La Presse Bisontine 190 - Septembre 2017

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017

l C.P.

Zone R.E.P. + de Planoise Des classes de 12 élèves dans des salles de 24 élèves Face à l’ampleur de la tâche, Besançon n’a pas pu aménager autant de salles que nécessaire. Il y aura donc 21 classes de C.P. à 12 élèves et 10 classes de C.P. dans des salles de 24 élèves, avec deux enseignants.

À Besançon, quatre écoles sont rattachées au R.E.P. + (réseau d’éducation prio- ritaire renforcé) de Dide- rot, dans le quartier de Pla- noise et sont donc concernées par une des mesures-phares de la réforme de l’école voulue par le nouveau gouver- nement dès cette rentrée 2017 : la rédaction des effectifs de C.P. à 12 élèves dans les zones défavorisées. Une cinquième école, Fourier, qui n’est pas rattachée au R.E.P. + de Diderot béné- ficiera néanmoins des mêmes mesures, c’est-à-dire le dédoublement des classes de C.P. “Cette mesure engendre un besoin de 30 postes” indique l’inspec- teur d’académie. Mais cette mesure implique également

19h ·

MULLER JEAN ARP ANIMÉE ONFÉRENCE Jeudi 7 septembre C

de repenser intégralement l’organi- sation des classes dans des bâtiments qui n’étaient ni extensibles ni trans- formables en quelques semaines. Mal- gré les difficultés, les services de la

on a étudié les choses classe par clas- se et on y a mis de la bonne volonté.” Au final, tous les petits C.P. de Pla- noise ne seront pas logés à la même enseigne. Certains seront bien dans un groupe de 12 avec une salle rien que pour eux, mais d’autres devront cohabiter, au sein de la même pièce, avec un second groupe de 12, dans une salle séparée par une cloison légère. Un enseignant sera affecté à chaque groupe de 12. “Il est vrai qu’à terme l’idéal serait que tous les groupes de 12 aient leur propre salle mais les ensei- gnants connaissent déjà ce système de co-intervention. On peut aussi imagi- ner qu’un des deux enseignants pren- ne un groupe et parte travailler à la bibliothèque pendant quelques heures”

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Ville se sont employés à exécuter les direc- tives du gouvernement. Une décision pragma- tique selon le maire Jean-Louis Fousseret : “Les classes de 12 élèves dans les secteurs en dif- ficulté, ça va dans le sens de ce que préco- nisent les enseignants. Oui, c’est difficile à mettre en place dans un délai si court, mais

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Cette première

adaptation en annonce d’autres.

classes de C.P. en salles de 24” résume Yves-Michel Dahoui, l’adjoint bison- tin à l’éducation. Ce dernier estime que “le fait d’avoir des petits groupes est sans doute une bonne chose.” Cer- taines classes de Planoise sont com- posées d’élèves de 14 nationalités dif- férentes. Cette première adaptation en annon- ce d’autres sans doute encore plus com- pliquées à mener pour les écoles bison- tines : dès la rentrée prochaine, la mesure du dédoublement des classes sera étendue aux classes de C.E.1 en R.E.P. + et de C.P. en R.E.P. “simples”. En 2019, les C.E.1 en R.E.P. “simples” seront également concernées. Casse- tête logistique en perspective. n J.-F.H.

suggère l’inspecteur d’académie. Les classes de C.P. de Planoise seront organisées de la manière suivante. À l’école Bourgogne, il y aura 4 classes de C.P. à 12 élèves et une salle de 24 divisée en deux groupes de 12. À l’éco- le Champagne, les trois classes de C.P. seront à 12 élèves. À l’école Dürer, il y aura une classe de C.P. à 12 élèves et deux salles de C.P. à 24, soit 4 classes de C.P. réparties en deux salles de 24 élèves. À l’école Fourier, on aura 6 classes de C.P. à 12 et deux salles de C.P. à 24, soit quatre classes de C.P. réparties en deux salles de 24 élèves. À l’école Ile-de-France enfin, les 7 classes de C.P. seront à 12 élèves. “Le bilan pour Besançon fait donc état de 21 classes de C.P. à 12 élèves et 10

Tous les petits C.P. de Planoise ne seront pas logés à

la même enseigne

(photo archive L.P.B.).

l Réaction Les Francas “On reprécarise

complètement ces emplois” Pour Alain Buchot, le directeur des Francs du Doubs, les principales conséquences de la réforme se mesureront l’an prochain quand toutes les communes seront invitées à revenir aux quatre jours.

