité)” , il juge les menaces à l’adresse de l’en- vironnement comparables “à un cheptel de 70 vaches laitières.” Les cinq associations ont pos- té sur Internet un droit de

Les opposants estiment que le commissaire-enquêteur n’a pas répondu à plusieurs problématiques : consommation d’eau, épandage, mesures en cas d’incendie, transports… (photo Combactive).

ce, en 2017, l’en- vironnement soit ainsi relégué au second plan face à un élevage intensif source de souffrances intenses pour les animaux, dont les rejets ne sont pas maîtrisés, au bilan carbone désastreux et qui ne profite qu’à

Des menaces comparables “à un cheptel de 70 vaches.”

réponse pour “éclairer utilement et objectivement” les membres du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (C.O.D.E.R.S.T.), qui doivent encore se prononcer avant le préfet. Ils envisagent par ailleurs des recours et actions militantes. Fabien Robert craint

lui les dérives éventuelles, com- me l’introduction illégale sur site et l’ouverture des cages, “ce qui n’est pas à souhaiter et qui constituerait aussi un grand risque pour l’environnement.” Sollicitée, la préfecture n’a pas souhaité s’exprimer pour l’heu- re. n S.G.

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