L a Presse Bisontine : Que per- dent les associations d’édu- cation populaire comme les vôtres avec ce retour aux quatre jours et la baisse du volume des T.A.P. (Temps d’activité périsco- laire) qui avait été mis en place en 2013 lors du passage aux quatre jours et demi d’école ? Alain Buchot : Les premiers per- dants de cette réforme sont les enfants. Grâce à ces T.A.P. mis en place progressivement par les communes, de nombreux enfants ont pu découvrir de mul- tiples activités qu’ils n’auraient peut-être pas eu l’occasion de découvrir autrement, en matiè- re de sport, de culture ou de musique notamment. Et pour les associations comme les nôtres, ça viendra forcément baisser substantiellement le nombre d’heures de travail de nos animateurs.

A.B. : À l’échelle du Doubs, nous intervenons auprès de 2 500 éco- liers dans près de 80 communes, essentiellement rurales ou péri- urbaines. Ces enfants sont accueillis et encadrés par 350 animateurs qui intervenaient en général sur des temps de 45 minutes.Mais ces activités péri- scolaires faisaient également intervenir de nombreux éduca-

daires sur le contrat de travail de nos salariés. Ils continueront à intervenir pour les accueils du matin et du midi. Avec les autres interventions, on atteint environ les 20 heures de travail. Avec le retour des quatre jours, on descend donc à 14 heures hebdomadaires sur les contrats. Résultat : on reprécarise com- plètement ces emplois. Grâce aux T.A.P., on avait sorti ces emplois de la précarité et on les y replonge. L.P.B. : Toutes les communes n’ont pas décidé de repasser aux quatre jours. Quelles sont les prévisions ? A.B. : Pour l’instant, les consé- quences restent limitées pour nous. Une dizaine de communes sur les 80 dans lesquelles nous intervenons, ont fait ce choix. Mais nous savons que la géné- ralisation du retour aux quatre jours, ce sera pour l’année pro- chaine et c’est là que nous subi-

teurs sportifs, ani- mateurs musicaux, sans compter les dizaines de béné- voles qui s’étaient engagés dans cette démarche. L.P.B. : Quelles sont les conséquences de cette nouvelle réforme pour les Francas du Doubs ? A.B. : La conséquen- ce directe, c’est une baisse de 4 à 6 heures hebdoma-

Pour Alain Buchot, le directeur des Francas du Doubs, ces activités périscolaires permettaient de rééquilibrer les choses entre milieu urbain et milieu rural.

“Les premiers perdants sont les enfants.”

verra bien. Il ne faut pas oublier non plus que pour elles, la bais- se du volume des T.A.P., ce sont de sérieuses économies à la clé. C’est d’ailleurs un des leviers utilisés par le gouvernement pour tenter de redonner des marges de manœuvre finan- cières aux communes. n Propos recueillis par J.-F.H.

rons le plus grand impact. Tout le mouvement d’éducation popu- laire sera touché. On estime que c’est bien dommageable car ça contribue à appauvrir l’école. Nous sommes là pour défendre l’épanouissement des enfants. Ces T.A.P. permettaient de rééquilibrer les choses entre les villes et les secteurs ruraux dans

ce département du Doubs où tout le monde n’a pas accès de la même manière aux activités culturelles ou sportives. L.P.B. : Comment réagissent les com- munes partenaires des Francas ? A.B. : Certaines nous disent qu’elles vont tout faire pour pérenniser le périscolaire, on

L.P.B. : Quel est ce volume d’heures ?